Ma première fois (avec un autre) : Marion, 34 ans, « Plus nous jouions un jeu dangereux, moins j’étais proche de mon futur mari »

« J’ai toujours été de celles qui pensaient ne jamais pouvoir être infidèle. Presque un peu moralisatrice sur le sujet, qui avait tendance à me tendre. Pour moi, le couple, c’est sacré. Nous sommes en 2018, et avec mon mec, nous sommes en train de finaliser les préparatifs du mariage. Ce qu’il ne sait pas, c’est qu’un petit nouveau au travail me fait complètement perdre la tête. 

Quand Sven s’est présenté, j’ai senti les problèmes arrivés avec lui ! Fiancée depuis presque un an, mon mariage approchait et j’étais dans un état de stress assez avancé. L’engagement que tout ça représentait me terrifiait et j’avais parfois le sentiment de ne pas vivre la bonne vie. À ce moment-là, je suis encore amoureuse de mon compagnon, mais l’arrivée de Sven dans ma vie me fait douter de mon couple. 

Flirt, placements de table et robe de mariée 

Dans ma tête c’était très clair : rien ne pouvait arriver avec Sven. Mais plus les semaines passaient, plus nous jouions un jeu dangereux, et moins je me sentais proche de mon futur mari. Avec Sven, on parle pendant des heures en buvant des coups, on rit, on flirt, et à chaque fois qu’on passe une soirée tous les deux, je dis à mon mec qu’il s’agissait d’une soirée boulot avec toute l’équipe. Je me surprends moi-même en train de mentir, et je réalise alors que la situation m’échappe. 

Je décide d’en parler à mon conjoint, et lui annonce qu’un homme du boulot me trouble beaucoup. Il a eu une réaction pleine d’empathie, m’a comprise, et m’a promis que nous allions trouver des solutions et nous sortir de là. Ça m’a redonné beaucoup de force et je me suis replongée à fond dans les préparatifs de mariage, placer tata Machine à côté de l’oncle Truc, choisir les fleurs, aller chez la couturière pour les dernières retouches… J’y crois et je tente vraiment de tenir Sven à distance, physiquement. Moins de messages, plus du tout d’apéro, et une relation presque strictement professionnelle. 

Le canapé de l’open space 

L’illusion fonctionne quelques temps, mais très vite je réalise que Sven me manque et que les moments passés avec mon mec sont un peu forcés. Un soir après le boulot, Sven me propose un verre et je craque. On passe une soirée comme celles d’avant, à rire et à flirter, sauf qu’à la fin il m’embrasse. 

Là, le démon s’empare de moi et toute la frustration des derniers mois me fait devenir dingue. Je lui propose de remonter au bureau, vide à présent. Goûter enfin à ses baisers après tant d’interdits, et d’attentes : c’était magique. On se dévorait l’un l’autre en montant les étages qui nous menaient à l’ open space. Je ne pensais plus à rien, je voulais tout découvrir de son corps, et que lui explore enfin le mien. C’était passionnel, et drôle à la fois. Pour des gens qui voulaient être discrets et se résister, nous étions quand même en train de nous foutre à poil sur le lieu de notre travail ! On riait et on repartait de plus belle dans nos embrassades.

On a fini sur le canapé de l’espace « détente » de l’open space, sa tête entre mes jambes écartées. Il m’a fait perdre la tête, j’ai rarement autant lâcher priser qu’à cet instant. Mes sens étaient en hypervigilance, je recevais chaque caresse, chaque baiser, chaque morsure avec une intensité folle. On a fait l’amour sur ce fameux canapé et c’était incroyable. Une osmose comme jamais, nous étions à l’écoute l’un de l’autre, mais sans avoir à se parler. 

Culpabilité et prise de décision 

Juste après, ça a été la dégringolade. Je m’en suis voulue à mort et la culpabilité broyait tout, rendait tout sordide et laid. Avec ce que je venais de faire, je ne pouvais plus ni me marier, ni rester en couple avec mon compagnon. Deux jours après l’épisode de l’open space, je l’ai quitté sans lui dire que je l’avais trompé. Pour m’épargner, mais aussi pour le préserver lui. Je ne voyais pas l’intérêt de remuer le couteau dans la plaie, la séparation et l’annulation du mariage étaient assez dures comme ça. 

Il m’a fallu quelques mois pour accepter ce qui se passait vraiment avec Sven, à savoir que nous étions tombés amoureux. J’ai essayé de le fuir, puis de détruire notre relation, mais il s’est accroché. La culpabilité est toujours là parfois, mais je suis plus indulgente avec moi-même et Sven m’a guérie de ma peur de l’engagement. Nous ne travaillons plus ensemble, mais aujourd’hui, nous sommes mariés et nous avons une fille. »