Santé

Anaïs (46 ans) et Manolo (51 ans) : « Nos disputes de couple ont impacté nos proches »

Anaïs, 46 ans, est libraire et passionnée par son métier. Manolo, 51 ans, est quant à lui paysagiste. Ils sont en couple depuis presque 20 ans. Anaïs dit qu’ils n’ont été en couple que 15 ans : « On est un couple de personnes très sanguines alors ça fait des étincelles. Si l’un d’entre nous se met à crier, ça part en sucette tout de suite avec claquage de porte et tout. L’autre finit par quitter la maison et on a du mal à se pardonner. C’est pour ça qu’on a connu plusieurs périodes de rupture. La plus longue a duré presque un an. Les autres ont duré quelques semaines à quelques mois. Mais on revient toujours l’un vers l’autre. On ne peut pas se passer de l’autre. Ou alors on ne trouve personne qui nous correspond autant, je ne sais pas. Avec les années, on accepte qu’il y ai beaucoup de crises. Mais ça a commencé à peser à nos proches alors on a décidé de faire une thérapie de couple six mois avant le confinement. Et heureusement, on n’aurait pas tenu sinon. »

Quand l’entourage en souffre

Anaïs raconte qu’ils ont déjà envisagé d’habiter séparément : « On a conscience des défauts de notre couple donc on a déjà discuté plusieurs fois de ce qu’on pouvait faire pour arranger les choses. Parmi les suggestions, il y avait arrêté la cohabitation. Mais je ne peux pas me coucher régulièrement sans lui, ça me paraît trop difficile. C’est pour ça qu’on a fini par commencer une thérapie, on ne trouvait de vraie solution. Et nos amis en avaient marre, nos parents en avaient marre, notre fils commençait sérieusement à en souffrir. »

Même moi, j’étais fatiguée par notre dynamique

C’est Anaïs qui propose la thérapie de couple : « Pour moi, c’était un peu comme la tentative de la dernière chance. On venait de se retrouver après notre grande pause et j’avais peur que ça recommence. On peut dire que, même moi, j’étais fatiguée par notre dynamique. J’avais envie qu’on se pose. Mais j’avais aussi peur qu’on nous juge. Pour beaucoup, on était comme deux grands gamins qui font des caprices. Ça crée de l’agacement plus que de l’incompréhension. J’avais peur de tomber sur un psy qui nous dise le même genre de choses que mes amies avec la facture en prime. Et je n’avais pas besoin de ça pour me rendre compte que mon couple avait un problème. Heureusement, j’ai trouvé quelqu’un par le bouche-à-oreille et j’y suis allée en confiance. Et au final, c’était la bonne manière. Il n’y a pas du tout eu de jugement. J’ai même été étonnée d’à quel point la personne était dans l’empathie et compatissait avec tout ce qu’on avait pu traverser. »

La solution pour éviter la rupture

Manolo accepte avec soulagement l’idée de la thérapie de couple : « C’était ça ou la vraie rupture. Je fais partie des gens qui pensent qu’on peut aimer quelqu’un sans obligatoirement réussir à rester avec. Je ne pourrai pas être en couple avec une personne en longue distance, par exemple, même si je l’aime. C’était un peu pareil avec Anaïs. On s’aime, ça, je n’en ai jamais douté, mais pendant longtemps on n’a pas su s’aimer. C’était une bonne idée de mettre une troisième personne dans l’équation. Ça nous a permis de nous poser et de regarder calmement là où ça ne marchait pas. On n’a pas osé s’engueuler devant le psy. C’était parfait pour nous. »

Le psychologue découvre dans plusieurs failles dans l’histoire de Manolo et d’Anaïs : « Il a mis le doigt sur des insécurités qu’on avait tous les deux pour différentes raisons. En gros, on avait peur du rejet donc on préférait quitter l’autre plutôt que de risquer qu’il ou elle nous quitte. C’était un mécanisme de défense. Et ça se répétait tout le temps parce qu’on avait un vrai blocage dessus. Il a fallu plusieurs séances pour mettre le doigt dessus et des séances après en solo pour avancer à un niveau personnel. Je ne pensais pas du tout que ça pouvait être quelque chose qui aurait besoin de se gérer en dehors de notre couple, mais ça a marché. C’est cette triple thérapie qui nous a permis de recommencer notre histoire de zéro. »

On est plus posés, plus calmes, plus capables

La relation de Manolo avec Anaïs n’a en effet rien à voir avec ce qu’elle était avant la thérapie : « C’est comme si l’amour était encore là mais qu’on était des personnes différentes. Je ne peux pas dire qu’il n’y a pas eu quelques petites frictions mais on a pu s’en sortir par le dialogue et en prenant le temps de se calmer d’abord de notre côté. On a des outils pour gérer la colère et la peur du rejet. Ça change du tout au tout. Je pense que même dans nos vies respectives, on est de meilleures personnes. Ça a changé notre rapport à nos collègues, à nos amis, à notre fils. On est plus posés, plus calmes, plus capables d’écoute. C’est facile, depuis 4 ans, on n’a plus jamais vécu de rupture. C’est la preuve que ça a marché, je pense. Et j’en suis très heureux. Je n’ai jamais vraiment voulu me séparer d’Anaïs. Je ne savais juste pas faire autrement que de réagir comme ça. Ça peut paraître complètement con et excessif, mais c’est comme ça qu’on fonctionnait. Et comme ça qu’on ne fonctionne plus. »

Continuer la lecture

close

Recevez toute la presse marocaine.

Inscrivez-vous pour recevoir les dernières actualités dans votre boîte de réception.

Conformément à la loi 09-08 promulguée par le Dahir 1-09-15 du 18 février 2009 relative à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel, vous disposez d'un droit d'accès, de rectification, et d'opposition des données relatives aux informations vous concernant.

Afficher plus
Bouton retour en haut de la page