Santé

Couple : le déclic qui leur a permis d’aller mieux

Arrêter de tout se dire

« On se séparait au moindre doute » « Au début de notre rencontre, on était un couple fusionnel. Et on pensait vraiment que ça durerait toujours comme ça. Alors, quand au bout de deux ans, je me suis un peu éloignée de Cyril, on s’est séparés. J’avais moins de désir pour lui, moins de papillons dans le ventre à l’idée de le voir. Je lui en ai parlé, on a mis ça sur le compte d’une baisse de sentiments, et on a voulu se séparer avant que ça ne devienne pire. Mais trois mois après, on se remet ensemble. Puis, c’est à lui de se poser des questions. Il me dit alors qu’il a peur de me tromper un jour, qu’il ne sait pas s’il sera capable d’être fidèle toute une vie. Nouvelle rupture mais, encore une fois, impossible de vivre l’un sans l’autre. »

Notre décision :  « C’est en discutant avec une amie que j’ai réalisé qu’on avait mis la barre trop haut dans notre couple. Que les doutes étaient normaux et qu’on ne pouvait pas s’aimer passionnément tous les jours… Aujourd’hui, je sais que notre couple est fait de hauts et de bas, et que le principal est qu’il y ait plus de hauts. On ne se parle plus systématiquement de nos états d’âme et on apprend à gérer nos bas sans peur ni culpabilité, et à les apprivoiser. »

Pourquoi on valide ?Parce que les couples qui s’aiment pour toujours ne s’aiment pas tous les jours. Ça fait du bien de relâcher un peu la pression, non ? Considérez l’amour comme un élastique, qui se tend et se détend au gré des jours. Et ça marche aussi pour la libido ! Accepter que l’amour et le désir changent de visage, de forme, que même, parfois, ils semblent plus petit qu’avant, c’est aussi la meilleure façon de profiter des moments où ils reviennent, avec la même intensité qu’au début. Inutile alors de s’inquiéter et d’inquiéter l’autre en étant 100 % transparente avec lui. Laissez les doutes être ce qu’ils sont : des étapes normales dans la vie d’un couple.

Se donner des rendez-vous amoureux

« On ne faisait que se croiser »En semaine, mon mari rentre à 18 h 30, moi une heure après. On mange tous les cinq et quand les enfants dorment, au mieux, on regarde un film ensemble avant de se coucher, au pire, il est devant l’ordi et moi au lit à bouquiner. Le week-end, on a souvent des trucs de prévu avec des amis ou de la famille. Résultat, tous les deux, on se croise.

Notre décision « A la rentrée dernière, on a décidé que tous les jeudis, on ferait dîner les enfants et on mangerait après, en tête à tête. Au début évidemment, ça manquait un peu de naturel, on aurait dit une mise en scène. Mais vu notre rythme, on sait qu’on a besoin de ce rendez-vous. Alors ce jour-là, on soigne un peu le menu, on ouvre une bonne bouteille. Et surtout, dans la semaine, on pense souvent, chacun de notre côté, à des choses qu’on a envie de se raconter, des points qu’on a envie d’aborder… »

Pourquoi on valide ?Parce que tout ce qui permet de créer une intimité est bon à prendre et qu’on a beau le savoir, le quotidien prend facilement le dessus. Un rendez-vous régulier, c’est un bon moyen de s’ « obliger » à faire une place au couple dans les semaines « TGV ». Cela peut prendre la forme d’un dîner hebdomadaire, d’une demi-heure quotidienne au moment de se coucher, d’un week-end mensuel. Et quand on sait qu’on aura bientôt un moment pour parler calmement des choses qui fâchent, ça évite de les aborder à la va-vite, sous le coup de l’énervement, en prenant le risque que nos mots dépassent un peu notre pensée…

