Santé

Ce que l’on sait du décès d’un adolescent après un malaise suite à une vaccination contre le papillomavirus

Les faits remontent au 19 octobre dernier. Alors qu’il participait à la campagne de vaccination contre le papillomavirus (HPV), un élève de 5e du collège de Saint-Herblain (Loire-Atlantique) a été victime d’un malaise vagal 15 minutes après avoir été vacciné. Il a alors fait une lourde chute, son crâne heurtant violemment le sol.

Le jeune adolescent a été pris en charge par les secours et emmené au CHU de Nantes. Hospitalisé pour un grave traumatisme crânien, il a succombé à ses blessures. “Malgré l’intervention de l’équipe SMUR engagée par le SAMU 44 et sa prise en charge au CHU de Nantes, son état s’est dégradé les jours suivants en lien avec la gravité du traumatisme crânien. L’élève est décédé ce 27 octobre”, a déploré l’Agence régionale de Santé (ARS) dans un communiqué que nous nous sommes procuré.

Une enquête ouverte

Une enquête a été ouverte pour établir “les conditions de déroulement de la vaccination et de sa surveillance médicale dans l’établissement, ainsi que la prise en charge médicale de l’enfant”.

L’ARS Pays de la Loire a tenu à préciser que ce décès ne découle pas du vaccin anti-HPV : “Ce type de malaise peut survenir du fait du stress provoqué par la vaccination mais est sans lien avec le produit vaccinal ou à un défaut de qualité du vaccin”.

Dans un communiqué ainsi que dans les colonnes du Figaro, le secrétaire général de l’Enseignement catholique a appelé les chefs d’établissement catholique à suspendre la campagne de vaccination, au nom du principe de précaution. Il estime nécessaire d’attendre les résultats de l’enquête pour avoir la certitude que le décès n’est pas lié au vaccin.

Suspendue en Loire-Atlantique le vendredi 20 octobre, lendemain de la chute du jeune homme, la campagne de vaccination contre le papillomavirus dans les collèges reprendra théoriquement à la rentrée, le 6 novembre prochain.

On apprend également par voie de presse que le procureur de la République de Nantes a décidé d’ouvrir une enquête préliminaire pour homicide involontaire.

Quelles précautions après un vaccin ?

Au vu des faits, ce terrible drame pose la question de la surveillance médicale après un vaccin : comment ce jeune homme a-t-il pu faire une chute si grave 15 minutes seulement après avoir reçu son injection ?

Concernant la vaccination contre le papillomavirus, il est clairement indiqué dans la notice (le Résumé des Caractéristiques du Produit, ou RCP) du Gardasil 9, le vaccin anti-HPV, que “les personnes vaccinées doivent être suivies pendant environ 15 minutes après la vaccination”, et ce pour “éviter toute blessure en cas d’évanouissement”.

Même pour les vaccins contre le Covid-19, il est “recommandé de surveiller attentivement les sujets vaccinés pendant au moins 15 minutes après la vaccination”, comme indiquent les RCP des vaccins Comirnaty Omicron XBB.1.5 (Pfizer) ou même Moderna. Il y est aussi mention de réactions liées à l’anxiété (malaise vasovagal ou syncope), et du risque de blessure en cas d’évanouissement.

Sur son site internet, une autre Agence régionale de Santé, l’ARS Grand Est, estime toutefois à propos de la vaccination anti-HPV que “le personnel soignant doit prendre des mesures pour éviter les blessures en cas d’étourdissement ou de perte de conscience”. Soulignant qu’une syncope peut malgré tout survenir sans symptômes annonciateurs, elle estime que “les patients doivent être assis ou allongés pendant la vaccination L’élève doit rester en position assise pendant 15 minutes après l’administration du vaccin afin d’éviter le risque de chute en cas de syncope”, conseille-t-elle.

Une population potentiellement plus à risque de malaise

L’ARS Grand Est explique par ailleurs que, “contrairement aux idées reçues ou intuitives, les adolescents craignent souvent les piqûres même s’ils ne l’expriment pas de façon spontanée”. Elle ajoute que l’adolescence est un âge où l’on “observe fréquemment des hypotensions orthostatiques, des malaises avec hyperventilation et des syncopes vagales”.

L’ARS Grand Est évoque également la réaction de stress liée à la vaccination (RSLV), un terme utilisé pour décrire une série de symptômes et de signes pouvant survenir autour de la vaccination, et liés au stress. “Le risque de RSLV est maximum à l’adolescence, chez les filles, notamment celles qui ont un IMC (indice de masse corporelle, N.D.L.R.) bas, dans le cadre des programmes de vaccination scolaire, notamment contre les papillomavirus, le produit injecté étant douloureux”, lit-on encore.

Notons que la notice (RCP) du Gardasil 9 mentionne également ce risque de syncope, “parfois associé à des chutes”, qui “peut survenir après toute vaccination, voire même avant, en particulier chez les adolescents, comme réaction psychogène à l’injection avec une aiguille”. Des mesures doivent ainsi être mises en place par précaution.

Ce drame aboutira peut-être à une plus grande vigilance – sinon à un plus grand respect des recommandations – quant à la procédure à adopter en termes de surveillance post-vaccinale, pour cette campagne de vaccination anti-HPV dans les collèges.

Continuer la lecture

close

Recevez toute la presse marocaine.

Inscrivez-vous pour recevoir les dernières actualités dans votre boîte de réception.

Conformément à la loi 09-08 promulguée par le Dahir 1-09-15 du 18 février 2009 relative à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel, vous disposez d'un droit d'accès, de rectification, et d'opposition des données relatives aux informations vous concernant.

Afficher plus
Bouton retour en haut de la page