Santé

L’eau en bouteille contiendrait 100 fois plus de particules de plastique que ce qu’on pensait

Le plastique est partout… jusqu’à l’eau que nous buvons dans les bouteilles en plastique. Si cette contamination est connue, son ampleur est obscure. Une étude publiée ce 8 janvier 2024 dans la revue scientifique PNAS apporte de nouvelles connaissances sur la quantité de plastique, et plus particulièrement de nanoplastiques, dans l’eau en bouteille.

Grâce à une « une technique d’imagerie optique puissante pour l’analyse rapide des nanoplastiques avec une sensibilité et une spécificité sans précédent » associée à un « algorithme d’identification automatique des plastiques » que les chercheurs de l’Université de Colombia ont mis au point, les scientifiques ont pu apporter des résultats inédits (source 1). Chaque litre d’eau en bouteille contenait en moyenne 240 000 particules de plastique. C’est 100 fois plus que ce que les précédentes études avaient estimé.

90 % de ces particules étaient des nanoplastiques (d’une longueur de moins d’un micron), et le reste des microplastiques (jusqu’à 5 mm de long). Les chercheurs ont aussi pu analyser le type de plastique : les plus retrouvés étaient le nylon, qui provient probablement des filtres utilisés pour purifier l’eau, et le polytéréphtalate d’éthylène (PET), qui entre dans la composition des bouteilles.

Trois marques d’eau en bouteille ont été analysées, mais leur nom n’a pas été dévoilé. « Nous pensons que toutes les eaux en bouteille contiennent des nanoplastiques, donc en mettre certaines en évidence pourrait être considéré comme injuste », a expliqué à l’Agence France-Presse, Beizhan Yan, coauteur de l’étude. Déjà en 2022, une étude menée par l’association Agir pour l’environnement montrait que 7 des 9 bouteilles d’eau analysées contenaient des microplastiques (source 2).

Quels risques pour la santé ?

Si la présence de plastique dans l’eau que nous buvons est de mieux en mieux connue, les risques pour la santé ont peu été étudiés. « Il est urgent d’en savoir plus sur les conséquences des microplastiques sur la santé, car ceux-ci sont présents partout, y compris dans l’eau que nous buvons », avait d’ailleurs déclaré dans un communiqué de l’OMS la Dre Maria Neira, Directrice du Département santé publique, environnement et déterminants sociaux de la santé à l’OMS (source 3). L’Organisation mondiale de la santé reconnaît « l’omniprésence » des microplastiques dans l’environnement, et « même dans les échantillons biologiques humains », rappellent les chercheurs de l’Université de Colombia.

Les nanoplastiques sont considérés comme étant « plus toxiques » que les microplastiques, « car leur taille réduite les rend beaucoup plus aptes à pénétrer dans le corps humain. Les chercheurs ont montré que les nanoplastiques pouvaient franchir les barrières biologiques et pénétrer dans les systèmes biologiques, ce qui a suscité l’inquiétude du public quant à leur toxicité potentielle », expliquent les chercheurs de l’étude.

« Si les gens sont inquiets à propos des nanoplastiques dans l’eau en bouteille, il est raisonnable de considérer des alternatives, comme l’eau du robinet », estime l’auteur de l’étude Beizhan Yan. Mais il ne faut pas pour autant éviter de boire : « Nous ne recommandons pas de ne pas boire d’eau en bouteille quand nécessaire, car le risque de déshydratation peut être plus grand que les conséquences potentielles de l’exposition aux nanoplastiques », rappelle-t-il.

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