Santé

À la naissance d’un nouvel enfant, comment rassurer le premier ?

La naissance d’un petit frère ou d’une petite sœur peut être vécue comme un véritable tsunami. L’aîné peut avoir l’impression de perdre sa place auprès du parent, d’autant plus au sein d’une famille recomposée, quand le bébé naît d’un « second lit ». « Il peut se dire qu’il n’est plus l’enfant légitime du couple », explique Hélène Romano, psychothérapeute, experte en traumatisme, et autrice du livre « Consoler nos enfants » (Éd. Leduc), paru le 1er mars 2024.

Dans ce contexte, réconforter l’enfant est plus important qu’il n’y paraît. « Pour grandir sereinement, psychologiquement, l’enfant a besoin d’avoir des  liens d’attachement avec son entourage, explique la psychothérapeute. Il a besoin de se sentir sécurisé, protégé, valorisé, pour avoir une bonne estime de lui-même. Lui dire qu’il n’est pas seul, permet de restaurer ce lien qui a été mis à mal par la situation. » Cette sécurisation psychique via la consolation aura des incidences sur le long terme, pour sa construction en tant qu’adulte. « Ça permet à l’enfant de grandir en ayant confiance en lui et en l’autre. Face à l’adversité, aux difficultés, il sera plus résistant, et se sentira moins seul au monde. » Mais encore faut-il comprendre que son enfant ressent du chagrin, et qu’il a besoin d’être consolé… 

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Quand un enfant ne parle pas, comment savoir qu’il est triste ?

« Les adultes ont souvent tendance à oublier les enfants qu’ils ont été, et à s’imaginer que les petits doivent réagir comme eux, souligne Hélène Romano. L’expressivité de la souffrance psychique d’un enfant n’est pas du tout la même que chez l’adulte. Ils ne pleurent pas forcément. »

Néanmoins, plusieurs signes peuvent mettre la puce à l’oreille des adultes, tels que l’isolement ou l’irritabilité. À l’arrivée du bébé, le besoin d’être consolé peut être repéré par le fait que l’enfant ne joue plus aux mêmes jeux, ou par un comportement d’hyper-agressivité à l’égard, entre autres, du bébé. Une attitude qui peut s’expliquer par la peur de l’abandon. 

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Accompagner son enfant dès la grossesse 

« Ce qui est extrêmement important, c’est d’accompagner l’enfant, même s’il est petit, dès qu’on sait qu’on est enceinte », recommande Hélène Romano. « Lui dire que l’amour d’un papa ou d’une maman se multiplie, que ce n’est pas parce qu’il y a un petit frère ou une petite sœur qu’on ne l’aimera plus. Toutes ces choses-là, avant même que le bébé arrive. »

S’adapter à l’enfant 

En tant qu’adulte, veillez à ne pas projeter trop rapidement vos propres besoins. « Quand on est parent et qu’on console son enfant, on a tendance à se consoler soi-même, parce qu’on culpabilise de le voir triste », observe l’experte. Il est donc important de « se mettre à hauteur d’enfant », en lui parlant.

Qu’il s’agisse de câlins, de mots, de petites attentions… Chaque enfant est différent et n’a pas besoin des mêmes gestes pour être consolé. « Il ne faut pas hésiter à lui demander ce dont il a besoin », conseille Hélène Romano. « Lui dire “Je te vois très triste et j’aurais envie de te prendre dans les bras. Tu veux qu’on fasse un câlin ?” » S’il refuse, il faut savoir l’accepter et le respecter.

De plus, il est important de penser la temporalité. « Réconforter, ce n’est pas forcément prendre l’enfant dans les bras et le cajoler. Cela peut lui correspondre à certains moments et pas du tout à d’autres. »

Accorder du temps à l’enfant, le valoriser 

L’enfant doit comprendre qu’il a une place dans la famille. Cette marque d’attention passe aussi par des moments privilégiés, des activités qui lui font plaisir, et la valorisation de l’enfant. « On peut lui confier des choses à faire, une recette de cuisine par exemple, et le valoriser sur ces actions qu’il aura accomplies. Pour mobiliser sa confiance en lui. » 

Ensuite, il faut s’autoriser des espaces pour en parler. On peut par exemple lui glisser : « S’il y a des choses qui ne vont pas, il faut que tu me le dises. » Si l’on passe par les mots, ceux-ci peuvent aussi le rassurer : « Tu es unique, irremplaçable. Notre projet de parents d’avoir un nouvel enfant, n’a rien à voir avec toi. Personne ne viendra prendre ta place dans notre cœur. »  

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