Santé

Nail art : comment décorer ses ongles sans risques ?

Le nail art est en pleine expansion en France. Qu’il s’agisse de pose de faux ongles en gel ou en résine, ou encore de vernis semi-permanent, la mode est aux ongles décorés. Mais cette pratique peut également comporter des risques. Voici quelques points de vigilance sur lesquels il faut s’attarder.

Qu’est-ce que le nail art ?

Le nail art est l’art de décorer les ongles. « On parle de nail art dès qu’il y a plusieurs couleurs, et à plus forte raison quand des objets (comme de petits strass) sont ajoutés. La diversité des couleurs est infinie, et l’ongle est devenu un nouveau moyen d’exprimer sa personnalité et sa créativité. Le vernis est un accessoire de mode que l’on associe avec son sac, ses bijoux ou ses chaussures », explique Elsa Deslandes, nail artiste. 

Le nail art dans le même esprit que le tatouage

Pour le philosophe Bernard Andrieu, le nail art s’inscrit dans le même esprit que le tatouage. « C’est d’abord un moyen d’exprimer son appartenance à une communauté. Mais la main, et à plus forte raison les ongles, c’est aussi l’extrémité du corps qui sert à entrer en contact avec les autres. La symbolique est forte. Avec le nail art, je vois une tendance identitaire, mais en même temps ‘fun’ et provisoire, sans risque de longue durée comme ce peut être le cas pour le tatouage ».

Côté santé, mettre du vernis sur des ongles naturels ne pose pas de problème majeur. Certes, le dissolvant peut assécher. C’est la pose de faux ongles qui est surtout dommageable. En effet, pour poser (ou enlever) du gel ou de la résine, il faut limer la surface. Certains instituts utilisent même de petites ponceuses.

Utiliser du gel, moins toxique que la résine

Le nail art se pratique en général sur des faux ongles (appelés prothèses ongulaires) faits de gel, de résine ou de capsules préformées, avec de la colle pour les fixer.

Des substances classées cancérogènes et des perturbateurs endocriniens

Selon l’étude de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) de 2017, dirigée par Dominique Brunet : « il existe une multi-exposition chimique avec 696 substances identifiées dans la composition des produits utilisés ou dans les atmosphères de travail, dont 60 dans la classe de danger la plus élevée, comprenant des agents classés comme cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction, sensibilisants et/ou inscrits sur une liste de perturbateurs endocriniens potentiels ». Parmi ces 60 substances, 30 sont classées sensibilisantes cutanées et 2 sensibilisantes respiratoires, 15 sont classées cancérogènes et 18 appartiennent à des listes regroupant des perturbateurs endocriniens potentiels ».

Les méthacrylates, des substances pouvant provoquer des allergies

Parmi les plus problématiques, les méthacrylates.

Ces derniers permettent d’obtenir un aspect plastifié, mais peuvent pénétrer dans l’épiderme et provoquer des réactions allergiques, qui apparaissent en général tout de suite, note la Dre Marie Jourdan, dermatologue.

« Il suffit de stopper toute pose pour que l’allergie disparaisse ». Comme ce sont des molécules très volatiles, elles peuvent également entraîner des irritations des yeux ou des muqueuses.

Conclusion ? D’après Dominique Brunet, « la technique gel, par comparaison à la technique résine, semble moins émissive en méthacrylates, qui sont les composés majoritairement responsables des dermites d’allergie de contact recensées chez ces professionnels ». De nouveaux procédés comme le Building sensitive + ou encore le gel Biab excluent ou réduisent le taux de méthacrylates, ce qui en fait une bonne alternative. Le mieux est bien sûr de s’en passer, et de poser directement le vernis sur l’ongle nu, ce qui minimise les émissions chimiques.

Opter pour un vernis plus clean pour réduire les risques

Les vernis semi-permanents sur lesquels on pose les décorations de nail art peuvent eux aussi contenir des substances chimiques à éviter, aussi allergisantes et toxiques que celles des prothèses ongulaires.

D’ailleurs, beaucoup sont interdits de vente au grand public, mais en juin dernier, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGGCRF), concluait à un bilan peu brillant, constatant que « les vernis semi-permanents réservés à un usage professionnel sont largement commercialisés auprès des particuliers, y compris au sein de supermarchés et d’hypermarchés ».

En parade, on opte pour des vernis classiques ou de nouvelles formules pour professionnels (par exemple, Marinho Paris ou Odass), qui proposent des semi-permanents sans substances controversées, comme le toluène, le xylène, le benzophénone ou le méthacrylate.

Autres conseils pour pratiquer le nail art sans risques

On dit non au ponçage mécanique

Que ce soit pour lisser l’ongle ou pour ôter les couches de vernis qui ne partent pas avec le dissolvant, la machine à poncer est très prisée dans les instituts. « Or, cette pratique fragilise la kératine, riche en acides aminés. Les ongles deviennent alors mous et cassants », prévient Marie Jourdan.

On se protège des UV

Les lampes permettent de durcir les vernis pour obtenir un film plastique avec un aspect gélifié, une plus grande résistance et une longue tenue. Le problème ? 

Ces lampes, y compris les Leds, envoient des rayons ultraviolets. Comme ceux du soleil, ils peuvent entraîner un vieillissement prématuré, des taches, des cancers cutanés. Dre Jourdan

Alors, que faire ? L’Académie nationale de médecine conseille de protéger ses doigts avec une crème solaire SPF 50 pendant le séchage.

On change de dissolvant

La technique la plus pratiquée consiste à enrouler les doigts dans de l’aluminium avec du coton imbibé d’acétone. « Un solvant très corrosif et asséchant, qui abîme la tablette de l’ongle », dit la Dre Jourdan. On peut le remplacer par de l’acétate, moins puissant, en protégeant le bout des doigts avec un corps gras, comme de l’huile. À la fin, on nettoie ses mains à l’eau et au savon, puis on les sèche.

Comment choisir sa praticienne en nail art ?

Aucune formation diplômante n’est obligatoire pour exercer la profession de prothésiste ongulaire.

Pour être sûre que votre praticienne a les compétences requises, l’idéal est :

  • Qu’elle soit titulaire d’un diplôme reconnu par l’État (CAP d’esthéticienne, bac pro esthétique, BTS esthétique-cosmétique…) – ce qui lui confère des aptitudes à prendre soin des ongles ;
  • Assorti d’une formation de prothésiste ongulaire délivrant un certificat ou un titre professionnel inscrit au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP). Ce sont des gages de qualité.

En bref

  • On espace les séances de nail art ;
  • On vérifie la formation de la praticienne ;
  • On tente le nail art directement sur les ongles, sans prothèses, ce qui réduit le nombre de couches et limite les agressions pour les ongles ;
  • On se tourne vers de nouvelles gammes, plus vertueuses.

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