Santé

Première séance de masturbation : tout ce qu’il faut savoir

Que vous ayez 15 ou 35 ans, il est tout à fait normal d’appréhender à l’idée de se masturber pour la première fois. Pour cause ? La masturbation est toujours bardée de clichés, alors même qu’elle contribue grandement à notre santé physique et mentale. En réalité, il n’y a pas de quoi avoir peur : l’objectif est de découvrir son corps, ses préférences et ses limites, expliquent nos expertes. Découvrez tous nos conseils pour vivre cette expérience au mieux. 

La masturbation n’est pas une pratique déviante !

« La masturbation en devrait jamais être à l’origine de honte ou de culpabilité, note Virginie Baldeschi. C’est une expérience intime qui fait partie intégrante de la sexualité humaine ». Elle est généralement pratiquée en solitaire, mais peut aussi être réalisée sur un(e) partenaire ou explorée mutuellement à l’aide de nos doigts, de sextoys ou encore d’objets du quotidien comme un pommeau de douche ou un coussin sur lequel on se frotterait. 

Comme le rappelle Jane Oberdorff, la masturbation n’est pas une pratique sale ou déviante. Au contraire, elle présente même de nombreux avantages pour la santé physique et psychique : 

  • elle améliore le bien-être ;
  • elle réduit le stress ; 
  • elle favorise l’endormissement ; 
  • elle renforce le système immunitaire ; 
  • elle soulage certaines douleurs, notamment menstruelles ; 
  • elle réduit l’incidence du cancer de la prostate chez les hommes ; 
  • elle booste l’estime de soi et permet d’avoir un regard plus positif sur son corps ; 
  • elle permet d’appendre à se découvrir, pour mieux prendre du plaisir et guider ses partenaires ; 
  • etc.  

Ado ou adulte : à quel âge peut-on commencer à se masturber ?

Difficile de répondre à cette question… En France, l’âge moyen du premier rapport sexuel se situe autour de 17 ans, plus précisément 17,6 ans pour les filles et de 17,4 ans pour les garçons (source 1). On pourrait en déduire que la majorité des jeunes filles et des jeunes garçons commencent donc à se masturber au début de l’adolescence, entre 12 et 16 ans. En réalité, il n’existe pas d’âge idéal pour commencer à se masturber.

« On sait que les bébés et les jeunes enfants du plus jeune âge se procurent parfois naturellement du plaisir, souligne Virginie Baldeschi. La masturbation consciente et l’exploration sexuelle deviennent ensuite plus courante à mesure que les adolescent(e)s entrent dans la puberté. » Mais chacun(e) y va à son rythme, en fonction de sa maturité, de ses connaissances et de ses expériences. « Le plus important est d’en avoir envie et d’être suffisamment en confiance pour se lancer, note Jane Oberdorff. Certaines personnes ne se masturberont jamais, d’autres commencent à se masturber vers 14 ou 15 ans, d’autres encore vers 30 ans… Il n’y a pas de règle ! » 

Documentaires, forums, livres et podcast érotiques… Pour mieux se découvrir

La découverte de la sexualité est un processus personnel et intime qui varie d’une personne à l’autre. Elle se construit notamment grâce :

  • aux cours d’éducation sexuelle dans les écoles, aux ateliers ou aux conférences dédiées à la santé sexuelle, aux relations et au consentement ; 
  • à l’observation de ses parties génitales et à l’apprentissage de leur rôle dans le plaisir et la reproduction ; 
  • à la communication ouverte et transparente avec un(e) partenaire ou un(e) professionnel(le) en santé sexuelle ; 
  • à la lecture de livres, de mangas ou de bd érotiques, voire d’articles en ligne dédiés à l’éducation sexuelle ;
  • au visionnage de documentaires ou de vidéos pédagogiques sur les réseaux sociaux ;
  • à l’écoute de podcasts érotiques
  • aux participations à divers forums et groupes de discussion en ligne
  • aux conseils de proches (amis ou parents) ;
  • à ses propres expériences
  • etc. 

Ce qui peut fonctionner pour une personne ne fonctionnera pas forcément pour une autre », insiste Virginie Baldeschi, qui rappelle que l’exploration de la sexualité doit toujours se faire dans le respect du consentement mutuel et de la sécurité. 

Quid des films pornographiques ?

