Santé

Les conseils du Dr Aga pour aimer la rentrée

CE QUI VOUS MINE : RETROUVER VOTRE CHEF(FE)

Dossiers urgents, mails avec des points d’exclamation et bousculade de réunions Zoom sont de retour. À peine croisé(e) dans l’ascenseur, votre patron(ne) vous fatigue déjà : « On se fait un petit point rapidement, d’ac ? » Pauvres hamsters que nous sommes, il va falloir trouver l’énergie pour se relancer à corps perdu, nos petites pattes pédalant dans une roue qui n’en finit jamais de tourner. Pourquoi, en fait, vous avez gagné au change. Si vous avez retrouvé votre chef(fe), ça signifie que vous avez largué vos enfants. Je veux dire : vous n’êtes plus à leur merci toute la journée. Or, les kids sont les pires patrons du monde. Avec eux, pas d’horaires, pas de respect du repos ni nocturne ni diurne, des exigences démentes, un niveau sonore épuisant, le tout pour un salaire merdique (on ne se nourrit pas de petits bisous dans le cou, messieurs dames). Comparé à un enfant, même le boss le plus naze est un bienfaiteur du genre humain.

CE QUI VOUS MINE : DIRE BYE-BYE À VOTRE CORPS D’ÉTÉ

Adieu, nos corps légers, hâlés, libres, nos cheveux blondis de sel, nos pieds nus : retrouver des chaussures fermées, à 40 ans comme à 6, donne toujours le même sentiment d’être punie pour une faute qu’on n’a pas commise. Et on sait qu’on en prend pour perpète. Pourquoi, en fait, vous avez gagné au change. Si on y réfléchit deux secondes, nos corps d’été, c’est nul. Piqûres de moustiques, traces de bronzage, bidou post-rosé à rentrer, vernis écaillé à planquer, pilosité traîtresse, tignasse comme de l’étoupe… on passe l’essentiel des vacances à se battre contre notre apparence.

Alors qu’en septembre, pardi, c’est fini ! On s’en fout ! Nos vêtements, ces potes fidèles, sont de retour. Mis sous housses, nos corps sont à l’abri de tout jugement, à commencer par le nôtre, et nos cheveux, restaurés par les meilleurs artisans, nous redonnent fière allure. Il n’y a guère que les chaussures fermées, c’est vrai, pour gâcher le tableau. Mais c’est l’occasion en or de se remonter le moral en achetant des bottes, qui remplaceront la double dépense traditionnelle de rentrée : pédicure et épilation demi-jambes. Hé hé !

CE QUI VOUS MINE : AVOIR FROID À NOUVEAU

(Mise en garde : ce paragraphe s’adresse aux femmes ayant passé leurs vacances dans le Sud ; les autres, qui se sont caillées la majorité de l’été, ont le droit de le sauter.) Après avoir baigné dans l’air tiède, devoir, chaque matin, emporter un parapluie/un pull/une écharpe au cas où… Ressortir son carton de chaussettes et constater, comme à chaque rentrée, qu’on n’en a plus deux identiques… Recommencer à mettre une couette dans la housse… Rebrancher le sèche-cheveux… C’est la déprime. Pourquoi, en fait, vous avez gagné au change. Il existe un moyen facile de renverser le problème et d’accueillir le froid dans la joie : se dire que chaque degré de moins au thermomètre est un cadeau, un espoir de survie, une chance, même infime, d’être en mesure de voir la bobine de nos petits-enfants avant la fin du monde. En 2023, claquer des dents, c’est se sentir vivant.

CE QUI VOUS MINE : DIRE ADIEU AUX REPAS D’ÉTÉ

Ah, les tomates, les aubergines, les pêches, les melons et les abricots ! Ces saveurs des mois chauds, qui nous seront interdites jusqu’à l’été prochain – sauf à craquer en novembre et à acheter des courgettes poussées dans du plastique en Espagne, ce qui ferait de nous des climato-délinquantes. Pourquoi, en fait, vous avez gagné au change. Si on y réfléchit deux secondes, la bouffe d’été est une tannée. C’est tout le temps des feuilles qu’il faut laver, des légumes qu’il faut éplucher, écosser et épépiner, des fruits qu’il faut peler – qui n’a jamais préparé les nectarines de toute sa maisonnée, conjoint compris, à en avoir les mains collantes jusqu’aux poignets ? – pour la « super salade d’été », fausse amie de la vacancière et corollaire chronophage du barbecue généralement assuré par un mâle ! La rentrée est l’occasion de ranger nos épluche-légumes : désormais, au menu, ce sera galettes jambon-fromage, clémentines ou bananes – que des fruits qu’un enfant de 3 ans, a fortiori un conjoint, peut déshabiller tout seul. Et zou, tout schuss jusqu’à Pâques prochain.

CE QUI VOUS MINE : NE PLUS ÊTRE AVEC CEUX QU’ON AIME

C’était bon, c’était doux de se voir toute la journée, n’est-ce pas ? Entre amis, en famille ou avec son conjoint, l’été, c’est le moment du fameux « quality time », celui où l’on a le temps de partager vraiment, d’échanger vraiment, de rire vraiment. Et ça, c’est fini. De nouveau, nous communiquerons par des messages WhatsApp de six mots « Penser vinaigre blanc + sacs- poubelle, bisou »… Pourquoi, en fait, vous avez gagné au change. Si vous faites défiler le film de l’été en toute honnêteté, qu’en est-il du quality time ? Le niveau des débats avec des jeunes qui ne s’informent que sur TikTok (« Bien sûr que Macron est un reptilien ! ») ? L’ambiance lors de ces pétanques où votre chéri dégageait systématiquement vos boules gagnantes ? La prise de tête au moment des menus avec votre amie Sandra, qui ne mange que des épluchures ? La vision de ce « JDD » que votre père a acheté et ostensiblement laissé traîner sur la table basse pendant dix jours ? Est-ce que, en comparaison, échanger des SMS de six mots n’est pas la meilleure façon de sauver l’amour ?

CE QUI VOUS MINE : REPRENDRE LES TRANSPORTS EN COMMUN

Hier encore, votre trajet matinal c’était villa des Mouettesplage de la Conche à vélo. Et là, de nouveau, la ligne B du RER. Ou le métro Gallieni-Levallois-Perret. Ça vous donne envie de hurler ? N’allons pas trop vite en besogne. Pourquoi, en fait, vous avez gagné au change. On se souvient que chanter les louanges de la ligne 13 à Paris n’avait pas porté chance à Nathalie Kosciusko-Morizet aux élections municipales de 2014. Mais, n’étant candidate à rien, je vous affirme que les transports en commun constituent bel et bien une parenthèse enchantée : aucune décision à prendre pendant plein de minutes. Personne pour vous parler. Possibilité de glander sur son tél sans être jugée (« Quoi, tu joues encore à Ruzzle, maman ? »). Impossibilité, réelle ou feinte, d’être jointe (le « Désolée, ça capte mal » n’est plus crédible en 2023, sauf à être vraiment dans un tunnel). Possibilité d’être en retard avec une excuse béton (encore un colis suspect à Châtelet). Les transports en commun, c’est comme un petit mois d’août qui arriverait deux fois par jour, onze mois par an. Enjoy !

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