Santé

Ce risque pour la santé qui augmenterait en cas de SOPK ou de règles douloureuses

Deux troubles du cycle menstruel, le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) et la dysménorrhée (douleurs pendant les règles), sont associés à des risques accrus de maladies cardiovasculaires. C’est du moins ce qui ressort de deux études scientifiques préliminaires qui seront présentées lors du congrès annuel de l’American Heart Association, qui se tiendra du 11 au 13 novembre prochain à Philadelphie (États-Unis).

Dans un communiqué (source 1), les auteurs de ces deux études en donnent les détails, et suggèrent qu’une meilleure prise en charge de ces pathologies menstruelles pourrait donc réduire le risque cardiovasculaire des femmes concernées.

Le lien entre SOPK et hypertension étudié chez les adolescentes

La première étude, portant sur près de 170 000 jeunes filles américaines âgées de 13 à 17 ans, met en avant un risque accru d’hypertension chez celles atteintes du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), pathologie qui se caractérise entre autres par des problèmes d’ovulation, des cycles irréguliers et des niveaux de testostérone plus élevés que la normale. Chez les jeunes filles souffrant de SOPK, le risque d’hypertension artérielle (c’est-à-dire une pression artérielle de 130/80 mmHg ou plus) était 30 % plus élevé que chez les jeunes filles non atteintes. En tout, 18,6 % des jeunes filles atteintes avaient de l’hypertension, contre seulement 6,9 % des jeunes filles n’ayant pas ce syndrome.

Alors que des données émergent sur les effets cardiovasculaires du syndrome des ovaires polykystiques tout au long de la vie, peu d’études ont examiné les risques pour la santé associés spécifiquement chez les adolescentes”, a commenté le Dr Sherry Zhang, coauteure de l’étude et exerçant au Kaiser Permanente Oakland Medical Center (Oakland, Californie, États-Unis). “L’étude des adolescentes nous permettra de mieux identifier les complications cardiométaboliques possibles du syndrome des ovaires polykystiques qui peuvent se développer à un jeune âge dans l’espoir de réduire le risque cardiovasculaire futur”, a-t-elle ajouté. La chercheuse estime que ces données montrent l’importance de surveiller systématiquement la pression artérielle des jeunes filles atteintes d’un SOPK, et d’envisager une modification du mode de vie pour prévenir le développement d’une hypertension.

En vidéo : Vivre avec le SOPK

Dysménorrhée et risque cardiovasculaire : stress et inflammation en cause ?

La seconde étude a porté sur plus de 55 000 femmes de moins de 55 ans, dont environ 30 000 avaient reçu un diagnostic de dysménorrhée, ou règles douloureuses. Celles-ci étaient ainsi deux fois plus susceptibles de présenter un risque accru de cardiopathie ischémique (y compris d’angine de poitrine, de crise cardiaque, de complications d’une crise cardiaque et de cardiopathie ischémique chronique ou continue) par rapport à celles qui n’en souffraient pas. La cardiopathie ischémique, ou maladie coronarienne, désignant l’ensemble des problèmes cardiaques découlant d’un rétrécissement des artères coronaires.

Dans le détail, les femmes ayant des règles douloureuses ont été plus de trois fois plus susceptibles que les autres de souffrir d’une angine de poitrine, et deux fois plus susceptibles de souffrir d’une cardiopathie ischémique globale, caractérisée par une douleur ou un inconfort thoracique lorsqu’une partie du muscle cardiaque ne reçoit pas suffisamment de sang.

Selon les auteurs de l’étude, il se pourrait que le stress et l’inflammation soient en cause. “[La dysménorrhée] est associée à un stress accru et à une perturbation du système nerveux autonome, qui influence la fonction cardiaque et vasculaire et est associée à l’augmentation de certaines molécules liées à l’inflammation”, a déclaré l’auteure principale de l’étude, le Dr Eugenia Alleva. “L’inflammation et le stress sont également associés à un risque cardiovasculaire accru, le stress étant particulièrement remarqué pour son importance dans les maladies cardiaques chez les jeunes femmes”, a-t-elle ajouté.

Le gynécologue, un interlocuteur clé

Ensemble, ces deux études distinctes mettent en avant la façon dont les troubles du cycle menstruel peuvent impacter la santé cardiovasculaire future. Elles mettent aussi en avant le rôle clé du ou de la gynécologue pour la santé cardiovasculaire des femmes. Un rendez-vous de routine chez son ou sa gynécologue peut ainsi contribuer à réduire le risque cardiovasculaire, en évoquant l’importance d’un mode de vie sain et actif. Notons que la première approche thérapeutique du SOPK repose d’ailleurs sur l’adoption d’une bonne hygiène de vie et d’un poids équilibré, les médicaments visant principalement à réduire les symptômes (acné, hirsutisme, infertilité…).

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