Santé

Séropositif : qu’est-ce que ça signifie ?

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Définition : C’est quoi le VIH et le sida ?

Le sida (Syndrome d’Immunodéficience Acquise) est une maladie causée par le Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH)
 » Le virus provoque une infection chronique du système immunitaire, en particulier des lymphocytes T CD4 qui sont essentiels à son fonctionnement. En l’absence de traitement, l’infection évolue en quelques années vers la destruction du système immunitaire » décrit le Dr Agut.

Le VIH attaque donc le système immunitaire, affaiblissant la capacité de l’organisme à lutter contre les infections et d’autres maladies. « A la fin survient le stade de sida, conduisant au décès car le patient ne peut plus se défendre contre les infections et la survenue de cancers » précise le spécialiste.

C’est quoi une personne séropositive ?

Si dans le langage courant, le terme séropositivité est directement lié au VIH depuis son apparition au début des années 80, c’est en réalité un abus de langage.

La séropositivité d’une personne signifie d’une façon générale que l’on a détecté chez elle des anticorps contre un virus donné. Cette séropositivité témoigne du fait que la personne a été infectée par ce virus et que son organisme en réponse à l’infection a produit des anticorps spécifiques présents dans le sang circulant. Dr Henri Agut, virologue.

Le passage de l’état séronégatif, c’est-à-dire non infecté, à l’état séropositif, ayant eu une infection, s’appelle la séroconversion.

Il est crucial de noter qu’être séropositif au VIH ne signifie pas nécessairement présenter des symptômes ou être malade. En effet, une personne séropositive au VIH peut vivre pendant de nombreuses années sans développer le SIDA. Cette période, souvent asymptomatique, est appelée la phase chronique de l’infection.

Toutefois, même si la personne ne présente pas de symptômes, elle peut toujours transmettre le virus à d’autres, notamment par voie sexuelle ou sanguine. C’est pour cette raison que le dépistage régulier et l’utilisation de protections lors des relations sexuelles sont essentiels.

Quelle est l’espérance de vie d’un séropositif ?

« Le sida était devenu une cause de mortalité majeure au niveau planétaire, en particulier chez les personnes jeunes, au début des années 1990 » rappelle le Dr Agut.  L’espérance de vie d’une personne séropositive a, depuis, considérablement augmenté grâce aux avancées médicales. « La découverte de médicaments bloquant spécifiquement la multiplication du VIH dans l’organisme et administrés sous forme d’associations a complètement changé la donne. Ces médicaments ne suppriment pas l’infection et on ne peut pas parler de guérison, mais ils permettent d’empêcher la dégradation du système immunitaire et la survenue du sida » résume le virologue.

Plusieurs facteurs peuvent cependant sensiblement influencer cette espérance de vie : l’âge lors du diagnostic, le sexe, le style de vie, l’observance du traitement, etc. Les statistiques montrent également que l’espérance de vie peut différer en fonction des groupes sociaux ou géographiques.

On peut néanmoins considérer aujourd’hui que l’espérance de vie d’une personne séropositive en France, correctement prise en charge et traitée dès sa séroconversion est la même que celle d’une personne séronégative. Dr Henri Agut. 

Etat grippal, ganglions : Quels sont les symptômes et les signes du sida ?

Les symptômes de l’infection au VIH peuvent être très variés et se manifester de différentes manières. Dans un premier temps, quand l’infection par le virus commence à envahir l’organisme et que survient la seroconversion, on observe souvent des signes similaires à ceux d’un état grippal. La fièvre, par exemple, est très courante et peut être persistante.
Elle peut s’accompagner d’une fatigue importante, des maux de tête, des douleurs musculaires et parfois des vomissements.
Certains patients peuvent présenter une éruption cutanée, généralement sous forme de plaques rouges sur le corps et le visage. Des ulcérations peuvent aussi se former dans la bouche ou au niveau des organes génitaux.
Une autre caractéristique est l’apparition de ganglions enflés, localisés au niveau du cou, des aisselles ou de l’aine. Ces ganglions ne sont généralement pas douloureux.
Attention toutefois, l’ensemble de ces symptômes ne sont pas spécifiques au VIH et peuvent aussi être liés à d’autres maladies. Seuls des tests de dépistage peuvent confirmer une infection par le VIH.
“En général, ces symptômes disparaissent pendant la phase chronique de l’infection qui est le plus souvent asymptomatique. En l’absence de traitement antirétroviral, survient le sida, phase terminale de l’infection par le VIH, caractérisé par des symptômes d’infections graves touchant les poumons ou le système nerveux et par la survenue de cancers de la peau, du sang ou des organes génitaux.” précise le Dr Agut. 

