Santé

Femmes enceintes : qu’est-ce que le birth tourism, ce « privilège blanc » qui fait débat ?

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Femmes enceintes : qu'est-ce que le birth tourism, ce « privilège blanc » qui fait débat ?

Sur les réseaux sociaux, certaines influenceuses font la promotion du « tourisme de naissance », qui consiste à accoucher dans un autre pays que le sien, pour que bébé obtienne la double nationalité. Une stratégie qui suscite la polémique.

La tendance du « birth tourism » se répand comme une trainée de poudre sur les réseaux sociaux. Le hashtag associé à cette méthode d’accouchement, que l’on pourrait traduire littéralement par « tourisme de naissance », cumule plus de 18 millions de vues sur TikTok. De nombreuses influenceuses glorifient cette stratégie, adoptée par certaines femmes enceintes, comme le rapporte « Aufeminin ». Mais de quoi s’agit-il exactement ?

Le « birth tourism » consiste à voyager dans un autre pays que celui dont on est citoyen·ne, pour que bébé obtienne la double nationalité, grâce à la politique du droit du sol (ou jus solis). Ce principe juridique offre la possibilité à un enfant né dans un territoire différent de celui de ses parents, d’acquérir la nationalité associée à cet État. Dans un second temps, ce droit peut permettre aux parents d’obtenir un statut de résidence permanente. Dans ce contexte, plusieurs pays ont le vent en poupe, à savoir le Canada, l’Argentine, les États-Unis, le Mexique, le Brésil, Hong Kong ou encore le Costa Rica.

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Deux poids, deux mesures 

La créatrice de contenu Shannen Michaela fait partie de celles qui vantent les mérites du « birth tourism ». Dans un post Instagram, elle confie avoir « travaillé sur un guide complet au sujet du droit du sol », avant de retracer fièrement son périple en Amérique centrale. « J’ai pris l’avion depuis l’Australie pour me rendre au Costa Rica, afin d’accoucher et donner à mon enfant un passeport supplémentaire », écrit l’influenceuse, suivie par près de 270 000 personnes. Et de conclure : « Le droit de naissance est le moyen le plus accessible d’obtenir un deuxième passeport. C’est un investissement pour votre famille, l’avenir de votre enfant et les générations à venir. » 

« Si tu es blanc, c’est ok, mais quand mon peuple le fait, c’est un p*** de problème »

Si cette pratique fait des émules sur la Toile, est aussi très controversée. Shannen Michaela s’est attiré les foudres de bon nombre d’internautes, qui l’accusent de profiter de son statut de privilégiée, et d’en faire, qui plus est, la promotion. « Voilà un exemple typique de ce qui est chic si tu es riche, mais trash si tu es pauvre », s’indigne l’un d’entre eux. D’autres associent cette stratégie à la notion de privilège blanc, et dénoncent une forme de « colonialisme des Temps Modernes ». « C’est fou que les Blancs puissent faire de la publicité sur la façon d’avoir des bébés d’ancrage dans nos pays d’Amérique latine, mais dès que les Latinos tentent d’entrer dans les pays blancs, ils se font tirer dessus à la frontière », « Si tu es blanc, c’est ok, mais quand mon peuple le fait, c’est un p*** de problème, hein ? Tu parles d’un privilège… », lit-on encore parmi les commentaires.

En France, le principe du droit du sol pour les personnes étrangères fait plus que jamais débat. Le Sénat a adopté mardi 14 novembre le projet de loi immigration, en durcissant texte initial du gouvernement. La sénatrice LR Valérie Boyer a fait adopter un amendement qui supprime l’automaticité du droit du sol, rapporte BFMTV. « Tout enfant né en France de parents étrangers peut, à partir de l’âge de 16 ans et jusqu’à l’âge de 18 ans, acquérir la nationalité française à condition qu’il en manifeste la volonté », précise la nouvelle version du projet de loi.


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