Santé

Angelique (41 ans), Thomas (43 ans) : « Tromperie et porno, je ne reconnaissais plus mon mari »

Angélique, 41 ans, et Thomas, 43 ans, sont en couple depuis 11 ans. Ils ont un enfant ensemble, un garçon de 7 ans. Ils vivent tous les deux de leur passion pour le graphisme. Si leur vie amoureuse semble toujours idyllique pour leurs proches, le couple a traversé une période de turbulences ces derniers mois. 

Thomas a en effet été infidèle : « Il n’a jamais été question que l’on soit un couple libre ou quelque chose comme ça. J’ai eu une occasion et je n’ai pas su me réfréner. C’est aussi nul que ça. En parallèle de ça, j’ai une grosse consommation de films pornographiques que je trouve sur internet. J’en regarde quand je n’arrive plus à me concentrer sur mon travail ou quand j’ai besoin de faire une pause. C’est plus fort que moi et c’est vrai que je n’en ai jamais parlé avec Angélique avant que l’on soit en crise. Elle l’a vécu comme une trahison, ce que je peux comprendre. Elle a tout vécu comme une trahison en fait. Pour elle, j’avais une vie parallèle ou j’étais deux personnes différentes et ça a été dur à accepter. Je ne pense pas être deux personnes différentes, personnellement, ou même que ça puisse avoir des conséquences sur notre couple. Sur le coup, quand elle a découvert tout ça, je me suis fermé. Je n’ai pas voulu me mettre à sa place. Et c’est grâce à notre fils qu’on a réussi à voir quelqu’un et à relancer la discussion. »

J’ai accepté la thérapie sans me dire que ça allait nous permettre de nous donner une seconde chance

Thomas n’aurait jamais pensé à la thérapie de couple tout seul : « Pour moi, la confiance était cassée et il n’y avait plus rien à faire. J’ai commencé à préparer ma porte de sortie, à commencer à chercher un appartement, à réfléchir à ce que j’allais devoir racheter. J’étais là pour les disputes ou les longues discussions qui se finissent dans les larmes pour tous les deux mais c’était principalement par respect pour elle, parce que j’estimais qu’elle le méritait pour pouvoir aller mieux ensuite. Et aussi parce qu’on a un fils ensemble et que c’était mieux pour lui qu’on réussisse quand même à s’entendre. Quand elle a proposé une thérapie de couple, pour moi, c’était surtout pour organiser la suite, comme un divorce à l’amiable. J’ai accepté sans me dire que ça allait nous permettre de nous donner une seconde chance. »

J’avais le sentiment qu’on avait besoin de mettre les choses à plat, parler sereinement sans se crier dessus

Angélique avoir été très déçue par son partenaire : « Je ne m’attendais pas à ce que soit son genre. À se laisser tenter par une fille rencontrée comme ça. À mater autant de pornos comme s’il était en manque de quelque chose. Ça n’arrivait pas à entrer dans mon système quand je m’en suis rendu compte. Ça m’a retourné la tête. Pour moi, c’était une trahison grave et on n’allait jamais s’en relever. Et puis j’en ai parlé avec des amies et elles m’ont dit d’essayer de voir si j’avais vraiment envie que tout s’arrête ou pas. S’il n’y avait pas quelque chose à sauver. J’ai pris le temps de la réflexion, je suis partie quelques jours chez mes parents avec une excuse bidon. Je me suis rendu compte que je l’aimais encore et que, même si je ne savais pas si j’allais pardonner facilement, que j’étais capable de rester avec lui malgré ça. Mais il fallait des excuses et la preuve qu’il avait envie de changer, qu’il n’allait pas recommencer. C’est comme ça que j’ai eu l’idée de la thérapie de couple. On n’en avait jamais eu besoin avant, mais j’avais le sentiment qu’on avait besoin de mettre les choses à plat et de pouvoir parler sereinement sans se crier dessus ou sans pleurer. »

Pendant la thérapie de couple, Angélique peut mettre des mots sur son sentiment de trahison : « Il m’a clairement trompée donc il y a eu trahison de sa part. Mais je bloquais surtout sur cette histoire de pornos. Pour moi, c’était un peu sale, très loin de ce qu’on vivait et ça me semblait être quelque chose que je ne connaissais pas chez lui. La thérapeute m’a aidé à mettre des mots sur ça et à réaliser que je n’ai pas à contrôler quelque chose comme ça, que ça ne me regarde pas ce qu’il fait sur internet tant que ça respecte notre contrat moral de base. Quand il regarde des films pornographiques, il n’est pas en train de me tromper. Il est en train de faire quelque chose dont il sent qu’il en a besoin, que la raison soit bonne ou pas. C’est son temps à lui. J’avais un peu tout mélangé dans ma tête et ça m’a fait du bien d’en parler. Parce qu’en parler à une tierce personne fait aussi réaliser quand on s’attache à des détails ou qu’on va dans la mauvaise direction. Je pense qu’on a passé un bon mois à parler de cette histoire de porno. Pour au final, que j’admette que ce n’était pas si grave. Et qu’il annonce qu’il allait faire attention pour que ça ne devienne pas une addiction ou une trop mauvaise habitude. »

Au lieu de se quitter, ça a relancé notre histoire

Le couple a retrouvé depuis une relation de confiance : « On parle plus qu’avant. C’est une habitude qu’on n’avait pas prise au début de notre relation où tout se passait bien et où ça ne nous semblait pas nécessaire. Après, il y a eu la naissance de notre fils et on parlait surtout de lui. On n’avait jamais parlé de nous, en tant que couple, mais aussi en tant qu’individualités. C’est la thérapie qui a débloqué ça. Franchement, en commençant à aller voir un psy avec Thomas, je ne savais pas ce que ça allait donner. Je crois qu’au fond, j’avais besoin d’avoir quelqu’un de mon côté, quelqu’un qui allait valider ma colère. Ce n’est pas du tout ce qui s’est passé, mais c’est pour le mieux. Au lieu de se quitter, ce qui allait finir par arriver vu qu’on était bloqués, ça a relancé notre histoire. On se parle plus et aussi de sexualité, de nos désirs, de nos envies. Il y a moins de secrets. Je ne regrette rien. »

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