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Nutri-Score : comment fonctionne-t-il ? | Santé Magazine

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C’est un logo apposé sur la face avant des packagings de certains produits vendus en grande surface pour les industriels qui ont fait la démarche.

Le logo Nutri-Score se compose de 5 lettres : de A à E, soit du plus favorable nutritionnellement au moins favorable.

Le logo se compose également de 5 couleurs (du vert foncé, en passant par le vert clair, le jaune jusqu’à l’orange foncé) complétant les lettres. Le vert foncé étant le plus favorable et l’orange foncé le moins.

Le Nutri-Score a vu le jour par suite d’une demande du ministère des Solidarités et de la Santé afin d’aider les consommateurs à faire les meilleurs choix alimentaires possibles. Il fait partie de la loi de modernisation du système de santé du 26 janvier 2016.

Il a vu le jour à la suite des travaux de l’équipe du Pr Serge Hercberg, président du Programme national nutrition santé (PNNS), de l’expertise de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) et du Haut conseil de la santé publique (HCSP). La France a été le premier pays engagé dans le Nutri-Score fin 2017.

Ce dernier n’est pas, pour l’instant, obligatoire mais basé sur le volontariat des entreprises agro-alimentaires.

La France est le premier pays européen mais pas le seul à avoir adhéré au Nutri-Score. Six autres pays sont engagés dans cette démarche. Il s’agit de l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, le Luxembourg, les Pays-Bas et la Suisse.

La définition du Nutri-Score est la suivante : Pour 100 g ou 100 ml d’un produit donné d’une gamme précise (céréales pour le petit déjeuner, desserts type yaourt, biscuits…), le Nutri-Score vérifie sa teneur en bons nutriments comme les fibres, les protéines, les fruits, les légumes, les légumineuses, les fruits à coque, les huiles d’olive, de colza… ainsi qu’en nutriments à limiter comme les graisses, les sucres, le sel et les calories.

De ce calcul ressort une note comprise entre A : favorable et E : défavorable. « Le principe du Nutri-Score ce n’est pas de graisses, pas de sucres, pas de sel, explique Aurore Lavergnat, diététicienne-nutritionniste. En fait, il s’agit de restreindre ou supprimer tout ce qui est susceptible de faire prendre du poids, d’augmenter le risque de développer une maladie cardiovasculaire, un diabète, une obésité ou un syndrome métabolique. »

Quels sont les produits concernés ?

Le Nutri-Score concerne exclusivement les produits transformés : céréales du petit déjeuner, plats préparés, desserts… Les aliments bruts comme les fruits, les légumes, le poisson ne sont pas concernés.

Peut-on se fier au Nutri-Score ?

« Le Nutri-Score n’est pas totalement fiable, avertit Aurore Lavergnat, diététicienne-nutritionniste. Il ne prend pas en compte la présence de conservateurs, de colorants, d’exhausteurs de goûts, d’agents de texture et d’enrobage, d’émulsifiants… ajoutés aux produits par les industriels. »

Or, si certains d’entre eux sont naturels comme l’acide ascorbique (E 300), l’acide citrique (E 330), la curcumine (E100) pour colorer en orange un produit, la chlorophylle (E 140) pour colorer en vert un produit, d’autres additifs peuvent être dangereux pour la santé. C’est le cas, par exemple, du carboxyméthylcellulose (E466) que l’on peut retrouver dans les glaces, les sauces, les vinaigrettes, les boissons sucrées. Il peut favoriser les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin.

Autres exemples : « Des galettes de riz peuvent obtenir le Nutri-Score alors que leur index glycémique très élevé peut favoriser l’apparition d’un syndrome métabolique », précise la diététicienne-nutritionniste. À l’inverse, « une huile d’olive peut obtenir le Nutri-Score C, alors qu’un apport de 1 à 2 cuillerées à soupe par jour est recommandé », informe la diététicienne. Il en est de même pour les fromages. 90 % d’entre eux sont notés D ou E. « S’ils sont riches en graisses, les fromages au lait cru sont intéressants pour la flore intestinale et les pâtes dures fournissent des protéines et du calcium nécessaires à la bonne santé de l’organisme », précise Aurore Lavergnat. On peut donc en consommer une portion de 30 g tous les jours.

De son côté, Michel Dagbert, sénateur du Pas-de-Calais s’étonnait en mai 2021 que « le Nutri-Score ne tienne pas compte de la réalité des portions : il se focalise exclusivement sur la consommation théorique de 100 g de produits alors que, pour le fromage, la consommation moyenne est de 35 g par jour. Ce système ne prend pas en compte la présence de micronutriments bons pour la santé comme les vitamines, minéraux et oligoéléments. »

Évoluer pour mieux prendre en compte la présence d’additifs

C’est pour répondre à ces critiques que ce logo nutritionnel, jamais révisé depuis 2017, évolue en 2024, avec un  changement d’algorithme, plus en phase avec les recommandations alimentaires. Objectif : mieux aider les consommateurs à choisir leurs produits transformés en fonction de leur impact sur la santé. le Nutri-Score prendra ainsi mieux en compte la présence de colorants, exhausteurs de goût, conservateurs, émulsifiants et autres additifs alimentaires…

Comme le souligne Pauline Ducrot, chargée d’expertise en prévention et promotion de la santé à Santé publique France (source 1), « de nombreux produits vont donc voir leur score changer, entre 30 et 40% des produits sont concernés. Ce n’est pas la composition des produits qui change mais la façon dont leur score est calculé. »

