Qu’est-ce que le « syndrome de la victime », le type de narcissisme le plus manipulateur ?

Manque d’empathie, dévalorisation, arrogance… les rouages de la perversion narcissique sont nombreux. Ce système de domination, exercé par les patients présentant un trouble de la personnalité narcissique, peut avoir des conséquences destructrices sur les victimes. Le « syndrome de la victime », présenté par Natalie Jambazian, thérapeute américaine spécialisée dans les abus narcissiques, dans les colonnes de « Well + Good », fait partie des techniques de manipulation les plus toxiques. Quèsaco ? 

Les personnalités narcissiques sont souvent incapables de se remettre en question, et de reconnaître la responsabilité de leurs actes. Pour elles, l’autre est forcément le problème, voire agit à ses dépens. C’est en tout cas ce que le pervers narcissique tente de faire croire à ses proies, en se faisant passer pour la victime. 

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Victimisation, rejet de la critique, pouvoir sur la relation 

Le « syndrome de la victime » est un outil de manipulation très insidieux. « Il se produit lorsque des individus narcissiques agissent de manière innocente et retournent la situation pour recevoir de la sympathie, détourner leur responsabilité et/ou se présenter comme injustement traités », explique Natalie Jambazian, auprès de nos confrères. Pire encore, elles ont tendance à faire comme si le monde entier s’acharnait sans cesse sur leur sort. De plus, les personnalités narcissiques qui jouent la carte du martyr, alors qu’elles sont elles-mêmes coupables, résisteront toujours aux retours et aux critiques constructives. Une façon de culpabiliser leur entourage, et de contrôler leurs relations. Alors, comment repérer les signes du « syndrome de la victime » ?  

Signaux d’alerte pour reconnaître le « syndrome de la victime » 

Plusieurs red flags permettent de reconnaître le « syndrome de la victime ».  

Rejeter la faute sur les autres 

Premièrement, les personnalités narcissiques, qui utilisent cette méthode de manipulation, ont tendance à blâmer les autres. « Les narcissiques manquent d’assurance au fond d’eux-mêmes et ils n’aiment pas se tromper ou admettre leurs erreurs », explique l’experte. Une autre façon d’identifier le syndrome de la victime, est cette tendance à être sur la défensive, en rejetant la faute sur les autres. Par ailleurs, elles refuseront toujours les critiques, et les interpréteront comme des attaques à leur encontre. 

Se lamenter sur ses problèmes 

De plus, elles ont pour habitude de se plaindre, en racontant toutes sortes de malheurs qui leur seraient arrivés. Cette forme de victimisation est liée à un besoin d’attention et de soutien des autres 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. 

Remettre en cause les émotions des autres

Ensuite, ces personnes-là agissent comme si elles étaient innocentes. Si vous vous sentez mal à l’aise, elles feront semblant de ne pas comprendre la raison, comme si vos émotions étaient étranges.  

Modifier la réalité 

Aussi, puisque les personnalités narcissiques refusent d’assumer la responsabilité de leurs actes, elles ont souvent recours au gaslighting, qui consiste à remettre en question le jugement et les affirmations de quelqu’un, en livrant une version modifiée de la réalité.  

Elles déforment les conversations pour mieux culpabiliser leurs victimes, et leur faire croire qu’elles souffrent de la situation. « C’est un signe clé pour repérer un narcissique : ils sont passés maîtres dans l’art d’inverser les rôles pour faire de vous le problème », explique la thérapeute Antoinette Bonafede auprès de « Well + Good ».  

Moyen mnémotechnique pour identifier un pervers narcissique 

Pour Corissa Stepp, coach spécialisée dans la maltraitance narcissique, recommande de se poser ces questions, pour savoir si l’on est confronté à une personne narcissique atteinte du syndrome de la victime : Reproche-t-elle constamment aux autres les choses qui ont mal tourné dans sa vie ? Passe-t-elle souvent d’un emploi à l’autre ? Perd-elle des amis/partenaires ou a-t-elle du mal à atteindre ses objectifs ? 

L’experte partage aussi l’acronyme ERA (pour empathie, remords et responsabilité), un moyen mnémotechnique utile. Si la personne en face ne manifeste aucun de ces trois comportements ou sentiments, il est fort probable que vous ayez affaire à un narcissique. Face à ce type de comportements, il est très important de se protéger, en validant nos propres sentiments, en fixant des limites, en se détachant de ces paroles manipulatrices, ou en coupant définitivement les ponts.