Bloquée dans un divorce invisible : « Je vis notre mariage comme une colocation »
Il y a deux ans, Christine* a décidé de parler à un thérapeute. A 57 ans, mariée depuis 31 ans, cette cadre en assurance doit mettre les mots sur une question qui la ronge : doit-elle demander le divorce ?
Entre Christine et son mari, il n’y a plus de tendresse, ni de mots doux ou de sexe. « Je sens qu’il essaie de venir vers moi, mais je n’y arrive pas. Je n’y arrive plus », confie la mère de trois grands enfants. Depuis que la dernière a quitté le nid il y a un an, ce « divorce invisible » s’est cristallisé. « Je ne suis pas sûre que mon mari parlerait de divorce invisible. Moi je le vis comme une colocation », explique Christine, qui fait chambre à part depuis quelques années. Les confinements et le protocole « cas contact » ont instauré cette nouvelle dynamique dans le couple, qui n’a pas changé depuis. « Comme nous avions des chambres vides dans la maison, je me suis créé mon petit territoire. Ça s’est installé, et puis, il n’y a pas beaucoup de communication à ce sujet », regrette-t-elle. « On se dispute pour des broutilles, mais on n’aborde jamais les sujets de fond. Il en parle toujours dans des moments qu’il sait inopportuns : pendant les courses, par exemple. On dit qu’on en parlera plus tard, mais rien ne bouge. »