Parmi les changements attendus :

  • Les huiles riches en bonnnes graisses, comme celles à base d’olive, de colza ou de noix, seront valorisées, comme les aliments qui en contiennent.
  • La note de certains poissons gras va s’améliorer, en raison de leur richesse en oméga-3.
  • Les produits à base de farine complète, riches en fibres,  auront de meilleures scores que leurs équivalents raffinés. En revanche, les céréales à teneur en sucre élevée verront leur note rétrogradée de A à C.
  • La volaille sera mieux classée que la viande rouge.
  • La différence entre les produits laitiers sucrés et les non-sucrés sera aussi davantage marquée.
  • Les sodas light contenant des édulcorants ne seront plus notés B, mais de C à E.
  • Au  iveau des boissons, la présence d’édulcorants est  prise en compte  « afin d’éviter que les industriels utilisent ces additifs à la place du sucre   ».

L‘entrée en vigueur de ce nouveau Nutri-Score sera effective d’ici fin avril 2024. Ensuite, « les industriels et distributeurs disposeront d’un délai de 2 ans pour mettre leurs emballages en conformité et appliquer le nouveau Nutri-Score  » (source 1).

Nutri-Score A, B, C, D, E (avant évolution prévue courant 2024) : exemples de produits

Il existe une grande différence entre les produits notés A et ceux notés E. Plus on s’approche de la lettre E, plus il faut faire attention à la fréquence de consommation.

Quel est le meilleur Nutri-Score ?

C’est comme à l’école : pour être un bon élève dans l’industrie agro-alimentaire, mieux vaut être noté A que E !

Le sproduits Nutri-Score A et B

Les produits notés Nutri-Score A et B sont à privilégier au maximum bien sûr. « Idéalement, on essaie même de ne consommer quotidiennement que des produits portant ces deux lettres », préconise ladiététicienne-nutritionniste.

Les produits Nutri-Score A. Voici quelques exemples de produits bien notés : les biscuits Nat ourson miel, le steak haché à 5 %, l’eau minérale Evian, Pom’Potes (pomme nature, pomme banane, pomme fraise)

Les produits Nutri-Score B. Pour le petit déjeuner : Chocapic Bio, Cheerios Bio, Candy Up chocolat ou fraise, Jocker multifruit – 30 % de sucre, petits-suisses aux fruits les 2 vaches, yaourts aux fruits Frulos Yoplait, fromage frais aux fruits mixés Petit Filous, Yaourts à boire chocolat Mini Yop

Les produits Nutri-Score C

« Les produits notés C peuvent être consommés tous les 2 jours environ », préconise Aurore Lavergnat.

Les Chicken Mc Nuggets Mc Donald’s, le Whooper Junior Burger King, jus d’orange Tropicana, jus de pommes Andros, Champomy, gâteau chocolat P’tit savane roulo, crèmes desserts chocolat Danette, Flan vanille caramel Flanby, crème dessert chocolat et lait Danette,

Les produits Nutri-Score D et E

« Ces notations n’étant pas très favorables, il est préférable de ne pas consommer les aliments mal notés plus de 1 à 2 fois par semaine », estime la diététicienne-nutritionniste.

Les produits Nutri-Score D. Le cheeseburger Burger King, le croque Mc Do, le hamburger enfant Burger King, Pressade Nectar Pomme, Fruit Shoot Fruits rouges, gâteau chocolat Ourson Lulu, Biscuit chocolatPrince Pocket, barres Céréales Nesquick

Les produits Nutri-Score E. Oasis Pomme Cassis Framboise, Coca-Cola, Orangina, Capri-Sunorange, Sirop Teisseire Grenadine, Citron, menthe, biscuit chocolat mini BN, biscuits chocolat Dinosaurus, biscuits chocolat petit écolier LU, barres Kinder Pingui,

Ces aliments sont extraits du Petit guide nutritionnel à destination des parents de la Fédération des diabétiques.

Nutri-Score : comment l’utiliser ?

Le Nutri-Score s’utilise pour comparer des produits au sein d’un même rayon ou d’une même catégorie, afin de choisir le meilleur. Par exemple : le yaourt Danone nature a un Nutri-Score A, alors qu’au même rayon un yaourt de la marque Nature Sucré a un Nutri-Score C. Il en est de même pour des lasagnes à la bolognaise qui peuvent être notées A dans une marque, et D dans une autre.

Quant à la note, elle est à relativiser. Car si pour un yaourt un Nutri-Score C n’est pas très bon, car il existe beaucoup de produits de la même catégorie ayant un Nutri-Score A, pour une huile d’olive, de colza ou de noix par exemple, un Nutri-Score C est plutôt favorable, de nombreuses autres huiles affichant un Nutri-Score D.

Il est inutile de chercher à ne consommer, au quotidien, que des produits portant un Nutri-Score A ou B. Les autres produits peuvent s’inscrire dans une alimentation équilibrée à partir du moment où ils sont consommés en petite quantité et seulement quelques fois par semaine.

L’application Nutri-Score

On peut télécharger l’application Nutri-Score ABCDE afin de scanner les produits alimentaires que l’on souhaite acheter lorsqu’on fait ses courses. L’application indiquera le Nutri-Score des aliments.

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