Santé

Découvrez le témoignage d’un des 6 patients « guéris » du VIH : « Je n’y croyais pas »

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Près de 40 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde. Parmi elles, 6 sont considérées comme guéries. La dernière en date est surnommée « le patient de Genève ». Romuald a évoqué sa rémission, annoncée en juillet 2023, dans une interview accordée au Parisien ce 29 novembre (source 1).

Le Franco-Suisse de 51 ans contracte la maladie à 18 ans, et reçoit rapidement un traitement. « Le VIH ne m’embêtait pas, je ne l’embêtais pas, j’avais juste quelques cachets à lui donner pour le faire taire », a-t-il expliqué. En 2018, après des décennies à prendre des médicaments contre le VIH, Romuald découvre qu’il est atteint d’une leucémie, un cancer du sang. « À l’hôpital, dans un bureau sombre de 6 m2, on m’a annoncé que sans traitement, il me restait six mois à vivre. » Après une chimiothérapie et radiothérapie intensives, il reçoit en traitement de dernier recours une greffe de moelle osseuse « qui a renouvelé mon système immunitaire et combattu le virus », explique-t-il. Mais rapidement, il rejette la greffe. « Le nouveau système immunitaire devient alors agressif et combat les cellules du patient porteur du VIH. C’est sans doute un des facteurs qui a contribué à éliminer le réservoir viral », précise Asier Saez-Cirion, directeur de recherche à l’Institut Pasteur lors d’un colloque organisé à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida.

Après une nouvelle chimiothérapie, Romuald vainc le cancer. Dans les mois qui suivent, il manque quelque chose dans ses analyses sanguines : le VIH. Un miracle. « Je n’y croyais pas. Personne n’a compris comment c’est arrivé. Malgré le fait qu’il n’y ait pas cette mutation, ça a fonctionné. Et quand on m’a dit ça, c’était fabuleux. Il n’y a pas de mot pour le définir. J’y pense encore », se souvient-il. Le « patient de Genève » a définitivement arrêté son traitement contre le VIH en 2021. Selon le chercheur Asier Saez-Cirion, Romuald est « probablement guéri. Pour être catégorique, il faudrait pouvoir vérifier chaque cellule (de son corps, ndlr), ce qui est impossible ».

6 patients guéris dans le monde

Romuald et les 5 autres patients guéris du Sida avant lui (les patients « de Berlin », « de Londres, » de Dusserdorf «, »de New-York « et » de City of Hope «) ont bénéficié d’une greffe de moelle osseuse dans le cadre d’un traitement contre une leucémie. Si les précédents patients remis ont obtenu des cellules souches porteuses d’une mutation génétique rendant les cellules résistantes au VIH, le » patient de Genève « » a bénéficié d’une greffe de cellules souches qui, pour la première fois, ne présentent pas de mutation génétique rare pouvant expliquer cette rémission. Ce qui en fait un cas unique”, précisaient les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) dans un communiqué annonçant sa rémission (source 2). « Je suis certain que bientôt, des personnes comme moi, il y en aura plein », espère Romuald.

Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives pour mieux comprendre – et peut-être un jour contrôler – la façon dont le virus se réplique dans le corps humain. Hôpitaux universitaires de Grenoble.

Le traitement contre le VIH « permet de vivre une vie complètement normale »

En 2022 dans le monde, 30 millions de personnes dans le monde avaient accès à un traitement contre le VIH (source 3). Il consiste en une trithérapie (trois molécules en un médicament) qui doit être prise tous les jours à vie. S’il ne guérit pas de la maladie, le traitement permet de stopper la multiplication du virus. Les patients traités peuvent aujourd’hui « vivre comme n’importe qui, peuvent avoir des rapports sexuels non protégés », rappelle Jennifer Pasquier, directrice scientifique de Sidaction. « C’est une révolution dont les gens ne sont pas tout le temps au courant malheureusement ». Selon un sondage réalisé par l’Ifop pour Sidaction en novembre 2023, « plus d’un quart des jeunes pense qu’une personne séropositive sous traitement peut représenter un danger pour les autres » (source 5).

Pourtant, « le traitement actuel est très efficace. Une personne sous traitement efficace ne peut plus transmettre le virus. Le virus est caché dans les cellules en dormance », rappelle Jennifer Pasquier. Une efficacité également sur l’espérance de vie, qui « se rapproche de plus en plus de celle de la population générale », se réjouit la directrice scientifique de Sidaction.

Mais pour que le traitement soit le plus efficace possible, il doit être mis en place dès le diagnostic, qui est souvent tardif. Pour cela, une seule solution : « il faut se faire dépister », martèle Jennifer Pasquier. En 2022, 43 % des infections à VIH ont été découvertes à un stade tardif de l’infection. Un chiffre qui ne baisse pas par rapport aux années précédentes, selon l’association AIDES (source 4). Cette même année, en France, entre 4 200 et 5 700 personnes ont découvert leur séropositivité. « C’est une course contre la montre. Le virus se réplique et se dissémine très rapidement dans toutes les cellules du corps. Donc plus le traitement est pris tôt, moins on laisse le temps au virus de créer ses réserves dans les cellules », explique-t-elle. Des recherches sont toujours menées pour améliorer le traitement actuel, voire trouver un remède.

En cas de comportement à risque, un traitement post-exposition (TPE) est disponible dans les services d’urgence des hôpitaux. Il doit être pris dans les 48h pour « empêcher le VIH de s’installer dans le corps », explique Jennifer Pasquier. 

Vidéo : Le témoignage d’Anne, qui vit avec le VIH depuis 37 ans

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