Santé

Allô, Giulia ? « On a fait une pause, il y a un an, et depuis je l’attends »

[ad_1]

« CHÈRE GIULIA,

Quand Nico est parti, il y a un an, je n’ai rien compris. On était très heureux, très amoureux, on avait plein de projets ensemble – les enfants, la maison, la totale. Et puis, du jour au lendemain, il m’a dit qu’il avait  » besoin de temps pour réfléchir « . Je l’aime. Vraiment. Et je déteste contraindre ceux que j’aime. Alors l’espace, je le lui laisse. Comme le temps. On en passe tous par des phases compliquées, on a le droit à des coups de mou… Et on a besoin, dans ces moments-là, de se retrouver en tête à tête avec soi-même, je crois. C’est important. Même si ça m’a tordu le bide, j’ai donc accepté sa décision, et j’ai pleuré en secret. Devant lui, je voulais me montrer forte et sûre. Si moi aussi, je me mettais à ne plus croire en notre histoire, que se passerait-il ? Tout s’écroulerait. Et on pourrait dire adieu à nos rêves…

Depuis, je le laisse venir. Je le connais par cœur – on a quand même passé cinq ans ensemble : plus je vais demander, moins il va donner. On s’était fixé rendez-vous deux mois plus tard, pour faire le point, mais on n’avait pas beaucoup avancé : il ne savait toujours pas ce qu’il voulait, et moi, j’avais passé mon temps à l’attendre. Alors je n’avais pas grand-chose à dire… On s’est revus, depuis, tous les deux mois. C’est drôle, parce que j’ai l’impression qu’il va de mieux en mieux, et moi, de plus en plus mal – mais c’est peut-être de la paranoïa.
La dernière fois, il m’a dit qu’il ne voyait plus d’avenir pour nous. Ça m’a fait un coup en plein cœur. Mais là, il m’a pris la main, et puis il m’a prise dans ses bras – son odeur, oh là là !!! Il est reparti, les yeux pleins de larmes, sans dire un mot. Ça m’a fendu le cœur. En fait, peut-être qu’il ne va pas si bien que ça… Mais j’ai bien conscience que ça ne peut plus continuer. À votre avis, Giulia : est-ce que ma stratégie est la bonne ? Parfois, je me dis qu’au contraire, je devrais peut-être lui fixer un ultimatum. »

« CHÈRE Mathilde,

Ouch… Mathilde, Mathilde, Mathilde… Un an à ce régime-là, déjà ? Mais comment, par quoi tenez-vous ? Vraie question. Et j’en ai une autre : sachant qu’une relation n’existe que parce qu’elle se nourrit à deux, qu’est-ce que vous a donné Nico depuis le jour où il est parti ? Parce que la vérité, c’est qu’il est parti, Mathilde. Les mots, certes, n’ont pas été prononcés. Par peur de blesser, sans doute, et jusqu’à un certain point, c’est louable… Autant que malheureux : formuler les choses reste encore le meilleur moyen de les accepter. Tant pis, faisons sans mots couperets, sans phrases définitives, le fait est que vous ne vivez plus ensemble. Que vous ne vous réveillez plus côte à côte. Que vous n’allez plus au cinéma tous les deux en sortant du boulot. Que vous ne partagez plus rien du quotidien. Que vous êtes, de fait, séparés, Mathilde. Mal faite, non dite, la rupture a bel et bien eu lieu. Au fond de vous, je pense que vous le savez. Et alors, le gouffre qui s’ouvre sous vos pieds pourrait bien vous aspirer, parce que… Était-il si heureux que ça ? Était-il encore amoureux ? Vos projets étaient-ils, vraiment, communs ? Ce sont toutes ces questions qui vont vous sauter au visage, à partir du moment où vous soulèverez le couvercle. Vous n’en avez aucune envie, et on peut (tellement) le comprendre. Mais si vous voulez passer à autre chose, il le faudra.

L’autre hypothèse étant bien sûr de rester là, au milieu du gué, ni libre dans votre tête, ni en couple au quotidien, et ce, pour l’éternité. Or, à titre personnel, j’ai connu des situations plus confortables. Votre réalité, aujourd’hui, c’est celle-là. Et elle ne pourra reprendre de jolies couleurs qu’à partir du moment où vous l’affronterez. Mais ça, c’est possible, à condition de lâcher ce que vous aviez imaginé de vous deux. Je me demande si, pour vous, faire le deuil que de l’avenir que vous aviez dessiné pour Nico et vous n’est pas plus douloureux que de mettre fin à ce présent en pointillés que vous vivez… Je vais vous dire une chose : je ne crois ni au destin, ni en Dieu. Mais je crois, profondément, à notre instinct de survie. Et si je dois vous faire une confidence…
Quand je repense aux hommes avec qui j’ai tant rêvé d’avoir des enfants… Oh là là ! Heureusement que ça ne s’est pas fait !!! Pourtant, croyez-moi, sur l’instant, à chaque séparation, j’étais au fond du trou, persuadée que mon bonheur, mon futur, mes rêves, tout, était absolument entre leurs mains. Vraiment, Mathilde, la vie, la vraie, vaut souvent bien mieux que toutes nos projections. Vous méritez mieux que des yeux mouillés tous les deux mois. Vous méritez quelqu’un qui sache ce qu’il veut construire avec vous – et, possiblement, sa vie entière. Mais si vous m’avez écrit, c’est sans doute que vous êtes prête à l’entendre… »

Continuer la lecture

Afficher plus
Bouton retour en haut de la page