Santé

Une campagne de vaccination contre la grippe aviaire : une première en Europe

Cette décision intervient après une série de crises sanitaires ayant entraîné l’abattage de près de dix millions de volailles lors de la saison précédente, en raison de l’influenza aviaire hautement pathogène. Lacampagne de vaccination est orchestrée par la Direction générale de l’alimentation (source 1) et a été initiée par le ministère de l’Agriculture. Le vaccin utilisé est fourni par le laboratoire allemand Boehringer Ingelheim, qui doit fournir 80 millions de doses à la France. Chaque canard recevra deux injections, la première étant administrée à partir de canetons âgés d’au moins 10 jours, suivie d’une seconde injection 18 jours plus tard.

Cette mesure de vaccination obligatoire s’applique à tous les élevages commerciaux de canards en France métropolitaine, à l’exception de la Corse. Les éleveurs qui ne se conforment pas à cette exigence s’exposent à des sanctions administratives et pénales. Cependant, la mise en œuvre de cette campagne suscite des interrogations et des défis pour de nombreux éleveurs. L’une des principales préoccupations concerne la supervision de la vaccination, qui doit être assurée par un vétérinaire sanitaire d’élevage mandaté par les préfets. Cette exigence pourrait s’avérer problématique pour les petits éleveurs indépendants, qui pourraient avoir du mal à trouver un vétérinaire disponible en temps opportun. Sylvie Colas, référente nationale grippe aviaire pour la Confédération paysanne et éleveuse de volailles, souligne que la pénurie de vétérinaires dans les régions rurales pourrait compliquer la vaccination pour certains éleveurs.

Une autre préoccupation réside dans la surveillance post-vaccination, qui repose en partie sur les éleveurs. Ils doivent effectuer des prélèvements sur les canards décédés et planifier des rendez-vous réguliers avec un vétérinaire officiel pour des analyses. La gestion de ces responsabilités supplémentaires préoccupe les éleveurs, qui espèrent que la vaccination résoudra le problème de la grippe aviaire dans le Sud-Ouest du pays.

Certains éleveurs s’interrogent également sur la pertinence d’une campagne de vaccination tout au long de l’année, suggérant qu’il aurait peut-être été plus judicieux de la limiter aux périodes à risque. De plus, des inquiétudes subsistent quant au fait que seuls les canards seront vaccinés, malgré la contamination de certaines régions touchant d’autres volailles, notamment les reproducteurs de canards.

Une solution de prévention

Les autorités sanitaires insistent sur le fait que la vaccination est un outil de prévention complémentaire et rappellent l’importance du respect d’autres mesures préventives, telles que la biosécurité et la surveillance sanitaire, pour contenir la propagation du virus. En ce qui concerne les coûts, l’État prend en charge 85 % du budget total de la campagne, soit près de 95 millions d’euros, dont 55 millions sont dédiés à la vaccination et 40 millions à la surveillance. Néanmoins, les éleveurs restent préoccupés par le reste à charge, estimé à environ 20 centimes par canard cette année. Ils se demandent également si cette prise en charge financière se maintiendra dans les années à venir, compte tenu des incertitudes liées à la grippe aviaire.

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