Santé

Selon des experts, le virus Nipah pourrait être responsable de la prochaine pandémie

Alors que la pandémie de Covid-19 est encore dans toutes les têtes, la communauté scientifique, désireuse d’anticiper au maximum, cherche déjà le ou les virus qui pourraient être responsables de prochaines pandémies mondiales.

Dans les colonnes de The Atlantic (Source 1), le Dr Benhur Lee, virologue de l’école de médecine Icahn de l’hôpital Mont Sinaï de New York (États-Unis), met en évidence le potentiel pandémique des paramyxovirus. Ce groupe comprend 75 virus distincts, dont ceux responsables de la rougeole ou des oreillons, mais aussi le virus Nipah. Ce dernier, jugé préoccupant par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a entraîné la mort de deux personnes en Inde en septembre dernier.

Connu pour provoquer des symptômes respiratoires et neurologiques graves, le virus Nipah est généralement transmis de l’animal (porc ou chauves-souris, principalement) à l’homme : on parle de zoonose. Cela dit, il existe aussi un risque de transmission inter-humaine, et donc de pandémie potentielle. Un danger d’autant plus grand que l’infection par ce virus affiche un taux de mortalité compris entre 40 % et 75 %. Soit bien au-delà du taux de létalité d’1 % associé au Covid-19.

Et si les virus de la grippe ou même du Covid-19 ont déjà été séquencés, comprenez que leur patrimoine génétique a été étudié dans son intégralité, ça n’est pas le cas pour certains paramyxovirus comme le virus Nipah, puisque la majorité des personnes atteintes n’y survivent pas. C’est également ce qui rend difficile le développement de vaccins pour cette famille de virus.

Petite consolation toutefois, si les paramyxovirus semblent à craindre en termes de létalité et de transmissibilité, ils seraient plus stables que les virus de la grippe ou du Covid-19, pour lesquels il faut régulièrement refaire des vaccins adaptés aux variants en circulation. Ainsi le vaccin contre le virus de la rougeole, un paramyxovirus qui est “littéralement le virus humain le plus transmissible de la planète”, selon Paul Duprex, virologue à l’Université de Pittsburgh, cité dans The Atlantic, n’a pas évolué depuis plus d’un demi-siècle et l’immunité semble acquise pour des décennies après vaccination. La communauté scientifique a donc tout intérêt à plancher sérieusement sur un vaccin contre ces virus pour éviter une transmission massive.

Des symptômes d’abord respiratoires

En Inde, l’épidémie de virus Nipah semble circonscrite. Du 12 au 15 septembre 2023, le Ministère de la santé d’Inde a signalé six cas confirmés en laboratoire d’infection à virus Nipah, dont deux mortels, dans le district de Kozhikode, au Kerala. La source d’infection du cas initial est inconnue, mais les autres cas étaient des personnes qui avaient été en contact avec ce premier cas, soit dans le cadre familial soit en milieu hospitalier. Au 27 septembre 2023, 1 288 cas contacts, dont des personnes à haut risque et des agents de santé, avaient été identifiés et placés sous surveillance en quarantaine pour une période de 21 jours. Aucun nouveau cas n’a été rapporté depuis le 15 septembre. Notons que cet épisode épidémique d’infection au virus Nipah est la sixième que connaît l’Inde depuis 2001, selon l’OMS (source 3).

Selon les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis, les premiers symptômes d’une infection par le virus Nipah incluent :

  • de la fièvre ;
  • des maux de tête ;
  • de la toux ;
  • des maux de gorge ;
  • des difficultés respiratoires ;
  • des vomissements.

Dans les cas les plus graves, l’infection engendre des symptômes neurologiques : désorientation, somnolence, confusion, convulsions, coma, gonflement cérébral (encéphalite).

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