Santé

Enceinte et diabétique : une grossesse à risque

[ad_1]

Être diabétique de type 1 et avoir un projet de grossesse : c’est possible ?

Sauf contre-indications médicales, une grossesse est tout à fait envisageable chez une femme vivant avec un diabète de type 1. Même si celle-ci implique un réel investissement de la future maman – qui devra conserver un bon équilibre glycémique durant toute sa grossesse – ainsi qu’une surveillance étroite de l’équipe médicale. Les femmes présentant un diabète de type 1 ou 2 avant la grossesse ont en effet un risque de complications maternelles et fœtales supérieur aux patientes développant un diabète gestationnel. « L’hyperglycémie du début de grossesse peut entraîner des malformations – cardiaques, rénales, osseuses, etc. – du fœtus ainsi qu’un plus grand risque de fausse couche », confirme le Dr. Sophie Jacqueminet, endocrinologue.

Puis-je transmettre mon diabète à mon enfant ?

Lorsqu’une femme diabétique se lance dans un projet de grossesse, se pose légitimement la question de la transmission de la maladie. Cependant, dans le diabète de type 1, le risque est relativement faible : selon une étude (source 1), celui-ci serait de l’ordre de 1,3 à 4 %. En revanche, l’hérédité est plus forte dans le diabète de type 2 : entre 30 à 40 % à l’âge adulte. D’où l’importance de donner de bonnes habitudes hygiéno-diététiques à son enfant dès le plus jeune âge…

Comment concilier diabète de type 1 et grossesse ?

Dans l’idéal, une grossesse chez une femme diabétique doit être planifiée, du moins bien préparée en amont. « Le mieux est que la patiente parle de son désir de maternité avec son diabétologue afin de réaliser les bilans de santé nécessaires et d’optimiser son équilibre glycémique avant même la conception. Par exemple : pour discuter de la mise en place d’une pompe à insuline ou rencontrer les obstétriciens, confie l’endocrinologue. En effet, un mauvais contrôle glycémique durant la période pré-conceptionnelle ou durant le premier trimestre de grossesse augmente le risque de fausse couche et de malformations fœtales ».

D’autre part, les femmes souffrant d’un diabète de type 1 et qui souhaitent démarrer une grossesse doivent également être informées du risque de développement ou de progression de la rétinopathie diabétique, Un examen du fond d’œil avec dilatation devra être réalisé avant la grossesse ou durant le premier trimestre, puis chaque trimestre et un an après l’accouchement…

Vidéo : « je vis ma grossesse à fond ! » le témoignage de Virginie, diabétique de type 1

Gérer les fluctuations de la glycémie

Les modifications hormonales et métaboliques liées à la grossesse rendant plus complexe le contrôle de la glycémie, la difficulté pour la femme enceinte diabétique va être d’équilibrer son diabète pendant neuf mois. En effet, pendant la grossesse, le taux de sucre dans le sang joue parfois au yoyo favorisant la survenue d’ hypoglycémies et d’hyperglycémies.

Des besoins en insuline qui évoluent

Chez la femme diabétique, les besoins en insuline évoluent au fil de la grossesse. Ainsi, si ces derniers vont avoir tendance à diminuer au cours du premier trimestre, ils s’accentuent généralement fortement au second et au troisième trimestre. Et ce, parfois de façon majeure. « En moyenne, les doses d’insuline nécessaires augmentent de 50 %, confirme la Société francophone de diabète (SFD). Les besoins peuvent ensuite se stabiliser, voire diminuer jusqu’à l’accouchement. L’augmentation des besoins en insuline d’action rapide dans la matinée est souvent très marquée ».

Se méfier des hypoglycémies…

Les hypoglycémies – une baisse anormale du sucre dans le sang – étant fréquentes chez les femmes enceintes diabétiques, notamment au cours du premier trimestre de la grossesse, les patientes doivent être particulièrement vigilantes aux signes d’alerte et avoir toujours sur elles de quoi se « re-sucrer ». Selon le Collège National des Gynécologues Obstétriciens Français (CNGOF), entre 40 et 45 % des patientes diabétiques présenteraient des hypoglycémies sévères au cours de leur grossesse.

L’hypoglycémie se manifeste généralement par :

  • des sueurs
  • une pâleur
  • une fringale
  • une vision floue
  • des tremblements
  • une sensation de faiblesse
  • voire une perte de conscience dans les hypoglycémies sévères.

Les hypoglycémies maternelles n’ont pas de répercussions sur le fœtus, précise la Dre Jacqueminet.

… ainsi que des épisodes d’acidocétose

Si les hypoglycémies sont courantes au cours du premier trimestre de la grossesse chez la femme diabétique, des épisodes d’acidocétose (beaucoup plus rares) – favorisés par les vomissements ou un mauvais équilibre du diabète – peuvent au contraire marquer le 2ème et le 3ème trimestre. « L’acidocétose diabétique comportant un risque de 10 à 20 % de mort fœtale, ses facteurs de risque et les symptômes d’alerte doivent être enseignés aux patientes », insiste la Société francophone de diabète.

La mesure et la surveillance stricte de la glycémie ainsi qu’un suivi régulier par un diabétologue permettent d’optimiser les chances que la grossesse se déroule bien.

Quelle alimentation pendant la grossesse ?

