Santé

Zoé (36 ans) et Laurent (42 ans) : « La situation professionnelle de mon conjoint impacte notre couple »

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Zoé, 36 ans, est en couple avec Laurent, 42 ans, depuis presque 10 ans. Ils habitent ensemble dans une petite maison de ville en périphérie d’une grande ville. Le couple partage son temps entre le travail, graphiste pour elle et ingénieur pour lui, et leur passion pour le cinéma. Ils ont longtemps réfléchi à faire un enfant mais une épreuve de son côté à lui et qui a mal leur équilibre a repoussé ce projet.

Zoé se rappelle parfaitement quand tout a commencé : « Il y a deux ans à peu près, il a commencé à se plaindre de son supérieur et de ses collègues. Ils n’étaient pas assez supportifs, ils faisaient des réflexions sur lui. Quel que soit l’engagement qu’il pouvait mettre dans son travail, Laurent n’avait aucun retour positif. Chaque soir c’était la même rengaine. Il voulait changer de poste mais n’avait pas de bonnes références pour le faire. Il avait peur de passer des entretiens et que ses potentiels futurs employeurs appellent les employeurs qu’il voulait quitter. Il ne doutait pas que ceux-ci allaient tout faire pour l’enfoncer. C’est devenu une véritable obsession pour lui. Il était convaincu qu’on lui en voulait personnellement et qu’il était bloqué. Je ne doute pas que c’était dur mais il a, peu à peu, arrêté d’être combatif et il s’est totalement fermé. Même dans les moments où on était tous les deux il y pensait constamment. »

Ce n’est pas qu’un boulot

Au bout de 6 mois, Zoé réalise que leur couple est sérieusement impacté par la situation professionnelle de Laurent : « Il n’avait plus envie de rien et restait dans le canapé les soirs et les week-ends. Il ne voulait parler de rien. Il se contentait soit d’être triste soit d’être en colère et surtout je ne pouvais rien y faire. Je lui ai proposé des dizaines de fois de faire des choses qu’il aime et ça ne marchait jamais. J’avais l’impression qu’on était déjà presque plus ensemble. Je dois le dire : j’ai envisagé la rupture. Je ne savais juste pas quoi faire. »

C’est le psychiatre que Laurent voit pour son burn-out qui l’encourage à faire une thérapie de couple avec sa compagne : « Je pense que pendant ces rendez-vous, il devait parler de moi et d’à quel point il n’y avait plus de place pour le couple et l’amour dans sa vie. Je suis très reconnaissante de ce médecin d’avoir aussi pensé à moi, dans tout ça. Peut-être que c’était parce qu’une rupture aurait fait encore plus de mal à Laurent. Mais le résultat a été le même au final. On a commencé une thérapie de couple et ça a tout changé. »

J’étais juste vidé par ma situation professionnelle

Laurent se sent encore coupable d’avoir mis son couple de côté : « Je ne pouvais tout simplement pas m’occuper d’elle. Je savais qu’elle souffrait et que ça n’était pas facile pour elle. Mais ça passait au second plan. Je n’avais aucune énergie pour rien. J’étais juste vidé par ma situation professionnelle. D’autant plus que j’ai mis du temps à quitter mon poste. Je suis parti sans rien. Sans certitude de trouver un autre travail, ce qui est très éloigné de ma personnalité et m’a rendu encore plus fragile. J’ai dû commencer à prendre des médicaments qui ont complètement endormi ma libido. En fait, le burn-out a eu des conséquences sur tous les aspects de ma vie. Je n’ai pas que laissé Zoé de côté, j’ai aussi lâché mes amis et ma famille. Tout le monde en a souffert. »

Patience, écoute, effort

Plus le quadragénaire va mieux, plus son couple retrouve un équilibre : « J’avais besoin de parler et de prendre soin de moi. Bien encadré et avec la certitude que Zoé n’allait pas me lâcher, j’ai fini par aller mieux. J’ai demandé à mon médecin de me fournir des médicaments qui ne m’empêchaient pas de faire l’amour à la femme que j’aime. Tout ça a bien été écouté. Il suffisait de demander en fait. Et Zoé a été patiente. Je sais qu’elle a pensé à partir mais elle ne l’a pas fait au final. Elle est restée le temps que j’aille mieux. Et elle est restée ensuite pour des meilleurs moments. On a recommencé à parler de faire un bébé. Quand j’étais mal, c’était passé au second plan. Et même au quatrième ou au cinquième plan. Je n’avais plus envie de rien donc pas de ça non plus. Et pourtant je savais que c’était important pour elle. Depuis 9 mois, on essaye. Si ça ne marche pas, on fera une PMA. Je ne veux pas qu’elle sacrifie son rêve de devenir maman à cause de moi. »

Laurent insiste sur l’importance de se faire suivre par des thérapeutes et médecins adaptés : « On peut avoir l’impression qu’on accumule les rendez-vous, qu’on prend trop de médicaments ou qu’on parle trop à trop de personne et uniquement des choses qui ne vont pas. Mais je pense que j’avais besoin de ça et que beaucoup de personnes en ont besoin aussi. Je veux dire que ce n’est qu’une phase. Et que la thérapie de couple, en parallèle des soins que je recevais déjà, a permis à Zoé de se rendre compte que j’avais toujours envie d’être avec elle et que je l’aimais encore même si elle ressentait moins. Avec le thérapeute, on a justement parlé du positif. Ça m’a fait du bien et je pense que ça m’a aidé à aller justement mieux de manière générale. On en avait besoin. Je regrette beaucoup de m’être laissé submerger comme ça par mon travail, par des gens qui n’en valaient pas la peine. Heureusement que je n’ai pas totalement perdu à cause d’eux. J’ai retrouvé un travail assez vite finalement, et qui me convient beaucoup mieux. Avec la femme que j’aime et ce projet de bébé, j’ai tout pour être heureux. »

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