Crampes nocturnes : à quoi c’est dû ? Que faire ?

Bénignes, les crampes nocturnes sont très fréquentes. Elles le sont d’autant chez les femmes enceintes, les personnes âgées et les sportifs. 

Lacrampecorrespond à une contraction musculaire brutale, involontaire et très douloureuse. Elle peut affecter un seul ou plusieurs muscle(s).

Lorsqu’elle survient la nuit, la crampe peut réveiller la personne qui en souffre. Elle touche le plus souvent les membres inférieurs : le pied, la cuisse ou le mollet. 

Les crampes nocturnes n’engendrent aucune complication. Le seul risque est une altération de la qualité du sommeil lorsqu’elles sont récurrentes. 

Habituellement, la crampe nocturne survient au beau milieu de la nuit ou au petit matin parfois pendant le sommeil alors même que le corps est totalement au repos.

Le muscle de la cuisse, du mollet ou du pied se contracte soudainement générant une vive douleur qui peut réveiller le dormeur. Ce dernier tâte alors la zone douloureuse et s’aperçoit qu’elle est déformée, raide et dure. Le muscle est très sensible à la palpation.

La crampe peut provoquer une posture anormale des orteils lorsqu’elle touche le pied. Le fait de bouger le membre en étirant le muscle permet de stopper la contraction. Parfois la crampe prend fin spontanément après quelques secondes à minutes. .

La crampe peut revenir plusieurs fois au cours de la nuit avant de disparaître complètement. Parfois le muscle peut conserver une sensibilité dans les heures qui suivent la crampe. 

Les crampes nocturnes n’ont pas de cause clairement identifiée. On dit qu’elles sont idiopathiques.

Néanmoins, elles affectent plus souvent les personnes âgées (après 60 ans), les femmes enceintes (tout particulièrement au cours du 3ième trismestre de la grossesse) et  les sportifs. D’autres facteurs de risque sont en cause comme :  

• La déshydratation en cas de sudation importante notamment (forte chaleur, fièvre…) ; 
• Des carences nutritionnelles (en cas de dénutrition ou de vomissements provoqués par exemple) notamment en sels minéraux (potassium, magnésium…) ; 
• La prise de certains médicaments : diurétiques, laxatifs, hypocholestérolémiants, anti-ostéoporotiques… 
• Certaines intoxications (à l’alcool, au métaux lourds, au venin d’animaux…). 

Certaines maladies peuvent aussi favoriser la survenue des crampes comme : 

• La cirrhose du foie ; 
• Une insuffisance rénale chronique ; 
• Des maladies endocriniennes ou métaboliques ( hypothyroïdie, diabète…) ; 
• Des maladies neuromusculaires (neuropathie diabétique, sclérose en plaques…). 

Si les crampes nocturnes sont récurrentes et qu’elles gênent le sommeil, mieux vaut consulter un médecin. En effet, les crampes sont parfois le symptôme d’une maladie hépatique, rénale, endocrinienne ou encore neuromusculaire. Mieux vaut s’assurer que ce n’est pas le cas. 

Vous devriez aussi consulter si vos crampes sont atypiques et/ou associées à une maladie chronique, à d’autres symptômes, à une intoxication ou à la prise de certains médicaments. 

Si en pleine nuit, vous êtes réveillé(e) par une crampe. Voici la marche à suivre pour que celle-ci cesse rapidement : 

• Étirez et massez le muscle souffrant. 

S’il s’agit du mollet, levez la jambe et faites « pointe-flexe » plusieurs fois de suite avec votre pied. Vous pouvez aussi vous tenir debout sur vos talons.

S’il s’agit du muscle avant de la cuisse (quadriceps), en position debout amenez vos talons vers vos fesses avec l’aide de vos mains. Tirez sur votre jambe afin de sentir un étirement de l’avant de la cuisse.

Pour l’arrière de la cuisse (ischio-jambiers), en position debout, le pied posé sur une chaise, jambe tendue, tentez de toucher votre pied avec votre main en vous penchant en avant.

Si la douleur est localisée sur le pied, étirez votre pied en position « flexe » à l’aide de votre main. 

• Réhydratez-vous en buvant une grande quantité d’eau. 
• Si une sensibilité musculaire persiste après la crampe, vous devriez prendre un antalgique comme du paracétamol. 

Voici quelques conseils pour éviter les crampes nocturnes : 

• Avant de dormir, étirez les muscles touchés habituellement par les crampes. Vous pouvez aussi massez vos jambes et vos pieds avec une huile végétale mélangée ou non à quelques gouttes d’huile essentielle. L’huile d’Arnica employée seule est efficace. L’huile d’amande douce peut être mélangée avec une huile essentielle au propriétés spasmodiques et peu odorante (afin que cela ne soit pas trop gênant la nuit) comme l’huile essentielle de Camomille Romaine. 
• Éviter de vous endormir dans une position qui contracte vos muscles. Par exemple, évitez de tendre les pointes de pieds, ce qui pourrait contracter les muscles du mollet. 
• Hydratez-vous suffisamment au cours de la journée. Choisissez de préférence, une eau riche en minéraux et en magnésium. Vous pouvez aussi opter pour des boissons isotoniques ou la prise de solutés de réhydratation. Autre astuce naturelle : le « Rooibos » ! Ce « thé rouge » est une boisson très riche en minéraux qui vous aidera a lutter contre les crampes. 
• Enfin une alimentaire équilibrée et riche en vitamines et en minéraux est la clé contre les crampes surtout si vous êtes sportifs. Intégrez les fruits, les légumes, les céréales complètes et les légumineuses à vos assiettes ! Vous pouvez aussi faire des cure de compléments alimentaires (complexes vitaminés) surtout en période de fatigue. 

Si les méthodes de prévention (hydratation, étirements…) n’ont pas donné de résultat et si les crampes altèrent la qualité du sommeil, le médecin peut éventuellement prescrire des antalgiques à prendre en cas de douleurs. 

Enfin, si  les crampes persistent malgré tous ces moyens et la correction des facteurs de risque, le médecin peut prescrire un traitement préventif à base de quinine. En l’absence d’amélioration, le traitement par quinine doit être arrêté au bout d’un mois. 

La quinine présente des contre-indications (grossesse, troubles du rythme cardiaque…). Elle est soumise à prescription médicale et n’est pas remboursée par l’Assurance Maladie. Elle est susceptible d’entrainer certains effets secondaires (allergie, troubles du rythme cardiaque, vertiges, troubles de l’audition…). Dans ce cas de figure, le traitement doit être arrêté.