Santé

La consommation problématique d’alcool, en partie génétique ?

On parle de consommation problématique d’alcool lorsque la quantité et la fréquence à laquelle l’alcool est consommé entraînent des risques pour la santé physique ou psychique. À l’échelle mondiale, la consommation d’alcool est responsable de 2,2 % des décès de femmes et de 6,8 % des décès d’hommes, si bien que la consommation problématique d’alcool, ou CPA, est considérée comme une des principales causes de décès dans le monde.

Une nouvelle étude, parue dans la revue Nature Medicine (source 1), met en évidence une génétique commune pour la consommation problématique d’alcool. Ainsi, des ancêtres du monde entier possèdent une architecture génétique commune pour la consommation excessive d’alcool, de quoi potentiellement aider les scientifiques à mieux comprendre les bases génétiques de la CPA et éventuellement élaborer de nouveaux traitements.

La recherche axée principalement sur la compréhension du mécanisme moléculaire sous-jacent à la CPA et l’identification de cibles génétiques pour d’éventuelles études pharmacologiques sont extrêmement importantes pour les futurs traitements et pourraient aider à atténuer les conséquences d’une consommation excessive d’alcool”, a ainsi expliqué Hang Zhou, professeur de psychiatrie et d’informatique biomédicale, et premier auteur de l’étude, dans un communiqué (source 2).

Les chercheurs ont ici étudié le génome de plus d’un million de personnes souffrant de consommation problématique d’alcool, et inclus autant de groupes génétiques ancestraux que possible, d’origines ethniques diverses, notamment via des données fournies par le Département Américain des Anciens Combattants. L’étude a permis de montrer que l’architecture génétique de la CPA est considérablement partagée, et qu’il existe davantage de similitudes que de différences. “En exploitant les informations multi-ascendantes, nous avons identifié 110 régions génétiques et avons amélioré la cartographie des variantes causales potentielles dans chaque région”, a détaillé Hang Zhou.

Plusieurs médicaments existants dans le viseur des chercheurs

Selon l’équipe de recherche, des médicaments déjà commercialisés pour d’autres pathologies pourraient constituer des traitements potentiels de la consommation problématique d’alcool. Reste toutefois à le prouver via de nouvelles expérimentations. Les scientifiques citent notamment la spironolactone, un diurétique, la trichostatine-a, un antibiotique, ou encore le clométhiazole, un sédatif, qui ont déjà donné des résultats intéressants contre la dépendance à l’alcool dans des études chez le rat ou chez l’homme.

Par ailleurs, la mise en évidence de ces particularités génétiques pourrait être utile pour créer des scores de risque, afin d’estimer le risque génétique d’un individu vis-à-vis d’une consommation problématique d’alcool.

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