Position de la grenouille : mode d’emploi, pour qui, précautions ?

Vous souhaitez pimenter votre vie sexuelle et mettre le traditionnel missionnaire, la levrette ou encore l’Andromaque de côté ? Vous pourriez bien vous laisser tenter par la position de la grenouille, aussi dite union de la grenouille. À première vue, cette position d’inspiration amphibienne ne paraît pas spécialement attrayante… Mais avec un peu de souplesse, beaucoup de communication et un zeste de lâcher prise, elle peut s’avérer très efficace pour vous faire bondir de plaisir (sans mauvais jeu de mots).

De nombreuses personnes se tournent – à raison – vers le Kamasutra pour entretenir la flamme du désir et prévenir l’ennui ! Contrairement à la croyance populaire, cet ancien texte indien n’est pas un simple recueil de positions sexuelles : il permet effectivement de trouver de l’inspiration pratique, mais il apprend aussi à cultiver une meilleure harmonie avec son ou sa partenaire. En réalité, les positions sexuelles énoncées pour décupler notre plaisir n’occupent qu’un chapitre du Kamasutra. Parmi les positions plébiscitées, mais peu connues du grand public : l’union de la grenouille.

Cette position doit son nom à la manière dont les partenaires se coordonnent pendant leur rapport intime : elle est censée rappeler les mouvements agiles d’une grenouille dans l’eau. Au risque de vous décevoir, il n’est donc pas question de bondir sur votre partenaire en coassant… Mais plutôt de vous accroupir au-dessus de l’autre et prendre appui sur vos orteils pour aller et venir lentement, de bas en haut. Autant dire que cela nécessite un bon équilibre et de sacrés muscles au niveau des jambes pour éviter d’écraser votre partenaire !

Soyons honnêtes, la position de la grenouille demande une certaine dextérité… Et une bonne connexion avec son ou sa partenaire. Prenons l’exemple d’un couple hétérosexuel : concrètement, l’homme s’assoit et s’adosse, ou s’allonge sur les dos, les cuisses resserrées (plusieurs variantes). La femme, elle, s’accroupit dos à lui au-dessus de son bassin et place ses pieds à l’extérieur des cuisses de son / sa partenaire. C’est ensuite elle qui fait l’effort physique, gère la profondeur de la pénétration et son rythme. Si besoin, elle peut utiliser ses bras pour s’appuyer sur les cuisses de l’autre ou sur le lit.

L’union de la grenouille s’adresse à tous et à toutes !

Elle permet d’opter pour une pénétration vaginale ou une sodomie et peut donc être pratiquée par des couples hétérosexuels ou homosexuels.

Vous pouvez tout à fait l’expérimenter avec votre conjoint(e), avec un plan d’un soir, ou un(e) sex friend, selon votre degré de confiance.

Cette position est généralement pratiquée dans un lit, mais elle peut aussi l’être sur un canapé ou encore au sol (un coussin ne sera pas négligeable pour plus de confort). L’important est d’avoir une surface stable et suffisamment grande pour éviter les chutes et les blessures en cas de perte d’équilibre (oubliez les chaises, les sièges de voiture ou encore les baignoires) !

« Si vous tenez le rôle de la grenouille, n’hésitez pas à vous entraîner seul(e) en amont pour mieux maîtriser le geste. Prenez quelques instants pour vous accroupir au sol ou sur votre lit et plier puis déplier légèrement vos jambes. Ainsi, vous vous ferez une idée de vos capacités et de votre résistance physique en toute intimité. C’est un bon moyen pour prendre confiance en vous et éviter une déconvenue au moment de passer à l’acte ! »

Cette position pour le moins originale permet d’instaurer une importante proximité entre les partenaires : ils / elles entendent leurs souffles respectifs, peuvent se parler au creux de l’oreille et sentent leur chaleur corporelle respective. C’est l’occasion de s’essayer au sexe anal, à la fessée érotique ou encore au dirty talk, à condition d’avoir une bonne coordination, souligne Evelyne Dillisenger.

