Santé

Voici les 6 formes d’anxiété estivale (quelle est la vôtre ?)

Il ne manquerait plus que ça. Rater votre été. Alors que vous l’attendez depuis un an, et que l’image de vous-même enchaînant les apéros ou les bouquins au bord de l’eau vous a aidé à tenir depuis, allez, le mois d’avril. Plus votre année a été mouvementée, plus la pression s’accroît sur juillet-août, ces deux mois qui doivent tout compenser, tout rattraper. Y aurait-il donc un stress de la performance estivale ? Mieux, il y en a six. Et si vous êtes du genre à tout analyser et tout anticiper, vous en cumulez sûrement plusieurs.

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1 – La performance sociale et culturelle

« Ah nous aussi on est là en août, on essaie de se capter ? » Vous êtes sincère à chaque fois. Vous y croyez vraiment, à cette énième invitation lancée pour les beaux jours et que vous n’avez pas encore réussi à concrétiser à cause de ce  maudit tunnel de juin. Cet été vous allez y arriver. C’est pareil avec les livres, qui au fil des mois et des prix littéraires, se sont empilés au pied de votre lit sans être ouverts. Quelque chose souffre en vous à l’idée de n’en mettre que trois dans la valise. Non, il vous en faut le double au moins, même si vous ne partez que quinze jours… Si vous ne voulez pas vous traîner d’emblée une sensation d’échec, il va falloir être plus humble que ça. Non, après une année de relative disette culturelle et sociale, on ne voit jamais suffisamment de gens, on n’engrange jamais suffisamment de lectures. Vous ferez des choix à l’instinct, dans l’énergie du moment, vous serez une mauvaise amie, une piètre lectrice, mais tout le monde s’en remettra. 

2 – La performance physique 

La culpabilité vous étreint déjà. Vous ne devriez plus en être là. Pas en 2023. Pas à l’heure du  body positive et de  l’alimentation intuitive. Vous rêviez de lézarder au soleil sans penser « summer body », sans redouter les photos, sans vous dire avant de vous goinfrer « oh et puis merde c’est les vacances » ou, à l’inverse, sans vous justifier de « faire attention ». Et pourtant oui. Vous en êtes là. Agacée par tous ceux qui, eux, ont trouvé la sérénité, un abonnement à la salle de sport ou un amour sincère pour leur corps. La bonne nouvelle ? Tout ça ne se règlera pas sous deux mois. Donc oui, appliquez sauvagement la règle du « oh et puis merde c’est les vacances » et prenez toutes les photos. Comme ça vous ne serez pas dessus. 

3 – La performance affective 

Dès la première engueulade au péage de Saint-Arnoult, vous broyez du noir. Envolés, les rêves d’harmonie familiale, d’enfants suffisamment occupés pour ne pas s’entretuer et de siestes crapuleuses avec votre moitié. Brusquement, vous y croyez beaucoup moins. Faut-il donc être naïve pour espérer reconnecter avec ses proches pendant l’été ? Eh bien… oui. Car les vacances, c’est la vie active qui s’arrête, et donc la promiscuité forcée avec des gens qui ont peut-être le même arbre généalogique que vous, mais pas du tout les mêmes priorités. Estimez-vous heureuse. Vous êtes au grand air, il fait beau. Vous pourriez vivre le  même cauchemar dans un studio au ski.

4 – La performance domestique et logistique 

Vous avez pensé à tout. Vider le frigo, faire garder le chat, donner un double des clefs aux voisins, vérifier les évaluations de la loc sur Airbnb et les simulations de trafic sur  Waze. Mais malgré tout, vous vous tracassez. Parce que l’expérience l’a prouvé. Il y aura toujours ce truc, ce petit truc plus ou moins grave auquel vous n’aurez pas pensé… Mais surtout, et vous avez tendance à l’oublier, les vacances sont un double traumatisme. On perd les repères du domicile et du quotidien en quittant son foyer. Et on est censé s’en fabriquer de nouveaux en un temps record, dans un lieu qu’on ne maîtrise pas, et qu’on partage avec d’autres êtres humains. Pour un cerveau normalement constitué, c’est beaucoup de changements d’un coup, et trop de paramètres à maîtriser. Souvenez-vous en pendant vos congés. Vous êtes en  hypervigilance ? Vous dormez mal ? C’est l’inverse qui serait anormal.

5 – La performance professionnelle

Il va bien falloir la prendre cette décision, et s’y tenir. Si vous voulez faire un vrai break, ce n’est pas pour zoner sur WhatsApp à l’heure des mojitos. Et si vous décidez de checker régulièrement vos messageries, ce n’est pas pour qu’elles soient vides, ce serait trop bête, du gâchis. Avec l’été vient le stress d’être trop joignable ou pas assez, de « bien déconnecter », d’être en décalage avec ses interlocuteurs une fois rentrée, ou d’avoir suffisamment anticipé septembre. Dites-vous que les autres sont logés à la même enseigne. Le monde ne s’arrête pas de tourner entre le 15 juillet et le 15 août, et pourtant à chaque fois que vous réussirez à joindre quelqu’un ou à déconnecter vraiment, ce sera un miracle.

6 – La performance narcissique 

C’est la conclusion qui englobe toutes les autres. Sortir de l’été avec une bonne image de soi. Quelqu’un qui a su profiter, recharger ses batteries, être raisonnable par rapport au boulot, festive avec ses proches, et faire quand même une ou deux photos potables… Et bien évidemment, c’est un Everest. Car comment se sent-on, le 31 août, si on n’a pas coché toutes ces cases, ou au moins la majorité ? Cramée avant l’heure, pas encore remise de la dernière séquence septembre-juin et carrément incapable de foncer dans la suivante. L’été est une source de stress tout aussi puissante que le reste de l’année. Puisqu’il nous incite à la fois à l’insouciance et à la performance. Et puisqu’il fait même de l’insouciance une performance à part entière. Mais on n’arrête pas de se mettre la pression par magie, en appuyant sur un bouton le 1er juillet. Alors oui, vous allez rater plein de choses cet été, mais ce sera ok. Puisque vous l’aurez prévu. 

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