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Double vie – Lauriane, 55 ans : « Secrètement, je rêvais encore de mon amour de jeunesse »

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« Lorsque j’ai vu son nom s’afficher sur ma messagerie Facebook, il y maintenant quatre ans, j’étais toute chavirée, confie Lauriane. C’était comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. En l’espace d’une fraction de seconde, tout mon passé a alors resurgi. Je nous revoyais tous les deux, en classe de terminale littéraire, dans notre lycée du Val-de-Marne, croquant la vie à pleines dents, insouciants, idéalistes… et surtout très amoureux.
Alex avait été ma première fois. Notre histoire avait duré, en tout et pour tout, une année, puis il avait déménagé, juste après les épreuves du baccalauréat. Son père, qui était militaire, avait été affecté dans une caserne du sud de la France. »

Cette vendeuse en bijouterie de la région parisienne se souvient que la séparation avait été cruelle, déchirante. « À l’époque, ni lui ni moi ne possédions de téléphone portable, alors, le jour de son départ, on s’était juré, les larmes aux yeux, de s’écrire et de se revoir aux prochaines vacances, raconte la quinquagénaire. Du haut de nos dix-sept ans, on était sûrs qu’on allait surmonter tous les obstacles et réussir à s’aimer jusqu’à la fin de notre vie. »

Une nouvelle rencontre 

Mais les échanges s’étaient rapidement espacés et chacun avait ensuite suivi son chemin. L’année de ses vingt-deux ans, la jeune femme rencontre Pascal, à l’occasion du mariage de sa cousine. « Nous étions tous les deux témoins des mariés, mais nous ne nous étions jamais croisés auparavant, explique-t-elle. Après avoir vaguement discuté du choix du lieu des noces, de la musique et du repas, nous avons rapidement bifurqué sur des sujets plus personnels, plus intimes. Le courant passait merveilleusement bien entre nous. Nous nous sommes dit « oui » trois ans plus tard. »

Je me demandais ce qu’Alex était devenu

Et ensuite ? Lauriane avoue n’avoir pas vu le temps passer. « Entre nos trois enfants, les problèmes de santé de ma maman et mon boulot, je n’avais pas une minute à moi, glisse-t-elle. Il m’est néanmoins arrivé de repenser quelquefois à Alex. Surtout lorsque mon mariage a commencé à battre de l’aile (le travail de Pascal a toujours vampirisé sa vie et je me suis toujours demandé ce qu’il choisirait si je mettais notre couple dans la balance). Bref, je me demandais ce qu’Alex était devenu, s’il était marié et heureux, mais aussi ce qu’il serait advenu de notre relation s’il avait répondu à mes lettres (je lui en avais envoyé quatre, mais il n’avait répondu qu’à la première, me laissant abasourdie, puis dévastée). »

Lauriane a longtemps hésité avant d’accepter l’invitation Facebook de son amour de jeunesse. « Je lui en voulais de m’avoir fait de grandes promesses et de s’être éclipsé, sans un mot d’explication, lâche-t-elle. J’avais aussi peur de le revoir et de retomber dans ses bras. J’avais essayé de faire le deuil de cette romance d’adolescence mais, secrètement, je rêvais encore de réparation. Pendant des jours, je l’ai stalké sur les réseaux sociaux, alors que je n’étais toujours interdit de le faire auparavant, de crainte de replonger. C’est comme ça que j’ai appris qu’il était, lui aussi, parisien et qu’il venait de se séparer de sa femme. Sur les photos, il était encore séduisant, même si je trouvais qu’il s’était un peu empâté. »

Nous nous sommes découverts des points communs

Deux semaines après avoir reçu le message d’Alex, Lauriane se décide – enfin – à lui répondre. « J’avais la main qui tremblait en appuyant sur le bouton  » envoyer « , se souvient-elle. Je me demandais jusqu’où cette histoire allait me mener. D’autant que, depuis plusieurs jours, je ne cessais de penser à lui. Je fantasmais, la nuit, en m’imaginant dans ses bras, dans son lit. Je craignais de faire une énorme connerie en renouant le lien. Nous avons discuté, plusieurs jours durant, par écrans interposés. Il s’est platement excusé d’avoir sali notre histoire. Il manquait de maturité à l’époque, m’a-t-il dit. Nous nous sommes découverts des points communs. Nos deux filles aînées, par exemple, portaient le même prénom. C’est lui qui, le premier, a parlé de nous revoir  » pour de vrai « . »

Ce fut un grand moment de solitude

Les deux ex-amants se retrouvent donc, autour d’un déjeuner, dans le quartier du Marais, quelque trois semaines après avoir repris contact. « Je me souviens que je m’étais faite jolie pour ce rendez-vous et que j’étais aussi très stressée, raconte Lauriane, un poil amusée à l’évocation de ce souvenir. Je pense que, sans me l’avouer, j’étais prête à sauter le pas. Je pensais pouvoir revivre nos débuts avec la même intensité. Mais à la seconde où je l’ai vu, j’ai su qu’il ne se passerait jamais plus rien entre nous. Sa photo de profil devait quelque peu dater, car je me suis retrouvée en face d’un vieux monsieur bedonnant, pas du tout appétissant.
Au fil de la conversation, je l’ai trouvé aussi beaucoup plus étriqué d’esprit que lorsque nous échangions via nos messageries. Le pire est que Alex, lui, était visiblement sous le charme. Ce fut un grand moment de solitude. Je suis partie au bout d’une heure. Après l’avoir quitté, je lui ai envoyé un petit texto sympa, courtois… mais sans équivoque. »

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