Balanite (inflammation du gland) : causes, symptômes, que faire ?
La balanite est un terme général pour désigner une inflammation au niveau du gland. Le traitement dépend étroitement de sa cause. Une consultation médicale afin d’obtenir un diagnostic précis est donc nécessaire.
Définition : qu’est-ce que la balanite ?
La balanite correspond à une inflammation du gland du pénis. Elle se traduit par une rougeur diffuse du gland sous la forme de plaques/boutons rouges avec d’autres signes locaux. Cette pathologie est décrite comme douloureuse et désagréable.
La balanite est une affection fréquente, il est rare qu’un homme n’ait jamais connu un tel épisode au cours de sa vie. La maladie peut être aiguë ou chronique. Elle peut frapper à n’importe quel âge mais elle est plus courante chez les hommes non circoncis. Dr Antoine Faix, chirurgien urologue.
La balanoposthite : une inflammation du gland et du prépuce
Il n’est pas rare que l’inflammation du gland soit associée à une inflammation du prépuce c’est-à-dire le repli de peau qui entoure le gland de la verge. L’inflammation du prépuce se nomme la « posthite ». Lorsque les deux zones sont atteintes, nous parlons de « balanoposthite ».
Quelles sont les causes de la balanite ?
Il faut différencier les balanites aiguës d’origine infectieuse des balanites chroniques et/ou récidivantes.
La balanite infectieuse (bactérienne et candidosique)
Lorsque la balanite survient brutalement et n’est que de courte durée, nous parlons de balanite aiguë.
Elle a le plus souvent une origine infectieuse. Il peut s’agir d’un champignon (mycose ou candidose) ou encore d’une bactérie (streptocoque par exemple). Une mauvaise hygiène, les frottements ou encore la macération peuvent expliquer cette affection. Dr Antoine Faix.
Nous comprenons donc que la balanite n’est pas toujours une infection sexuellement transmissible (IST) mais qu’elle peut être aggravée par les rapports sexuels (en cas de frictions). Néanmoins, il arrive qu’une balanite soit associée à certaines IST (comme la syphilis ou l’herpès génital).
Plus rarement, certains virus ou parasites peuvent entraîner une balanite.
II est à noter que le tadalafil, un médicament contre les troubles de l’érection, peut entraîner une forme particulière de balanite aiguë non infectieuse appelée érythème pigmenté fixe bulleux du pénis.
La balanite chronique et récidivante
Il existe aussi des balanites qui durent sur le long terme (balanites chroniques) ou des patients qui ont des rechutes fréquentes de balanites (balanites récidivantes). « Certaines maladies de peau peuvent expliquer cette situation comme : un lichen scléreux, un eczéma de contact, un lichen plan, un psoriasis… », selon l’expert.
Certaines maladies générales peuvent aussi causer la balanite chronique comme le VIH, une arthrite réactionnelle (qui peut être associée à des ulcères superficiels et indolores du gland. Nous parlons alors de balanite érosive circinée), le diabète…
La balanite de Zoon
La balanite de Zoon correspond à une plaque rouge inflammatoire bien délimitée au niveau du gland. Elle peut être moins désagréable que la balanite aiguë infectieuse mais elle est chronique. Elle affecte presque exclusivement l’homme non circoncit de plus de 40 ans.
La balanite non spécifique
La balanite non spécifique, plus souvent récidivante que chronique, qui survient à tout âge chez l’homme non circoncis. Elle est fréquente et souvent prise à tort pour une mycose récidivante.
Balanite : est-ce contagieux ?
Les maladies contagieuses qui causent la balanite peuvent se transmettre notamment lors de rapports sexuels. C’est le cas des infections sexuellement transmissibles et de certaines infections bactériennes et parasitaires.
- La balanite infectieuse mycosique (liée à Candida albicans) n’est pas contagieuse.
- Les balanites chroniques liées à des maladies chroniques (eczéma, psoriasis, diabète…) ne sont pas contagieuses.
Quoi qu’il en soit, il est recommandé d’éviter les rapports sexuels qui risquent d’aggraver la balanite. En outre, il est préconisé d’éviter le partage du linge de toilette.
