Santé

Cercles et retraites entre femmes… comment libérer la sororité ? Témoignages

Elle n’avait pas imaginé la puissance de son week-end à quelques heures de son domicile. Après une deuxième grossesse, Béryle ressent le besoin de prendre du temps pour elle. Elle suit, sur les réseaux sociaux depuis quelques temps déjà, l’influenceuse et thérapeute Louise Chabat, connue notamment pour organiser des « Transformative week-end ». Tentée par cette expérience inédite, la trentenaire décide de franchir le pas et de passer ce week-end avec 17 autres inconnues, sans trop savoir à quoi elle doit s’attendre. « Dès le premier cercle de paroles, certaines femmes se sont livrées, ont confié leurs traumas de vie. Très vite, une sororité s’est mise en place avec des propositions d’aides pour certaines, de l’écoute pour d’autres. C’était très bienveillant. Je n’avais jamais ressenti autant d’amour avec des inconnues. La sororité, bien sûr que j’étais familière avec ce mot, mais je ne l’avais jamais réellement expérimenté. On partage 48 h avec des femmes que l’on ne connait pas et on en ressort avec des liens hyper forts. »

Dans une période incertaine, parfois anxiogène, se reconnecter à soi et aux autres, les femmes notamment, peut permettre de trouver un certain réconfort. Cette pratique n’est pourtant pas nouvelle même si elle est aujourd’hui en vogue. Ces cercles et autres retraites de développement personnel entre femmes ont puisé une partie de leur inspiration des pratiques des femmes au Moyen-Orient ou encore en Amérique latine qui avaient pour habitude de se réunir sous des « tentes rouges » pour chanter, danser ou bien tout simplement échanger à chaque événement féminin sacré (ménopause, accouchement, grossesse…) Après être passées aux oubliettes, ces tentes rouges ont été à nouveau popularisées à la fin des années 90 aux États-Unis avec la publication de l’ouvrage « La tente rouge » de Anita Jacob et se sont ensuite développées en Europe et en France.

Un espace où libérer la parole

Certifiée en Yoga Nidra et forte de sa formation en cours de thérapeute pyscho-corporelle, Jeanne anime depuis peu des cercles de femmes dans son petit village de la Drôme, après avoir assisté à quelques-uns poussée par sa « curiosité. J’aime les rituels, les espaces d’échanges. Je me sentais coupée des femmes de par mon éducation mais aussi de par la société qui nous met en compétition. J’avais besoin de retrouver un lien, une connexion, une sororité », raconte la jeune femme. Une première expérience qui s’avère d’emblée enrichissante : « j’ai tout de suite pu retrouver une amitié avec les femmes et comprendre qu’on vivait toutes la même chose. »

On assiste à un cercle de femmes pour déposer son fardeau

Très vite, elle se retrouve à prendre la succession de l’animatrice de ces cercles. « C’est un espace où il y a de la parole mais on n’est pas obligée de la prendre. On peut demander au groupe de faire quelque chose pour nous comme une danse, ou un massage par exemple », explique Jeanne. Chaque cercle qu’elle anime débute par une méditation afin de s’ancrer dans le moment présent, il peut y avoir aussi du chant pour se relier les unes aux autres d’une autre manière et un temps de parole défini pour chacune puisse s’exprimer si elle le désire. « Les chants et la musique peuvent nettoyer les partages surtout quand ils ont été difficiles. Souvent, on assiste à un cercle de femmes pour déposer son fardeau. Le transformer avec cette respiration musicale permet d’alléger le moment. »

La puissance de l’énergie féminine

Pour Mathilde, organisatrice de cercle de femmes à Paris depuis 2023, le terme peut faire, selon elle « un peu peur ou être un peu sectaire. Mais c’est un vrai temps d’échange et de parole. Ces cercles sont la bienveillance à l’état pur. On en ressort avec un sentiment de légèreté et la satisfaction d’avoir pu libérer la parole et de s’être sentie en sécurité. » Pour cette ancienne assistante sociale reconvertie aujourd’hui notamment en professeur de yoga, il y a une vraie « puissance de l’énergie féminine. Autant parfois les femmes peuvent être jugeantes entre elles, autant là, elles sont très soutenantes et ont cette capacité à se tirer vers le haut. Cela donne véritablement une impulsion pour aller de l’avant. »

C’est une bulle de bienveillance, de libération émotionnelle

Cette sororité libère et cet espace d’échange a des bien des vertus sur le psychique. « On peut déposer ce que l’on porte en nous dans cet espace confidentiel où un groupe nous écoute. Toutes les femmes ont les mêmes questionnements, les mêmes peurs… Ces cercles ouvrent le cœur, la compréhension de l’autre et le jugement de l’autre disparaît vraiment. » Ce sentiment de bien-être et de légèreté a nourri pendant plusieurs semaines Béryle à son retour : « il faut bien sûr se dire qu’en 48h, nos traumas et nos problématiques ne seront pas résolus, mais c’est une bulle de bienveillance, de libération émotionnelle, une reconnexion à soi-même dans un cadre très sécurisant », conclut la jeune femme. 

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