Santé

Marie-Claire, 49 ans : « Je n’aurais jamais cru être trahie par l’homme de ma vie »

« Je me souviens du jour où j’ai appris qu’il avait quelqu’un dans sa vie comme si c’était hier, lâche Marie-Claire, encore émue à l’évocation de ce souvenir. C’était il y a huit ans. Un dimanche, en début d’après-midi, pour être tout à fait précise. Je m’apprêtais à débrancher le téléphone de Frédéric pour pouvoir charger le mien, lorsque j’ai vu apparaître un message WhatsApp d’une certaine Virginie sur son écran. Les quelques lignes que j’ai eu le temps de lire ne laissaient aucune place au doute. Mon sang n’a fait qu’un tour et je me suis jetée sur mon mari, qui somnolait dans le canapé du salon. Je l’ai frappé, cogné, injurié. Je hurlais, comme je ne m’en serais jamais cru capable. Je crois bien que si on m’avait planté une lame de couteau dans le ventre, je n’aurais pas pu crier plus fort ma douleur ».

Un couple exemplaire

Cette professeure des écoles en région parisienne n’avait jamais imaginé être un jour trahie par celui qu’elle croyait être l’homme de sa vie. « Frédéric et moi, on s’est rencontrés au lycée, raconte-t-elle. Dès que je l’ai vu, j’ai su que c’était lui. On avait une tonne de points communs et, surtout, les mêmes valeurs (la famille, entre autres). Il a toujours su me valoriser et multiplier les attentions pour me faire plaisir. J’avais à peine le temps de regarder une paire de chaussures en boutique que je les avais déjà aux pieds. En plus de vingt ans de vie commune, on a, bien sûr, eu des hauts et des bas, comme tous les couples, mais nos sentiments l’un pour l’autre étaient restés intacts (c’est du moins ce que je pensais). Dans notre entourage, je sais qu’on faisait pas mal d’envieux. ».

Bref, la quadragénaire était tellement sûre de son mariage, elle se croyait tellement à l’abri des coups de canifs dans le contrat (« ces choses-là, c’étaient pour les autres, pas pour nous », lâche-t-elle) qu’elle ne faisait plus beaucoup d’effort pour entretenir la flamme (ceci dit en passant, lui non plus d’ailleurs). Submergée par le quotidien, elle ne regardait plus vraiment Frédéric. Elle n’avait même pas vu qu’il allait mal, même si elle le trouvait parfois soucieux, voire irritable, lorsqu’il rentrait du boulot. Depuis qu’il avait monté sa boîte, en 2013, il bossait comme un fou et, sans oser se l’avouer, il tombait doucement dans le trou du burn-out. Il avait bien tenté de s’épancher sur ses problèmes et sur ses doutes auprès de son épouse, mais à chaque fois qu’il avait lui avait tendu une perche, elle avait aussitôt botté en touche, en arguant que c’était normal de travailler plus et d’être un poil plus stressé quand on était auto-entrepreneur. Il n’avait pas insisté.

Pris au piège

« C’est ce que Frédéric a tenté de m’expliquer pour justifier son comportement, lâche-t-elle. Il m’a dit qu’il n’était pas amoureux de Virginie (j’étais la seule qu’il n’aimerait jamais), mais il était petit à petit tombé dans les bras de cette ancienne collègue de bureau, parce qu’elle était gentille, tendre et joyeuse (elle avait le don de lui faire oublier ses problèmes) et que, surtout, avec elle, il se sentait à nouveau exister. À la maison, il avait l’impression d’être devenu transparent, de faire partie des meubles. Ça m’a fait un choc de l’entendre me dire ces choses-là, mais je suis tellement fière (j’ai honte de le dire, mais c’est une réalité), et je me sentais surtout tellement humiliée par ce qu’il m’avait fait que je lui ai répondu que c’était trop tard, notre histoire était finie. Je voulais qu’il s’en aille, qu’on divorce. Adolescente, j’avais trop souffert de voir ma mère fermer les yeux sur tous les pas de côté de mon père, je ne me sentais pas en mesure de lui pardonner ».

Bref, j’ai été la maîtresse de mon mari

Trois semaines plus tard (le temps que le couple s’organise et fasse passer la pilule à Camille, son adolescente), Frédéric, anéanti, quitte le domicile… mais emménage, tout de même, chez Virginie. « Les jours qui ont suivi ont été les pires de ma vie, confie Marie-Claire. Au fur et à mesure que ma colère retombait, Frédéric me manquait davantage, d’autant que, contrairement à ce que j’avais imaginé, il ne me donnait aucune nouvelle. Je ne supportais pas l’idée de ne plus le voir le matin au réveil, dans le lit, de ne plus l’entendre se raser dans la salle de bains, de ne plus sentir son odeur dans la maison. Je voulais qu’il soit à nouveau près de moi, tout le temps, comme avant. Ce n’était plus à lui (ni même à Virginie, d’ailleurs) que j’en voulais, mais à moi. C’était ma faute, si on en était arrivés là, tous les deux. J’étais responsable de l’échec de notre couple. Je n’avais pas été capable de l’empêcher d’aller voir ailleurs. Je n’avais pas su lui donner tout l’amour qu’il méritait de recevoir. Il avait évidemment sa part de responsabilité, mais c’était plus fort que moi, il fallait que je m’auto-flagelle ».

Marie-Claire n’a alors plus qu’une idée en tête : récupérer Frédéric. Elle n’imagine pas les difficultés qui l’attendent. « J’ai prétexté une question à régler, à propos de la scolarité de notre fille, pour aller boire un café avec lui, glisse la quadragénaire. J’ai alors pris mon courage à deux mains et je lui ai fait une grande et magnifique déclaration, avant de le supplier de revenir vivre à la maison. Je pensais qu’il allait me tomber aussitôt dans les bras (ça se passe comme ça au cinéma, non ?) mais, au lieu de ça, il m’a dit qu’il ne savait pas si c’était une bonne idée. Il avait besoin d’y réfléchir ». Pendant des mois, il m’a fait – volontairement, il me l’a avoué après -, mariner. Il venait à la maison, pendant que Camille était en cours, et on faisait l’amour (je crois que ça n’avait jamais été aussi bon !), puis il repartait auprès de Virginie. Bref, j’ai été la maîtresse de mon mari… jusqu’à ce qu’il rompe définitivement avec la sienne ».

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