Oser être authentique

« Je me suis effacée pour ne pas lui déplaire »  « Quand je rencontre Idriss, il est en couple. Et pendant deux ans, je suis dingue de lui en silence. Dès le premier baiser qu’on échange, je suis sur un petit nuage et en même temps complètement stressée. J’ai peur de le perdre, de dire ou de faire quelque chose qu’il n’aimera pas, d’être « moins bien » que son ex. Alors je me montre toujours sous mon meilleur jour, j’évite de lui faire la moindre remarque même quand je bouillonne, je cherche à être irréprochable, tout le temps. Mais j’accumule tellement de non-dits et de rancœur que j’ai de moins en moins de joie de vivre. Finalement, alors que je voulais éviter d’être chiante, je deviens triste. Et c’est pire. »

Ma décision  « Il a fallu qu’il aille trop loin, une fois, pour que je me lâche enfin. Non, ça je n’accepte pas, et tant pis si ça doit me coûter notre histoire. Il a été surpris de ma réaction. “Agréablement surpris”, ce sont ses mots. Il m’a dit qu’il était soulagé que pour une fois je prenne position, que j’exprime ce que je voulais, moi. Qu’il avait parfois l’impression que j’étais prête à tout, que je ne me respectais pas et qu’il avait besoin d’être avec une femme qui savait ce qu’elle valait…»

Pourquoi on valide ?Parce que l’erreur est fréquente, mais peut être fatale… A force d’avoir peur de perdre l’autre, c’est soi-même que l’on peut perdre en route. La seule façon de donner une vraie chance à son couple, c’est d’être dans l’authenticité. Se remettre en question, oui, mais raser les murs pour éviter les impairs, surtout pas… Savoir ce que l’on veut et ce que l’on ne veut pas, c’est dessiner ses propres contours et définir sa présence. Or, l’autre a besoin d’une présence en face de lui, pas d’un vide. Et surtout, on recherche rarement quelqu’un de parfait, mais toujours quelqu’un d’épanoui…

Faire un break

« Ni avec lui, ni sans lui » « J’ai toujours détesté l’idée de “faire une pause”. Pour moi, c’était une façon hypocrite de se séparer. Alors quand, un soir d’énième engueulade, Eric me propose cette solution, je l’envoie balader. Soit on repart sur des bonnes bases, soit on arrête tout. Mais, dans la nuit, l’idée d’arrêter maintenant me paraît absurde, impensable. En même temps, la vie à deux est devenue invivable. »

Notre décision « J’appelle une amie, qui me demande pourquoi je ne veux pas envisager le “break”. Je m’entends répondre “parce que c’est trop facile”. Et je m’aperçois que ça ne veut rien dire. On est épuisés, à bout de nerfs, on a de plus en plus de mal à parler, alors si on peut s’épargner le pire, pourquoi ne pas le faire ? J’accepte la “pause”, en sachant que je prends le risque qu’on se sépare. Mais en restant ensemble, on en arrivera de toute façon là. Zéro nouvelles entre nous, c’était la règle. C’est très dur, mais j’avance. La colère descend en même temps que le manque se fait sentir, alors je réalise plein de choses. J’y vois plus clair dans ce que je lui reproche, j’identifie les vrais problèmes. De son côté, il réalise qu’il avait besoin de nous sentir en danger, de me sentir loin de lui pour vraiment revenir, prendre la décision de former un couple avec moi. »

Pourquoi on valide ? Parce qu’il existe des situations littéralement bloquées, dans lesquelles parler ne suffit pas, voire ne fait qu’envenimer les choses faute de trouver les bons mots. Mais il arrive que dans ces situations, l’idée d’une rupture finisse de nous anéantir. Une des clés de la sagesse est de savoir prendre son temps. Chacun de son côté, s’il le faut. Il n’est pas nécessaire de précipiter les grandes décisions, mais parfois expérimenter le manque et la distance peut dénouer des problèmes, et surtout aider à prendre à nouveau en compte l’amour que l’on se porte… En cas de situation pénible semblant inextricable, demandez-vous tout simplement « Qu’est-ce qui me ferait du bien ? Qu’est-ce qui m’apaiserait ? »  Allez vers la simplicité, la «facilité » est aussi une façon de se protéger.