L’homme ou la femme qui se trouve au-dessus a la possibilité de choisir le rythme et la profondeur de la pénétration. Si ses mains sont libres, il / elle peut en profiter pour se masturber.

De son côté, la personne qui se trouve en-dessous (homme ou femme munie d’un gode ceinture) n’est pas forcément passive : elle peut embrasser le cou de son / sa partenaire, agripper ses hanches pour l’accompagner dans son mouvement, mais aussi stimuler l’intérieur des cuisses, la poitrine, le clitoris ou le pénis de la « grenouille »

Vous l’aurez compris, cette position sexuelle est pour le moins acrobatique… Et peut nécessiter un peu de préparation physique et s’avère relativement éprouvante pour la personne qui prend le contrôle. Le risque c’est qu’elle finisse par faire tous les efforts pendant que l’autre se repose sur ses lauriers. « Il faut savoir exprimer ses envies pour trouver un bon équilibre pour ne pas subir la relation », insiste Evelyne Dillenseger.

Par ailleurs, les mouvements sont un peu limités et les deux partenaires ne risquent pas de croiser leurs regards ou de partager de langoureux baisers.

Notre conseil ? Réfléchissez-y à deux fois et ne vous prenez pas trop au sérieux. Ce n’est peut-être pas la position idéale pour débuter des ébats en rentrant d’une soirée arrosée avec un(e) inconnu(e) ?

La position de la grenouille est généralement déconseillée aux personnes qui souffrent de douleurs musculaires et / ou articulaires, en particulier au niveau de genoux et du dos. Vous pouvez vous y aventurer, mais n’hésitez pas à changer de position à la moindre douleur !

Les femmes enceintes peuvent aussi tenter l’aventure durant le premier et le deuxième trimestre : non seulement cette position ne compresse pas leur ventre, mais elle leur permet de maîtriser la pénétration. Assurez-vous toutefois de ne pas risquer l’accident en tombant du lit.

La communication et le consentement sont deux éléments essentiels dans le cadre d’une relation sexuelle saine et responsable. Ils garantissent le respect des désirs et des limites de chaque personne impliquée et préviennent toute forme d’abus ou de traumatisme. Autrement dit, il est indispensable de communiquer avant, pendant et après un rapport sexuel, insiste Evelyne Dillenseger. Et d’ajouter : « Si la pénétration est inconfortable ou douloureuse, signalez-le à votre partenaire et stoppez ladite position sans plus de justifications : non, c’est non ! »

Dans le cadre d’une relation non exclusive, le port d’un préservatif doit évidemment rester de rigueur pour limiter les risques d’infections sexuellement transmissibles ! « S’il est adapté à la morphologie du pénis et correctement positionné, il ne risque pas de glisser, la position de la grenouille est une position comme une autre ! », souligne Evelyne Dillenseger, qui rappelle qu’il ne faut jamais accepter un rapport non-protégé sous pression de son ou sa partenaire. Le risque de grossesse accidentelle ou d’IST est trop grand !

« Nul besoin de pratiquer des positions précises du Kamasutra pour avoir une vie sexuelle épanouie, prévient Evelyne Dillenseger. Ces positions relèvent plutôt d’une curiosité sexuelle, de fantaisies ou de jeux érotiques pour pimenter le couple », estime-t-elle.

Vous ne devez absolument pas vous mettre la pression : rares sont les couples qui pratiquent l’union de la grenouille matin et soir ! « La plupart des couples alternent entre deux et trois positions et s’en portent très bien », assure l’experte. L’essentiel est de se concentrer sur ses sensations et ne surtout pas se forcer à réaliser telle ou telle pratique contre son gré. « Vos ébats ne doivent pas se transformer en séances d’acrobaties inconfortables ou sources de disputes, vous avez tout à fait le droit de préférer le confort du missionnaire ou la sensualité de l’Andromaque ! », conclut la sexologue.