« Je recommande plutôt de faire travailler son imaginaire érotique avec des images pornographiques. Les films pornographiquesstimulent très peu cet imaginaire : notre seuil d’excitabilité se détraque et le plaisir devient beaucoup mécanique, ce qui peut impacter nos rapports sexuels avec un(e) partenaire », répond Jane Oberdorff. 

Installez-vous confortablement et ne vous mettez pas la pression !

Vous vous en doutez, il est indispensable de choisir un endroit où vous vous sentez en sécurité et à l’aise pour vous masturber en toute tranquillité. Assurez-vous que vous ne serez pas dérangé pendant votre session de masturbation, ni par votre père, votre mère, votre cousin, ou encore votre chien ! La confidentialité est plus que nécessaire pour vous aider à vous détendre et à profiter de ce petit moment.

Une fois lancé(e), restez à l’écoute de votre corps, il saura vous indiquer le chemin vers le septième ciel. Ne vous précipitez pas et ne soyez pas frustré(e) si vous ne ressentez pas de plaisir immédiatement. La masturbation est un apprentissage, et il faut parfois du temps pour découvrir ce qui fonctionne le mieux pour vous.

Comment et avec quoi vous masturber pour la première fois ?

Une fois bien installé(e), lavez-vous les mains et désinfectez vos éventuels sextoys : une bonne hygiène est indispensable pour éviter les infections éventuelles. 

Pensez ensuite à utiliser du lubrifiant intime pour rendre l’expérience plus confortable, d’autant plus si vous souffrez de sécheresse vaginale, souligne Virginie Baldeschi. Préférez les lubrifiants naturels aux lubrifiants en silicone et vérifiez toujours la compatibilité entre votre sextoy et votre lubrifiant

Explorez différentes techniques de masturbation

« Il existe autant de techniques masturbatoires que de personnes, assure Jane Oberdorff. On peut toujours innover en utilisant simplement ses doigts, un sextoy propice à la stimulation vaginale ou prostatique, un coussin sur lequel se frotter (dry humping) ou encore un pommeau de douche pour stimuler son pénis ou son clitoris. Certaines personnes préfèrent les massages externes, d’autres la pénétration ou les jouets vibrants, etc. Expérimentez différentes techniques de masturbation pour découvrir ce qui vous émoustille le plus et n’ayez pas peur de fantasmer ! »

Pour ou contre les sextoys pendant les premières sessions de masturbation ?

Avant toute chose, il faut savoir qu’il est impossible de concurrencer un sextoy… « Les sextoys peuvent être un plus, mais je ne recommande pas spécialement de découvrir la masturbation avec eux », estime Virginie Baldeschi. Pour cause ? Ils risquent de créer de fausses attentes s’ils sont systématiquement associés à la masturbation : un(e) partenaire n’offrira jamais les mêmes sensations qu’un vibromasseur. Il est donc important de varier les plaisirs. 

L’orgasme ou l’éjaculation ne sont pas indispensables !

Rassurez-vous, il est tout à fait possible de s’arrêter en cours de route. « Ce qui est important, comme pour n’importe quelle expérience sexuelle, charnelle et érotique, c’est de se concentrer sur son plaisir sans chercher à atteindre l’orgasme ou l’éjaculation à tout prix. Il faut vivre le moment présent et s’émanciper des injonctions culpabilisatrices !, explique Virginie Baldeschi. Pour rappel, l’orgasme et l’éjaculation ne sont pas systématiques, ils sont personne et rapport-dépendant.

Que faire après une séance de masturbation ?

Il est important de prendre un temps pour vous après une séance de masturbation : on parle d’after care. Il est normal de se sentir particulièrement épanoui(e) ou, au contraire, complètement épuisé(e), voire un peu triste (dysphorie post-coïtale). Prenez le temps d’accueillir vos émotions, de vous détendre et de vous reposer. Une fois remis(e) de vos émotions, nettoyez-vous, si nécessaire et désinfectez vos éventuels sextoys. 

Au risque de nous répéter, si vous ne parvenez pas à prendre du plaisir, n’hésitez pas à réitérer l’expérience plusieurs fois. Et si la situation vous pèse trop, ou si vous souffrez d’inconfort, voire de douleur, pensez à consulter un(e) sexothérapeute, un(e) sexologue, un(e) gynécologue, un(e) urologue, un(e) médecin généraliste, etc.

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