La sodomie sans préservatif, on vous dit tout !

La sodomie ou sexe anal, désigne la pratique du coït anal, c’est-à-dire celle consistant en une pénétration par l’anus (via le pénis, doigt, objet…). « Elle concerne toutes les communautés pas seulement les homosexuels » précise Diane Deswarte, sexologue et fondatrice du Club Kamami, un espace d’échanges autour de la sexualité.

Selon une enquête menée en 2018 par l’Ifop (source 1), les Françaises seraient même considérées comme « adeptes » de la sodomie, suivie des Italiennes et des Espagnoles. Dans l’Hexagone, une femme sur deux aurait déjà en effet, déjà eu recours à cette pratique, soit 47% des interrogées, contre 33% au Royaume-Uni et 39% en Allemagne, par exemple. Ces chiffres relèvent donc un intérêt pour cette pratique sexuelle et font tomber quelques tabous.
Mais aussi : « 22% ont déjà pénétré l’anus de leur conjoint, 15% ont déjà pratiqué l’anulingus, soit 30% des français ont déjà testé la pénétration anale. »

L’info + : selon certaines historiens, le sexe anal était déjà répandu dans l’Antiquité.

« Il n’y a pas d’avantages à une pénétration anale sans préservatif, mais on peut s’y adonner sans risques si on a un·e partenaire sexuel dit·e « régulier·e » et avec qui on est en confiance et qu’il y ait aussi des dépistages réguliers réalisés. Dans ce cas, alors oui, on pourra s’adonner à la pénétration anale sans préservatif et sans risques » indique Diane Deswarte. Évidemment, avoir une pénétration sans préservatif change aussi un petit peu en termes de sensations et de commodité (du fait de ne pas devoir placer le préservatif), mais c’est minime par rapport aux risques qu’on peut prendre à l’inverse.
Autre aspect positif du sexe anal sans préservatif : il n’y aurait aucun risque de tomber enceinte lors d’une sodomie sans préservatif.

Toutefois, au moindre doute, la mise en place du préservatif lors de la pratique du sexe anal sera indispensable.

« Elle peut mener à des sensations de plaisir intense, assez profondes du fait que le nerf pudendal soit relié au clitoris et au pénis et permettre d’irradier cette zone génitale » explique la sexologue.

• Utiliser beaucoup de lubrifiant : contrairement au vagin, l’anus ne lubrifie pas naturellement, ce qui le rend donc plus sec.
• Stimuler l’excitation : pour profiter au maximum de l’expérience anale, l’excitation sera donc importante. Des petits jeux sexuels pour détendre le corps et l’anus en particulier peuvent être intégrés avant de passer à la pénétration sexuelle. « C’est une zone qui se prépare, il y a des muscles dits « releveurs » qui nécessitent d’être vraiment relâchés avec le doigt, en premier, par exemple » illustre Diane Deswarte.
• Avoir une bonne hygiène : « Se laver les mains et les ongles. Éviter d’avoir de longs ongles » poursuit la sexologue.
• Communiquer et rester à l’écoute de soi et de son/sa partenaire : une fois le pénis (doigt ou objet pénétrant) à l’intérieur de l’anus, des mouvements d’avant en arrière peuvent être réalisés. Attention à ne pas chercher à reproduire le rythme et l’intensité de certains mouvements que vous auriez pu observer dans un film pornographique, la réalité et la fiction ne peuvent être confondus. 
• Prendre son temps : une fois que vous avez fini le rapport anal, « il faut se retirer aussi lentement que lorsqu’on pénètre pour la première fois » conseille le site Durex (source 2). 
• Sans oublier, l’un des points indispensable à toute pratique sexuelle, en avoir envie : le consentement mutuel. 

« Après le sexe anal, attention également à ne pas enchaîner avec une pénétration vaginale sans passer par la case douche. Il y a en effet des bactéries que l’on retrouve dans l’anus et qui n’ont rien à faire au niveau du vagin, au risque de dérégler la flore de ce dernier » relève Diane Deswarte. Idem avec les doigts ou certains objets.

« Il ne « faut » pas mais si on en ressent le besoin ou que l’on a tout simplement envie de faire un lavement rectal, on peut. Attention toutefois à ne pas trop en abuser car cela peut affaiblir le microbiote des muqueuses génitales » avertit Diane Deswarte.

Comme rappelle le site de Sida Info Service (source 3), « la pénétration anale (sodomie) sans préservatif peut donner lieu à la transmission du VIH (Virus de l’immunodéficience humaine) et/ou d’IST (Infections sexuellement transmissibles) si l’un des deux partenaires est infecté (actif ou passif) ».

Oui, si vous pénétrez avec votre pénis ! « Les IST, comme le VIH, peuvent être transmises aux deux partenaires lors d’une pénétration anale non protégée par un préservatif, car le gland est une muqueuse et est donc sensible au passage des IST comme la muqueuse vaginale ou anale » rapporte le site Question Sexualité (source 4). 

Oui aussi, si votre partenaire vous pénètre sans préservatif ou qu’il ou elle utilise des doigts ou objets souillés. Vous êtes alors exposé·e à des risques de contamination, car la muqueuse anale est fine et fragile car pas naturellement lubrifié ; ces risques seront d’autant plus importants s’il y a éjaculation à l’intérieur de par la présence de petites blessures ou de fissures existantes. À savoir aussi que l’éjaculation dans l’anus augmente le risque de transmission du VIH pour la personne pénétrée.