Autohypnose : invitation au voyage intérieur

Ce n’est pas un secret : voyager nous enrichit. Découvrir d’autres cultures, être confronté à des modes de pensée différents nourrit l’esprit et nous permet de mieux nous connaître. Pourtant, nul besoin d’aller loin pour se transformer en explorateur. Notre cerveau regorge de contrées inconnues qui ne demandent qu’à être découvertes. « Je crois que l’on est à une époque où l’on recommence à se rendre compte que le voyage intérieur est tout aussi important que le voyage extérieur », explique Kevin Finel, fondateur de l’Arche, institut de formation en hypnose et centre de recherche spécialisé en psychologie cognitive et en neurosciences. Pour lui, se balader dans les méandres de notre esprit contribuerait à améliorer notre santé mentale. Et c’est là que l’hypnose entre en jeu. Discipline millénaire jouissant souvent d’une aura mystique, l’hypnose s’est fait une place dans les hôpitaux et les cabinets de psys pour soulager de nombreux maux : douleurs, anxiété, addictions, peurs…

Plusieurs avantages

Aujourd’hui, elle connaît un développement sans précédent sous sa forme do it yourself. « Je considère l’autohypnose comme un véhicule, un moyen de transport », indique Kevin Finel. Accessible à tous, simple et redoutablement efficace, cette technique permet de comprendre et de désamorcer certains mécanismes intérieurs en modulant nos états de conscience. Le tout, à travers des exercices de respiration ou de visualisation adaptés à nos objectifs : développer sa créativité, se concentrer davantage, gérer son stress, mieux dormir… « C’est un peu comme si l’on apprenait au cerveau à modifier un comportement en reproduisant plusieurs fois un exercice. On va ainsi imprégner l’inconscient pour mettre en place un nouveau fonctionnement », indique le spécialiste. « On commence par des petites expériences de 5 à 6 minutes », détaille encore Kevin Finel, dont le livre « Explorez les capacités de votre cerveau » (éd. Leduc) et l’application Psychonaute proposent de nombreux exercices.

« Les programmes vont vite, en 20 à 30 minutes on a déjà l’impression d’avoir progressé et on sent que l’on a mis un pied dans un état hypnotique. » Pas question pour autant de perdre totalement le contrôle. « Certains exercices de base vont montrer que nous avons des réactions inconscientes, qui passent, par exemple, par un mouvement automatique du corps, comme une main qui se soulève toute seule : on sait que c’est nous qui la soulevons, mais ça n’est pas conscient. » Rien de mystique, mais bien une manière de prendre contact avec des parties inexplorées de notre cerveau. Bon voyage !