JO de Paris 2024 : pourquoi les orthoprothésistes sont-ils en colère ?
Dans quelques mois débuteront les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris. L’occasion de mettre en lumière les athlètes porteurs de handicap, ou parathlètes, dont le suivi par des orthoprothésistes est indispensable à leur pratique sportive. L’Union française des orthoprothésistes (Ufop) se félicite d’en être partie prenante, mais en profite pour mettre en lumière les difficultés qui persistent dans la pose et la prise en charge de prothèses.
Une profession fière d’en être mais inquiète
“Nos professionnels de santé ne sont pas peu fiers d’être intimement liés aux parcours de vie et aux performances sportives des parathlètes qu’ils accompagnent et plus largement aux parcours de soins de leurs 850 000 patients en situation de handicap ou en perte d’autonomie un peu partout en France”, a ainsi déclaré Jean-François Cantéro, président de l’Ufop, lors d’une conférence de presse tenue ce mardi 5 mars 2024 (source 1)
Le président de l’Ufop estime que la profession d’orthoprothésiste est en danger “car doublement impactée par l’inflation qui sévit depuis 2022 et par le gel des tarifs en orthoprothèse, bloqués par les pouvoirs publics depuis… 2017 !”.
Des pertes de chances pour les patients
Augmentation des tarifs des composants des prothèses, flambée des prix des matières premières, hausse des charges et des coûts de l’énergie… Tant de problématiques subies “de plein fouet” par les orthoprothésistes, énumère le président de l’Ufop. Une situation qui met la profession en difficulté, et qui se traduit entre autres par des regroupements ou des fermetures de cabinets, des structures déficitaires, une spécialisation accrue sur certains types d’appareillages, et donc une perte de chance pour les patients. “À chaque fois qu’un orthoprothésiste met la clef sous la porte, c’est une perte de chance importante pour nos 850 000 patients en situation de handicap ou en perte d’autonomie”, a déclaré Jean-François Cantéro.
Une pétition pour une revalorisation
Dans son discours, le président de l’Ufop en appelle aux pouvoirs publics : la profession demande une revalorisation a minima de 10 % des tarifs réglementés en orthoprothèse, bloqués depuis 2017. Il s’agirait du “minimum requis pour assurer l’avenir de la profession et pérenniser l’efficience du suivi [des] patients en situation de handicap ou en perte d’autonomie”.
Les orthoprothésistes ont par ailleurs lancé une campagne d’alerte sur trois supports :
- une pétition en ligne sur la plateforme Change.org ;
- une affiche diffusée auprès des patients et des médecins prescripteurs, où figure le message “Sans mon orthoprothésiste, ma vie va vite devenir un enfer…” ;
- un document de 4 pages au même canal de diffusion, pour sensibiliser et encourager à signer la pétition.
“Sachons dès aujourd’hui saisir la mise en lumière des JOP de Paris 2024 et des athlètes paralympiques pour faire entendre notre voix !”, insiste encore l’Ufop dans son document. L’avenir dira si les autorités prendront prochainement des mesures pour répondre aux craintes et demandes de cette profession en difficulté.