Séropositif avec charge virale indétectable : qu’est-ce que ça signifie ?

« Quand le diagnostic d’infection à VIH est fait grâce à la détection de la séropositivité, il importe de mesurer deux paramètres : la diminution du nombre de lymphocytes TCD4 qui témoigne du degré d’atteinte du système immunitaire, la quantité de virus VIH dans le sang, appelée charge virale, qui témoigne de l’intensité de la réplication du virus dans l’organisme » explique le virologue. 
Un individu séropositif avec une charge virale indétectable est une personne qui, malgré l’infection par le VIH, présente une quantité de virus dans son sang si faible qu’elle ne peut être détectée par les tests standards en laboratoire. Cela est généralement le résultat d’un traitement antirétroviral efficace. « Une séropositivité avec charge virale indétectable a un impact positif pour la santé de la personne infectée et diminue grandement le risque de transmission du virus à une autre personne » précise le Dr Agut.

Prudence toutefois, il est essentiel de préciser que indétectable ne signifie pas absent. Le virus est toujours présent dans l’organisme, mais en quantités trop faibles pour être détecté.  Le maintien d’une charge virale indétectable nécessite une prise régulière et correcte des médicaments antirétroviraux.

Quel traitement lorsque l’on est séropositif puis malade du sida ?

Les recommandations actuelles sont de traiter par une association de médicaments actifs contre le VIH (appelés antirétroviraux) toute personne infectée par le VIH dès que la séropositivité est connue.

Un traitement très précoce, au moment de la séroconversion, est particulièrement utile et efficace car il réduit encore plus les effets de l’infection sur le long terme. Dr Agut. 

Le traitement est indispensable si l’infection a évolué pendant plusieurs années avant d’être détectée et si le malade présente déjà des signes cliniques importants, voire a atteint le stade de sida. 

« Dans tous les cas, l’efficacité du traitement est suivie sur la charge virale qui doit idéalement devenir indétectable et sur le nombre de lymphocytes T CD4 dans le sang qui doit se maintenir à une valeur normale ou ré-augmenter s’il a notablement diminué. Si l’efficacité du traitement diminue, il faut évoquer un problème de prise médicamenteuse ou l’apparition d’une résistance du virus » détaille le virologue.

« Après analyse de cet échec thérapeutique, la composition de l’association d’antirétroviraux sera modifiée en conséquence pour retrouver une efficacité contre la multiplication du virus. Dans l’état actuel des connaissances, ce traitement antirétroviral est un traitement définitif, à vie, même si des allègements ou des adaptations sont possibles sur le long terme » précise le Dr Agut. 

A ce traitement, s’ajoute celui des autres infections et des cancers associés quand le malade est à un stade évolué de la maladie.

Quels sont les outils de prévention ?

Malgré plusieurs décennies de recherche soutenue, nous ne disposions pas actuellement de vaccin opérationnel et efficace qui serait l’arme idéale de prévention individuelle. Il existe néanmoins plusieurs outils de prévention à la transmission du virus. 

L’usage du préservatif reste une mesure essentielle, permettant d’éviter la transmission lors des rapports sexuels.  « La transmission par le sang est prévenue par l’usage de seringues à usage unique chez les toxicomanes par voie intraveineuse, par la sélection de donneurs séronégatifs pour le don de sang et d’organes » explique le virologue. 

Par ailleurs, le dépistage régulier du VIH permet de connaître son statut sérologique et d’entamer un traitement le plus tôt possible en cas de séropositivité.

« Le traitement des femmes séropositives enceintes en cours de grossesse a permis de réduire quasiment à 0% le risque de transmission du VIH à leurs bébés, ce qui a été un progrès considérable dans la prévention de l’infection à VIH pédiatrique » ajoute le Dr Agut. 

Un autre outil préventif réside dans le traitement antirétroviral des personnes séropositives, qui, lorsqu’il est efficace, rend la charge virale indétectable et empêche ainsi la transmission du virus (principe du TasP, pour « Treatment as Prevention »).

Il existe également laProphylaxie Pré-Exposition (PrEP) : ce traitement préventif est destiné aux personnes séronégatives mais à haut risque d’infection pour empêcher la transmission du virus lors des rapports sexuels ultérieurs.  

Enfin, il convient de mentionner les campagnes de communication visant à lutter contre la stigmatisation des personnes séropositives, favoriser le dépistage et promouvoir l’usage des outils de prévention. 

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