Santé

Sur TikTok, peu de vidéos « body positive » sont réellement liées au mouvement


Si les contenus « body positive » pullulent sur les réseaux sociaux, les messages qui y sont diffusés ne sont pas toujours axés sur les valeurs que prône le mouvement, selon une étude américaine.

C’est un constat pour le moins surprenant. Le mouvement « body positive », né aux États-Unis dans les années 1990, a pris une ampleur considérable sur les réseaux sociaux ces dernières années. De nombreuses influenceuses en ont fait leur cheval de bataille, prônant ainsi l’acceptation de tous les corps, quelles que soient leur taille ou leur morphologie. Une idéologie censée rassurer et décomplexer les femmes sur leur apparence physique. Mais sur TikTok, si le hashtag #bodypositivity cumule plus de 97 millions de vues, certaines vidéos se contentent de messages positifs, sans pour autant défendre les valeurs du mouvement. C’est ce que révèle une nouvelle étude publiée dans la revue scientifique « Body Image », en septembre dernier.

Plus de 340 vidéos étiquetées « body positivity » sur TikTok ont été collectées et analysées par une équipe de quatre chercheuses américaines. Les données démographiques, l’apparence, les thématiques et les messages ont été décortiqués. Dans la plupart des vidéos (98,8 %), une seule personne était représentée. Sur cet échantillon, plus de 95 % des individus s’identifiaient comme des femmes, contre 4,1 % d’hommes. Près de la moitié des publications (49,5 %) représentaient des personnes de poids « normal », contre seulement 26,9 % qui présentaient des individus « en surpoids », et 5,2 % des personnes considérées comme « obèses ».

« Des jeunes femmes blanches avec des idéaux de beauté irréalistes »

Autre observation marquante, la thématique du « body positivisme » est rarement abordée dans les contenus analysés par les chercheuses. 67,8 % des vidéos n’incluent aucun message positif au sujet de l’image corporelle. Quand c’est le cas, le thème le plus courant est celui de « l’acceptation du corps et l’amour » (16,7 %), suivis de « la positivité intérieure » (9,4 %) ou encore « l’acceptation des graisses » (7 %). Pour autant, peu de thématiques négatives axées sur l’apparence, ou de messages contradictoires, ont été repérées dans ces vidéos.

« La majorité des vidéos de “body positivity” sur TikTok représentaient des jeunes femmes blanches avec des idéaux de beauté irréalistes, tels qu’une peau claire, des dents blanches et un corps mince », indique Jennifer Harriger, professeure de psychologie à l’université Pepperdine, à Malibu en Californie, auprès de « PsyPost ». Et d’ajouter : « Dans l’ensemble, les vidéos ne faisaient pas nécessairement la promotion des principes du mouvement body positive, mais ne contenaient pas non plus de messages problématiques. »

Un mouvement controversé

Si le mouvement « body positive » s’est répandu comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, il ne fait pas l’unanimité. Un autre concept, baptisé « body neutrality », et employé pour la première fois dans les colonnes de « The Cut » en 2017, en prend le contre-pied. « C’est une sorte de détente, un drapeau blanc, une étape entre se détester et s’aimer soi-même », explique la journaliste Marisa Meltzer. Un intermédiaire, en réponse aux injonctions de l’acceptation de son corps.

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