Liposuccion : déroulement, prix, risques
Il faut d’abord compter 50 à 150 euros pour la consultation chez un chirurgien esthétique. Ensuite, le prix de l’intervention dépend ensuite de l’anesthésie (locale ou générale) et des zones à traiter :
La liposuccion n’est pas une intervention prise en charge par la Sécurité sociale, à moins d’être justifiée par une maladie ou une séquelle d’accident. Dans ce cas, l’intégralité des frais est remboursée. Les cas litigieux doivent faire l’objet d’une demande spécifique qui permettra à la Sécurité sociale de vérifier le bien-fondé du remboursement.
Est-ce que la liposuccion est efficace ? Les résultats sont-ils définitifs ?
Une fois la silhouette joliment redessinée, risque-t-on de voir la graisse se réinstaller, au même endroit ou ailleurs ? Nombreuses sont les hommes et les femmes à poser la question avant de franchir le pas de l’intervention chirurgicale. À raison, puisqu’une étude de 2015 (portant uniquement sur la lipoaspiration abdominale) montre que l’effet sur la graisse et le poids n’est que transitoire : six mois à deux ans après, ils reviennent à leurs niveaux initiaux.
S’agit-il d’un phénomène de compensation, avec un « rebond » de la fabrication des graisses ? Ou simplement d’une tendance, évitable, à regrossir ? Autrement dit : le résultat d’une lipoaspiration est-il définitif ?
Oui, si l’intervention est pratiquée à bon escient
Une liposuccion ne traite ni le surpoids ni l’obésité : elle concerne un excès graisseux ciblé. « L’indication idéale est une femme plutôt mince, avec des zones de graisses localisées autour du ventre, des hanches, de la culotte de cheval ou des genoux », explique le Dr Stéphane Guichard, chirurgien plastique et esthétique.
Ces réserves de gras sont programmées génétiquement et dues aux adipocytes qui se multiplient, même sans grossir. « Lorsqu’on retire cette graisse que les régimes ou le sport ne font pas disparaître totalement, il y a peu de risque qu’elle se réinstalle car il y aura moins d’adipocytes à remplir », assure-t-il.
Oui, si le poids est stabilisé
Ce n’est pas parce qu’il y a moins de cellules graisseuses qu’on ne (re)grossira pas : en cas d’excès, le corps peut très bien en fabriquer de nouvelles, à partir de pré-adipocytes, rappelle la Pre Martine Duclos, endocrinologue physiologiste.
Cependant, la zone opérée en comptera beaucoup moins qu’avant. Du coup, la graisse se réinstalle très rarement au même endroit : plus sûrement, elle migrera vers d’autres zones, comme le haut du corps et les bras. Si l’on reprend du poids, le résultat de l’opération risque de moins se voir et, à long terme, la silhouette apparaîtra moins harmonieuse.
La lipoaspiration ne vaut la peine que si l’on affiche un poids stable et contrôlé avant l’opération – même si l’on est légèrement en surpoids – et qu’on le maintient ensuite, confirme le Dr Stéphane Guichard, chirurgien plastique et esthétique.
Oui, si on se (re)met au sport
Une étude de 2012 menée sur des femmes ayant eu une lipoaspiration abdominale montre une augmentation de la graisse viscérale (+ 10 %), après six mois. « Cette graisse située en profondeur, autour des organes, est dangereuse pour la santé, bien plus que la graisse sous-cutanée que l’on retire durant l’opération. En prélevant des adipocytes superficiels, on augmenterait le risque que les graisses en excès soient stockées dans ces tissus profonds », prévient la Pre Duclos.
L’étude montre toutefois que ce phénomène est contrebalancé par l’activité physique, qui mobilise en premier la graisse viscérale. Deux mois après l’intervention, il est conseillé de pratiquer un sport avec effet cardio (marche rapide, vélo, danses, fitness…), pendant 45 minutes, 2 à 3 fois par semaine. « Heureusement, il y a souvent une forte motivation sportive après l’opération, inscrite dans la démarche de prendre soin de soi et de son corps », note le Dr Guichard.
Oui, si on fait preuve de vigilance à certaines périodes
« Toute variation hormonale après l’opération constitue une période à risque : changement de pilule, grossesse, ménopause… », prévient le Dr Guichard. C’est essentiellement sous l’action de ces pics hormonaux que la graisse s’accumule localement. Quand une femme a affiné chirurgicalement ses cuisses, il n’est pas rare qu’elle soit plus tard tentée de retirer la graisse ailleurs, notamment sur le ventre, après une grossesse. Un médecin doit accompagner ces périodes pour éviter les variations hormonales : en ajustant la contraception et/ou adaptant le régime alimentaire de la patiente.
Quels sont les risques et inconvénients d’une liposuccion ?
Pour éviter toute déception, gardez bien en tête que les imperfections de la peau et les vergetures ne seront pas améliorées et que la peau d’orange sera toujours visible.
Autre déboire possible : l’effet de tôle ondulée. Difficile d’obtenir des chiffres quant à sa fréquence, mais les chirurgiens reconnaissent que ces vagues de la peau sont liées à l’utilisation de canules trop grosses et à un geste trop agressif.
Notre conseil : confiez vos jambes à des mains expertes, faites marcher le bouche à oreille et renseignez-vous auprès de votre médecin ou de votre phlébologue pour trouver le bon chirurgien.
Quels sont les risques ? Les effets secondaires ?
L’apparition d’œdèmes et d’ecchymoses dits « post-traumatiques » est impressionnante, mais attendue.
Les complications sévères (embolie ou phlébite) sont extrêmement rares. Elles sont plutôt observées après une ‘mégaliposuccion’ : trop de graisse aspirée, trop longue opération. Dr Guichard.
Le risque est aussi accru si les patients ont des antécédents. Plusieurs mesures permettent de minimiser les risques : éviter de se lever prématurément, porter des bas anti-thromboses, ou encore prendre un traitement anticoagulant.
Les risques inhérents à l’anesthésie doivent aussi être pris en compte.
La lipolyse laser et d’autres techniques anti-cellulite interdites en France
À savoir : présentées comme une alternative à la lipoaspiration, notamment en cas d’amas graisseux limités, plusieurs techniques anti-cellulite, dont la lipolyse laser, sont interdites en France depuis le 12 avril 2011 (décret n° 2011-382 paru au « J.O. » du 12 avril 2011).
Liposuccion : elles témoignent après leur opération
« Depuis l’opération, je fais très attention. » Marie-Anne, 28 ans, opérée il y a deux ans et demi.
J’ai fait une liposuccion au niveau des cuisses, du ventre et des bras, en deux opérations. Je trouve ma silhouette plus féminine, avec une taille marquée là où j’avais l’impression d’avoir un buste en forme de « tronc ». Depuis, je fais très attention : deux ou trois séances de sport par semaine, surtout du jogging, et je mange sain.
« Mon corps reste harmonieux. » Céline, 37 ans, opérée il y a quinze ans.
Quand j’avais 20 ans, je faisais du 36 en haut et un bon 40/42 en bas. Je faisais reprendre mes pantalons à la taille et je me trouvais presque difforme cause de cette disproportion. Après ma liposuccion de la culotte de cheval, des hanches et des cuisses, j’ai pu entrer dans un pantalon taille 36 et m’accepter enfin. Depuis, j’ai eu trois enfants, j’ai moins de temps pour le sport et j’ai pris du poids au gré de mes grossesses mais, à chaque fois, j’ai minci harmonieusement.