Santé

L’allaitement associé à des niveaux de graisse corporelle plus faibles à l’âge de neuf ans, selon une étude

L’allaitement confirme ses bienfaits pour la santé de l’enfant, y compris pour sa santé future. Une nouvelle étude présentée lors du congrès annuel de l’Association européenne de l’étude du diabète (EASD) à Hambourg (Allemagne) met en évidence un lien entre l’allaitement ou non dans la petite enfance et les niveaux de graisses corporelles à l’âge de 9 ans. Elle indique aussi qu’à l’inverse, les laits infantiles et l’introduction précoce de sodas étaient associés à des niveaux plus élevés de graisses corporelles plus tard dans l’enfance.

La masse grasse plutôt que l’IMC

Les chercheurs ont ici analysé les données de plus de 700 couples mère-enfant résidant aux États-Unis. Les mères avaient en moyenne 29 ans au début du recrutement, et 51 % des enfants étaient des garçons, ce qui se traduit par un échantillon relativement paritaire. Lors des entretiens lorsque leur bébé avait 6 puis 18 mois, les mamans ont été interrogées sur leurs pratiques alimentaires, notamment la durée et le caractère exclusif ou non de l’allaitement, l’utilisation de lait infantile, et la consommation éventuelle de soda de leur bambin.

Les scientifiques ont ensuite regroupé les nourrissons selon la durée de l’allaitement (6 mois ou plus vs moins de 6 mois), selon l’âge de l’initiation du bébé à d’autres aliments (à 4 mois vs 5 mois ou plus), et l’âge où ils ont bu du soda (après 18 mois ou avant 18 mois). Parallèlement, le pourcentage de masse grasse, soit la proportion du poids total pouvant être attribuée à de la graisse corporelle, a été évalué à deux reprises : autour de 5 ans puis autour de 9 ans.

Notons qu’ici, l’analyse du pourcentage de masse grasse a été préférée à l’indice de masse corporelle car ce dernier constitue, selon les auteurs de l’étude, une mesure “grossière” de l’adiposité chez l’enfant.

L’effet de l’allaitement sur le microbiote évoqué

Verdict : les enfants qui avaient été allaités durant moins de 6 mois avaient en moyenne 3,5 % de graisse corporelle en plus à l’âge de neuf ans que ceux allaités pendant 6 mois ou plus. En outre, une durée d’allaitement plus courte et une introduction précoce des sodas étaient associées à une augmentation plus rapide de la graisse corporelle au cours des deux visites pendant l’enfance et, par conséquent, à un pourcentage plus élevé de graisse corporelle à l’âge de neuf ans.

Bien que cette étude ne puisse pas élucider les mécanismes potentiels en jeu, des recherches antérieures suggèrent que le lien entre l’allaitement maternel et le risque d’obésité pourrait être lié à des différences dans la composition nutritionnelle du lait maternel par rapport aux préparations pour nourrissons. Les différences dans la régulation de l’appétit et l’impact du lait maternel sur le microbiote du nourrisson sont également étudiés en tant qu’effets biologiques potentiels”, a commenté le Dr Catherine Cohen, chercheuse à l’Université du Colorado (États-Unis) et principale auteure de l’étude, dans un communiqué (source 1).

Sodas avant 18 mois : bonjour les dégâts

L’étude souligne par ailleurs les potentiels effets délétères d’une consommation précoce de sodas sur la masse grasse plus tard dans la vie, puisque les nourrissons initiés aux sodas avant l’âge de 18 mois avaient environ 7,8 % de graisses corporelles en plus à 9 ans que les enfants y ayant goûté plus tardivement. Notons qu’une consommation précoce de sodas était associée à un taux plus faible de graisses corporelles chez les enfants allaités plus de six mois, comme si le lait maternel “compensait” les méfaits des sodas.

Tout en soulignant l’importance de mener davantage d’études sur le sujet, le Dr Cohen a estimé que ces résultats “s’ajoutent à un ensemble plus large de preuves étayant les avantages potentiels de l’allaitement maternel pour la santé des mères et de leurs enfants. Ils soutiennent également l’importance potentielle de retarder l’initiation d’un enfant aux sodas – une boisson à forte densité énergétique et sans valeur nutritionnelle pendant cette étape vulnérable de la vie”, a-t-elle rappelé.

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