Quels sont les facteurs de risques de la balanite ?
En dehors de certaines maladies chroniques qui exposent au risque de balanite, Il existe certains facteurs qui favorisent la survenue de cette maladie :
- une hygiène insuffisante ou au contraire excessive ou l’utilisation d’un savon agressif ou mal adapté ;
- l’absence de circoncision ;
- un climat chaud ;
- l‘hypersudation ;
- le port de sous-vêtements qui ne sont pas en coton ;
- le fait de ne pas changer de sous-vêtements tous les jours ;
- un phimosis(décalottage impossible du prépuce) ;
- la prise d’antibiotiques, surtout chez l’enfant ;
- une peau du prépuce volumineuse.
Quels sont les symptômes de la balanite ?
Les symptômes de la balanite sont :
- l’apparition de plaques/boutons rouges sur le gland ;
- une sensation de sécheresse douloureuse ou de brûlure au niveau du gland ;
- un gonflement du gland ;
- un écoulement crémeux blanc à jaunâtre ;
- des douleurs à la miction ou lors des rapports sexuels ;
- des démangeaisons ;
- une odeur désagréable.
Il peut y avoir des signes généraux associés (comme la fièvre ou la fatigue) dans certains cas de causes infectieuses.
Comment est effectué le diagnostic ?
Généralement, le diagnostic est confirmé par un simple examen clinique par simple observation des lésions et après un interrogatoire du patient sur ses antécédents de santé et son mode de vie (hygiène, rapports sexuels récents…).
Plus rarement, un prélèvement au niveau du gland peut être prescrit afin de rechercher un éventuel agent pathogène causal (bactéries, champignons).
Parfois, en cas de balanite chronique, une biopsie au niveau du gland et sous anesthésie locale peut être réalisée.
Traitements : comment soigner la balanite ?
« Le traitement de la balanite dépend de sa cause. Il peut s’agir d’un antibiotique (infection bactérienne, d’un antifongique (pour la mycose) ou d’anti-inflammatoires locaux pour les balanites chroniques. En cas de rechutes fréquentes, une circoncision peut être proposée », d’après l’expert.
- Pour ce qui est des balanites inflammatoires chroniques (non infectieuses) par exemple en cas d’eczéma, de psoriasis ou de toute autre maladie chronique, des dermocorticoïdes (Hydrocortisone 1 %) peuvent être prescrits.
- En ce qui concerne les balanites infectieuses, le traitement consiste à neutraliser l’agent pathogène en cause : des antifongiques sont donc prescrits en cas de cause mycosique et des antibiotiques sont administrés pour les origines bactériennes. Ces médicaments peuvent être sous forme de crèmes ou à prendre en comprimés.
Comment ne plus avoir mal au gland ?
Voici quelques conseils qui vous aideront à prévenir les irritations du gland et du pénis en général :
- Lavez le pénis ainsi que le gland au moins une fois par jour avec un savon adapté. Utilisez un savon sans savon, sans parfum et au pH le plus neutre possible. Si vous n’êtes pas circoncis, tirez doucement le prépuce vers l’arrière pour découvrir le gland. Savonnez celui – ci, rincez – le à l’eau tiède et claire, puis recalottez-le (recouvrez-le en coulissant le prépuce). Si vous êtes circoncis, lavez simplement votre pénis comme n’importe quelle autre partie du corps. Prévoir une douche quotidienne en plus par temps chaud ou après une séance de sport.
- Préférez les sous-vêtements en coton et changez de sous-vêtements tous les jours.
- Évitez les pantalons trop serrés (surtout par temps chaud) ;
- Urinez après un rapport sexuel. Il est aussi fortement conseillé d’aller laver le sexe avec de l’eau, en décalottant bien.
Entretien avec le docteur Antoine Faix, chirurgien urologue.
« Érythème pigmenté fixe bulleux du pénis induit par le tadalafil : à propos d’un cas », X. Grimaux a,∗, P. Bigot b, C. Leclerc (hahttps://www.urofrance.org/fileadmin/documents2/data/PU/2016/v26i8/S1166708716300318/main.pdf)