Santé

Les risques de commotion cérébrale en rugby

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Qu’est-ce qu’une commotion cérébrale ?

La commotion cérébrale est une lésion cérébrale, consécutive à un traumatisme crânien, et responsable d’une perturbation du fonctionnement du cerveau. Elle est la plus fréquente des lésions cérébrales traumatiques liées au sport.

Elle peut être la conséquence d’un choc direct sur la tête, ou d’un choc violent sur le thorax, qui va déplacer le cerveau dans la boîte crânienne. Dr Savigny. 

La commotion cérébrale peut provoquer des signaux immédiats ou décalés dans le temps. 
« Dans 10% des cas environs, elle provoque une perte de connaissance : on parle de commotion sévère » ajoute le spécialiste.

Il faut savoir que tout le monde n’a pas le même seuil de commotion cérébrale. Certains sportifs ont ainsi un seul très bas, avec des commotions qui surviennent après des chocs modérés. Ils sont donc plus sujets aux commotions multiples et doivent être particulièrement vigilants. 

Quels sont les symptômes d’une commotion cérébrale ?

Les signes de la commotion cérébrale sont très variés.
« Ils peuvent être : un mal de tête, des vomissements, une vision trouble, une perte d’audition, une désorientation temporo-spatiale, une confusion, des convulsions ou une modification du comportement » décrit le médecin. 
Le plus souvent les symptômes s’estompent dans les 10 jours à un mois qui suivent le choc. Mais la commotion, surtout si elle est sévère ou  qu’il y en a eu plusieurs, peut laisser des séquelles durables. 

Quelles sont les séquelles d’une commotion cérébrale ?

Les séquelles dépendent énormément du nombre de chocs qu’il y a eu et de leur sévérité. « C’est pour cette raison qu’il est essentiel de dépister une première commotion car c’est leur répétition qui entraînent les séquelles » insiste le Dr Savigny. 
Dans le milieu professionnel, un protocole très strict a été mis en place pour éviter les récidives et donc les séquelles chroniques. 
Celles-ci peuvent être : des acouphènes importants, des migraines persistantes, des troubles de la mémoire, de l’attention ou encore des troubles psychiatriques tels qu’une dépression. 

Le risque majeur de la commotion cérébrale est la démence pugilistique – aussi appelée démence du boxeur – qui correspond à une dégénérescence progressive des cellules cérébrales. Concrètement, le patient se met à « perdre la tête ». Dr Savigny. 

Quel est le protocole commotion au rugby ?

Pour limiter au maximum les séquelles sévères de commotion cérébrales, un « Protocole commotion » (1) a été mis en place au début des années 2010 par les instances du rugby professionnel. Il est régulièrement remis à jour. Y sont détaillés, en fonction de l’âge du joueur (plus ou moins de 18 ans) et le nombre de commotion dans les 12 derniers moins : la durée d’arrêt du sport, le protocole de reprise du joueur (PRJ) et le suivi médical.

Dans les grandes lignes : 

Pour une première commotion : le joueur est arrêté de jeu pendant 21 jours au minimum, avec une semaine de repos physique stricte,

En cas de 2ème commotion sur la même année : on compte 90 jours soit 3 mois d’arrêt.

Enfin, si le joueur subit une 3è commotion la même année, il est interdit de pratique pendant 1 année entière.  
« En cas de 4è commotion l’année suivante, on recommande l’arrêt complet du rugby » ajoute le médecin du sport. 

Dans chaque processus de protocole, plusieurs paliers doivent être validés avant la reprise par un spécialiste des commotions sportives.
« Entre 48h et 72h post-commotion, des tests neurologiques et psychologiques évaluent la gravité de la commotion, qui est ensuite comparée à une base de donnée des joueurs faite au repos en pré-saison sans traumatisme, ce qui permet d’évaluer la gravité de la commotion et donc la longueur de l’arrêt estimé » explique le Dr Savigny. A la fin de cet arrêt, le joueur doit revoir le spécialiste pour la reprise définitive du contact, une fois tout les paliers passés.

Commotion chez les enfants et les jeunes de moins de 18 ans

La commotion cérébrale est particulièrement prise au sérieux chez les moins de 18 ans car leur cerveau est encore immature et donc bien plus vulnérable.

En cas de suspicion de commotion cérébrale chez un jeune, il doit être immédiatement sorti du terrain et arrêté au minimum 3 semaines. Dr Savigny.

Une fois cette période de repose de 3 semaines terminée et uniquement si les symptômes ont totalement disparu, le jeune devra suivre un protocole de reprise progressive de jeu (RPJ) en 5 niveaux, chacun durant au moins 24 heures. 