Mettre en place un changement concret

« Il travaille à la maison, où l’ambiance se détériore »« Joël est un graphiste indépendant, donc il bosse à l’appart. Quand je rentre le soir, les courses ne sont pas faites, les poubelles pas descendues et, en plus, je me fais engueuler parce qu’il est tard. Il a du mal à décrocher de son ordi, même le soir et le week-end, il est de plus en plus jaloux et notre couple se détériore rapidement… Quand on en parle on tourne en boucle, alors un soir on décide de jouer notre dernière carte.

Notre décision Puisque les discussions n’avancent pas, il prend un bureau, et on voit ce que ça donne. Je suis sceptique, je ne vois pas bien comment un changement si matériel pourrait arranger les choses. Et ça représente quand même 200 euros par mois, alors on est obligés de se serrer la ceinture, fini les restaus et les week-ends en amoureux. Mais ça vaut le coup. Dès la première semaine, le changement est notable : quand il rentre le soir, il ne bosse plus et, surtout il a des anecdotes à me raconter sur sa journée, on parle, on rigole. Parfois, quand je rentre, il n’est pas là : je redécouvre le fait d’être seule à l’appart et de l’attendre. Ça titille un peu ma jalousie, notre couple se rééquilibre. »

Pourquoi on valide ?Parce que quand plus rien ne va, on a tendance à partir dans les hautes sphères et à perdre pas mal de temps et d’énergie à vouloir arranger les choses, sans rien changer au final. Pour prendre un nouveau départ, on a parfois besoin d’un point de départ, justement, d’un changement concret. Quand la situation semble bloquée, demandez-vous toujours : « Quel changement concret je peux mettre en œuvre pour faire évoluer les choses ? » 

Poser des limites… Et les assumer

« Je rumine d’être souvent toute seule » « Quand je rencontre Fabien, je le soutiens à fond dans la musique. Je fais mes trucs de mon côté pendant ses répétitions, je l’accompagne aux concerts. Mais, après avoir accouché de notre fils, ses absences me pèsent de plus en plus. Il joue dans deux groupes. Résultat, je passe parfois des semaines entières seule, je suis lessivée et le fait qu’il ne soit pas là pour assister aux premières fois, premier biberon, premier sourire, me fait beaucoup de peine. Alors je râle. Souvent.

Ma décision Un soir, il m’annonce qu’on lui propose de partir quinze jours en tournée, mais que si je m’y oppose il n’ira pas. Je me sens coincée. A la fois je n’ai aucune envie qu’il parte encore et, en même temps, je n’ai pas envie de lui interdire. Alors j’accepte, et chaque fois qu’il m’appelle je lui dis que je n’en peux plus.Ça me met face à mes contradictions. J’ai accepté pour ne pas culpabiliser, mais en même temps je lui en veux d’y être allé. A son retour, je suis claire. Je veux qu’il laisse tomber un des groupes. Pendant plusieurs jours je vis très mal cet ultimatum, mais je sais aujourd’hui que j’ai bien fait, puisque notre couple en dépendait. »

Pourquoi on valide ? Parce qu’il est essentiel de comprendre quelle est notre responsabilité dans les situations qui ne nous conviennent pas. Ce qui dans notre attitude a permis qu’elles s’installent. Il est souvent plus facile de se sentir victime que coupable. Alors il arrive qu’on maintienne des situations insatisfaisantes, pour s’éviter la douloureuse épreuve de la culpabilité. Mais, en acceptant des choses qui ne nous plaisent pas, on entretient des rancœurs qu’il sera de plus en plus difficile de gérer. La première étape est d’oser se positionner. La seconde, c’est de se délivrer de la culpabilité qui en découle parfois : vous n’avez pas à vous sentir coupable puisque vous n’avez fait que mettre votre homme face à ses propres responsabilités.

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