Auto-thérapie : on décrypte le vrai du faux

LES EXERCICES PRATIQUES SONT ISSUS DES THÉRAPIES COGNITIVES ET COMPORTEMENTALES

Vrai et faux – En effet, ces livres écrits par des coachs et des psys s’appuient beaucoup sur ces thérapies et visent à modifier nos comportements, pensées et émotions. Mais ces démonstrations s’inspirent aussi d’autres concepts, liés à l’inconscient, tel l’association libre : on se place dans un état un peu flottant et on laisse venir à soi les mots, idées et émotions sans rien s’interdire. Certains exercices convoquent l’hypnose et la visualisation. D’autres s’inspirent librement des rituels traditionnels. « Cette palette d’outils nous donne accès à nos pulsions inconscientes, ce qui peut nous libérer de nos tensions intérieures », explique Émeric Lebreton, docteur en psychologie et auteur de « Mon Autothérapie » (éd. Marabout).

POUR OBTENIR DES RÉSULTATS, ON DOIT D’ABORD PASSER UN CONTRAT AVEC SOI-MÊME

Vrai – « Si on souhaite apporter des changements dans sa vie, il est nécessaire de s’engager », note Émeric Lebreton. Dans un joli carnet, écrivez en substance que vous vous engagez à être pleinement actrice de cette auto-thérapie, à essayer de répondre aux différentes questions, à vous adonner aux exercices proposés… Vous pouvez préciser que vous vous engagez à réaliser ce travail en étant bienveillante avec vous-même. En bas de page, indiquez votre prénom, la date et apposez votre signature.

COMPRENDRE L’ORIGINE DE SON MAL-ÊTRE N’EST PAS TOUJOURS BÉNÉFIQUE

Faux – « Lorsqu’on comprend mieux pourquoi on souffre, on maîtrise mieux la situation, ce qui participe grandement à la réussite d’une auto-thérapie », analyse le Dr Alain Braconnier, psychiatre et auteur de « Le meilleur thérapeute, c’est vous » (éd. Odile Jacob). N’oublions pas que l’angoisse provient toujours d’une perte de contrôle par rapport à ce que l’on vit ». Les exercices et encadrés pédagogiques figurant dans ces livres sont autant de pistes pour atteindre cet objectif.

UNE AUTO-THÉRAPIE, ÇA NE RÈGLE PAS TOUT

Vrai et faux – Tout dépend de votre histoire, de la nature et de l’intensité de vos troubles. Parfois, cela suffit pour aller mieux. « En revanche, cette démarche est à proscrire si vous êtes très angoissée, si vous présentez une dépression sévère ou êtes souvent débordée par des émotions violentes, comme la colère », précise le Dr Braconnier. Dans ce cas, voyez un(e) psychologue/ psychothérapeute. Idem si vous avez exploré différentes méthodes et qu’à chaque fois, vous avez l’impression que c’est un échec. Difficulté à accorder votre confiance, crainte de vous effondrer… La perspective de cette aventure intérieure se heurtera peut-être à des « résistances ». « Dans ce cas, vous pouvez d’abord voir un(e) psychologue dans le cadre d’une consultation thérapeutique pour faire le point sur votre santé mentale et bénéficier de conseils pour aller mieux », conclut le Dr Braconnier.