« Le protocole est encore plus stricte chez les jeunes car il existe un syndrome rare mais gravissime appelé « syndrome du second impact », qui peut survenir lorsque le joueur subit une seconde blessure à la tête alors qu’il n’est pas complètement remis des effets de la première » résume le spécialiste. 

Peut-elle provoquer la mort ?

Si la commotion cérébrale peut laisser des séquelles graves et invalidantes, elle reste rarement mortelle, surtout si le protocole est bien respecté. « D’où l’importance capitale de ne pas tenter de dissimuler une commotion, comme peuvent être tentés de le faire certains joueurs qui redoutent d’être arrêtés pendant plusieurs match » insiste le Dr Savigny. 
Les quelques cas de décès suite à une commotion, résultent généralement du « syndrome du second impact » chez les jeunes.

Test HIA : comment diagnostiquer la commotion ?

Pour diagnostiquer une commotion cérébrale, un protocole d’Évaluation de Blessure à la Tête (HIA) (2) a été mis en place par World Rugby pour les équipes adultes de l’élite. Ce processus en trois étapes vise à contribuer à l’identification, au diagnostic et à la prise en charge des impacts à la tête avec risque de commotion cérébrale. Ce protocole HIA est composé des trois étapes suivantes :

  • Étape 1 : évaluation au cours du match à l’aide du Formulaire HIA1
  • Étape 2 : évaluation post match, le même jour, à l’aide du Formulaire HIA2
  • Étape 3 : évaluation 36-48 heures après la blessure à l’aide du Formulaire HIA3.

L’examen HIA1 comprend  :

  • 12 critères de sortie immédiate et définitive du terrain (appelés indications de Critères 1)
  • un outil d’évaluation en dehors du terrain, qui comprend une vérification des symptômes, une évaluation de la mémoire et une évaluation de l’équilibre,
  • une analyse vidéo sur le bord du terrain,
  • un examen clinique réalisé par le médecin traitant.

Le HIA2 est un examen médical précoce dans les trois heures suivant la fin du match, qui permet de déterminer l’évolution clinique et d’identifier un diagnostic de commotion à expression immédiate.

Le HIA3 comporte plusieurs examens médicaux effectués après deux nuits de repos pour rechercher un diagnostic de commotion cérébrale à expression retardée.

« La commotion cérébrale n’est pas visible à l’imagerie médicale. Ce que l’on peut éventuellement rechercher en cas de symptômes importants, est la présence de saignements ou d’hématomes à l’IRM » souligne le spécialiste.

Nombre et incidence : combien de commotion cérébrale chaque année au rugby ?

D’après une étude publiée en 2018 (3) dans le Journal de Traumatologie du Sport a révélé que la commotion cérébrale était un évènement non négligeable dans le rugby professionnel,  puisqu’on en compte en moyenne 0,31  par match, soit une commotion tous les trois matchs effectifs. 
« Mais je pense que ces chiffres sont légèrement sous-estimé, car il y a également encore un certain nombre de commotions qui ne sont pas détectées et donc pas comptabilisées » précise le Dr Savigny. 

Comment éviter les commotions pour les joueurs de rugby ?

La principale façon d’éviter les commotions cérébrales est de respecter strictement le protocole et ses étapes. « C’est la répétition des commotions cérébrales, dû à un retour précoce sur le terrain ou à un mauvais respect du protocole, qui est généralement responsable de ses séquelles » insiste le Dr Savigny. 

Les règles du rugby ont par ailleurs beaucoup changé cette dernière décennie, afin de réduire au maximum les risques de blessures au cervicale et de commotion. Les règles du plaquage ont ainsi évolué en 2018 : avec une ligne de plaquage abaissé au niveau de la ceinture, une interdiction du plaquage à deux joueurs et du plaquage tête contre tête. « Un plaquage au dessus des épaules est aujourd’hui sanctionné d’un carton jaune s’il était non intentionnel et d’un carton rouge s’il était intentionnel » ajoute le spécialiste. 

Le port du casque n’est malheureusement que de faible utilité dans les commotions cérébrales.

Le casque protège des blessures de types plaies ou hématome, mais il n’empêche pas le mouvement du crâne dans la boite crânienne en cas de choc violent. Dr Savigny. 

Quel est le sport avec le plus de commotion ?

Les sports les plus à risque de commotion cérébrale sont les sports de contacts et les sports à risque de chute. La boxe est probablement en haut du tableau, suivie de peu par le hockey, le football américain, le rugby, le ski, les sports de glisse, la moto et le vélo. 

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