L’équilibre glycémique étant essentiel chez la femme enceinte diabétique, son régime alimentaire devra être adapté en concertation avec son diabétologue afin de faciliter le contrôle du taux de sucre dans le sang et de réduire le risque d’acidocétose. « Il peut être utile de consulter une diététicienne ou de revoir la composition des repas et les quantités de glucides avec votre diabétologue en début de grossesse », conseille la Fédération des diabétiques. Il est également conseillé de consommer des fibres (légumes) aux repas ce qui améliore l’équilibre glycémique.

Quels sont les risques du diabète prégestationnel pour la future maman ?

Chez la femme diabétique, la grossesse est considérée comme une grossesse à risque tant pour la maman que pour le bébé. « Il est souhaitable que la patiente diabétique choisisse une maternité de niveau 2 ou 3, insiste la Dre Sophie Jacqueminet. Ce type d’établissement dispose d’un service de néonatalogie – habitué au suivi des nouveaux-nés des femmes diabétiques – et permet le suivi des grossesses à risque ».

La pré-éclampsie

  • des œdèmes importants
  • des maux de tête
  • des troubles visuels
  • des douleurs abdominales ou encore une diminution des urines.

Les femmes enceintes porteuses d’une néphropathie (maladie des reins), atteintes d’hypertension artérielle chronique, d’un lupus ou d’un diabète de type 1 sont plus à même de développer cette pathologie.

La menace d’accouchement prématuré

La menace d’accouchement prématuré (MAP) est également plus fréquente chez les femmes qui ont un diabète de type 1. Selon une étude réalisée par une équipe suédoise et publiée dans la revue Annals of Internal Medicine (source 2), « plus le taux périconceptionnel d’hémoglobine glyquée (reflet de la glycémie) est élevé, plus le risque de menace d’accouchement prématuré est grand ». L’hydramnios – c’est-à-dire l’augmentation du liquide amniotique – plus courant chez les femmes diabétiques, pourrait aussi accroître le risque d’accouchement prématuré.

Quels sont les risques pour le bébé ?

L’hyperglycémie au long cours peut avoir des répercussions néfastes sur le fœtus. « Moins le diabète est équilibré, plus le risque de malformations est important, résume la Dre Sophie Jacqueminet. Les fausses couches sont également plus fréquentes en cas de diabète très déséquilibré ».

Un risque de fausse couche accru

Lors du premier trimestre de grossesse, les fausses couches sont deux fois plus fréquentes chez la femme diabétique en cas de mauvais équilibre glycémique.

Des malformations congénitales

Les malformations, notamment cardiaques, sont plus fréquentes chez les bébés de mamans dont le diabète n’est pas équilibré pendant la grossesse.

Une macrosomie fœtale

Le risque de macrosomie chez le futur bébé est également fortement accru lorsque la maman est diabétique. On parle de macrosomie fœtale lorsque le poids du fœtus est estimé au-delà du 90ème percentile ou que le bébé pèse plus de 4 kg à la naissance. « Un gros bébé peut engendrer des complications lors de l’accouchement : par exemple, une dystocie des épaules », rappelle l’endocrinologue. Les épaules « bloquent » pendant la délivrance par voie basse rendant l’accouchement plus long et difficile. « C’est la crainte de cette complication de la part des obstétriciens qui augmente le taux de césarienne chez les diabétiques », affirme la Fédération des Diabétiques.

Enfin, le risque de mort fœtale in utero est majoré en fin de grossesse. « Des monitorings réguliers sont effectués au dernier trimestre afin de vérifier le rythme cardiaque du bébé, confie la spécialiste. La glycémie étant en général plus difficile à équilibrer en fin de grossesse et le fœtus pouvant souffrir de l’hyperglycémie, l’équipe médicale décide parfois de déclencher l’accouchement entre la 37e et la 39e semaine ».

Qu’est-ce que le diabète gestationnel ? Le diabète gestationnel est un trouble de la tolérance au glucose induit par la grossesse et qui se manifeste par une glycémie élevée chez la femme enceinte et disparaît après l’accouchement. Le test de dépistage s’effectue dès le 1er trimestre de grossesse via un dosage de la glycémie à jeun. Le diabète gestationnel, appelé aussi diabète de grossesse, comportant un risque pour la mère et l’enfant, il doit être surveillé et traité. Sa découverte entraîne la mise en place de mesures hygiéno-diététiques (la future mère devra, par exemple, limiter son apport en sucres rapides et privilégier les sucres lents comme les céréales complètes), d’une activité régulière (par exemple : marcher 20 à 30 minutes par jour) ainsi qu’une surveillance quotidienne de la glycémie. « Si, malgré les mesures hygiéno-diététiques, le diabète n’est toujours pas équilibré, un traitement par insuline pourra être mis en place », conclut la Dre Jacqueminet.

Le diabète gestationnel expose la future mère à un risque accru d’hypertension, à une menace d’accouchement prématuré ainsi qu’à la possibilité de développer un diabète de type 2 après la grossesse. « Le risque principal du diabète gestationnel est la macrosomie, c’est-à-dire un poids du bébé à la naissance supérieur à 4 kg, précise l’endocrinologue. Celui-ci pourra également présenter une hypoglycémie néonatale ». Enfin, l’étude HAPO (source 3) tend à montrer que les enfants nés de mamans qui ont développé un diabète pendant leur grossesse seront plus enclins à une intolérance au glucose.

Continuer la lecture

Afficher plus
Bouton retour en haut de la page