Douleur au clitoris (clitoridynie) : à quoi est-elle due ? que faire ?

Le clitoris peut être le siège de douleurs chroniques, altérant la qualité de vie globale et sexuelle de la femme. Ces douleurs peuvent être sourdes, persistantes ou pulsatives, et sont bien souvent connues sous le nom de la clitoridynie.

La clitoridynie – du grec clito (clitoris) et –dynie (douleur)- se caractérise par des douleurs chroniques (brûlures intenses, sensations de coupures, de piqûres et de peau à vif). « Douleurs qui doivent durer plus de trois mois et qui ne sont pas toujours visibles lors de l’examen clinique », précise Diane Deswarte, sexologue et fondatrice du Club Kamami.

Dans certains cas, la clitoridynie peut être considérée comme une vulvodynie localisée (avoir mal à la vulve, de manière répétée et prolongée).

Les causes de la clitoridynie sont assez mal connues en raison du peu d’études scientifiques réalisées sur le sujet. Selon l’International Society for Sexual Medecine, ce mal serait toutefois associé à une vestibulodynie, à un lichen scléreux ou à une sclérose en plaques (source 1).

« Une clitoridynie devra être examinée par une équipe de soins : du côté gynécologique (gynécologue ou sage-femme), dermatologique (dermatologue) mais aussi sur le plan sexo (sexologue) pour accompagner la sexualité malgré les douleurs et travailler le côté psycho-sexo », indique la sexologue, Diane Deswarte.

À savoir : certaines sages-femmes sont aussi sexologues.

Les douleurs clitoridiennes peuvent survenir spontanément, sans raison apparente, ou être dues à différentes pathologies gynécologiques, ou encore à des facteurs extérieurs tels que :

• le port de sous-vêtements trop serrés ;
• des microfissures provoquées par une griffure ;
• le rasage intégral lorsque le rasoir a dérapé au niveau du clitoris ;
• une position assise prolongée ;
• une sécheresse vaginale : celle-ci survient le plus souvent lors de la ménopause. La douleur au clitoris provient alors d’un manque de lubrification lors des rapports sexuels ;
• un choc sur la zone intime ;
• une toilette intime trop fréquente avec des produits irritants ou l’utilisation de produits allergisants pour la lessive des sous-vêtements ;
• des rapports sexuels fréquents et une friction excessive peuvent causer une inflammation du clitoris ;
• des piercings intimes posés sur les petites lèvres peuvent provoquer un frottement avec le clitoris et causer des douleurs inflammatoires. Le piercing au niveau du clitoris peut entraîner des infections, des lésions nerveuses, des réactions allergiques…
• une mauvaise utilisation des sextoys ou une masturbation trop intense ;
• un traumatisme : lors d’un accouchement ou d’une intervention chirurgicale dans la région vaginale, les nerfs peuvent avoir été lésés.

Les douleurs au clitoris peuvent également survenir à la suite de maladies gynécologiques ou dermatologiques, comme :

• les mycoses intimes : une infection vaginale fongique (due à un champignon comme le candida albicans) peut aussi se développer dans la région du clitoris ;
• l’herpès génital : il touche le plus souvent la zone génitale mais peut toutefois aussi se développer au niveau du clitoris ;
• des maladies dermatologiques comme le lichen scléro-atrophique. Cette affection peut s’étendre au niveau du clitoris et provoquer des douleurs et des démangeaisons ;
• la névralgie pudendale : c’est une maladie neurologique qui crée de grandes douleurs au niveau de la vulve, du vagin, de l’anus et du clitoris.

« Il y en a plusieurs, ça peut être des brûlures comme des sensations de peau à vif , piqûre, coupure, rougeurs, douleurs nocturnes, sensations d’engourdissement, difficulté à urine, brûlure. Il faut d’ailleurs différencier ce qu’on appelle les douleurs de contact (avec un vêtement, durant un rapport sexuel) et les douleurs dites spontanées, quand il n’y a pas de contact », exprime Diane Deswarte.

« Dans l’idéal, on ne s’inquiète jamais, mais on consulte dès qu’on sent qu’il y a une gêne ou une douleur même si celles-ci sont récentes. »

Pour plus d’informations, des sites spécialisés comme Les Clés de Venus, Vulvae… peuvent être utiles à consulter.

Plusieurs traitements seront indiqués selon l’origine des douleurs.

• Dans le cas de douleur au clitoris due à une mycose, le traitement va consister en l’application d’une crème antifongique.

• Dans le cas d’herpès génital, le traitement sera antiviral (aciclovir).

• Pour soulager localement la douleur clitoridienne, des antalgiques pourront être prescrits sous forme de gels anesthésiants, de crèmes anti-inflammatoires et hydratantes.

• La clitoridynie peut avoir des répercussions importantes sur la vie quotidienne et sexuelle. Un suivi psychologique peut alors s’avérer utile si ces douleurs sont récurrentes.
• Si la cause de la clitoridynie est due à des toilettes intimes trop fréquentes avec des produits irritants, il faudra opter pour des gels lavants au pH neutre et sans substances toxiques.

Il existe plusieurs solutions naturelles pour prévenir et calmer certaines douleurs au clitoris. Celles-ci doivent toutefois être utilisées avec précaution et seulement après avoir consulté un médecin. Par exemple :

• Appliquer des huiles essentielles aux vertus antifongiques (de lavande ou de tea tree). Veillez toutefois à ne pas verser plus qu’une goutte et à la mélanger avec un peu d’huile de coco.
• Privilégier une alimentation équilibrée : certains aliments peuvent en effet déséquilibrer la flore vaginale et favoriser l’apparition de mycoses (pâtisseries, sodas, pain, alcool, charcuterie…)
• Recourir aux probiotiques : ceux-ci rééquilibrent la flore vaginale et peuvent donc prévenir des mycoses.
• Lorsque les douleurs au clitoris proviennent de facteurs extérieurs, il faudra les éviter en portant par exemple des vêtements moins serrés à l’entrejambe, des sous-vêtements en coton biologique non irritants et lavés avec des produits non allergisants, etc.

Les Thérapies Comportementales et Cognitives (TCC) sont des techniques utilisées dans l’approche de certaines douleurs chroniques dont font partie certaines douleurs du clitoris. Elles peuvent être utiles pour développer des mécanismes d’adaptation ou encore cibler des fausses croyances favorisant l’apparition de gênes localisées. Sans oublier, le suivi avec un médecin sexologue, pour un suivi plus global.