Santé

Gaz hilarant : quels sont les risques pour la santé du protoxyde d’azote ?

« Le proto, c’est trop risqué d’en rire ». Voici ce que martèlent les agences régionales de santé (ARS) Île-de-France et Hauts-de-France dans leur nouvelle campagne de communication (source 1) lancée ce mardi 7 novembre pour alerter face à l’utilisation dangereuse et en essor du protoxyde d’azote, plus connu sous son surnom de « gaz hilarant ».

Ce gaz, à l’origine utilisé en médecine « pour son action anesthésiante/analgésiante » selon l’ARS Île-de-France et pour les siphons à chantilly, est détourné depuis 2017. C’est devenu un « phénomène de consommation qui s’est amplifié ces dernières années », notamment au vu de la facilité d’accès au produit, parfois vendu directement sur les réseaux sociaux, et au manque de connaissance de sa dangerosité. Preuves de l’essor de son utilisation récréative : « d’une part avec la présence de plus en plus massive de cartouches métalliques ou bombonnes (qui contiennent ce gaz) sur la voie publique, d’autre part dans les services d’urgence des grandes villes », précise l’ARS. Selon l’addictologue Stéphanie Ladel, « ce n’est pas nouveau, mais ça a effectivement pris un essor ces dernières années ».

L’usage du protoxyde d’azote est surtout constaté chez les « adolescents et les jeunes adultes ». L’addictologue le confirme : « Mes collègues addictologues en milieu hospitalier voient arriver des très jeunes mineurs ou majeurs avec des problèmes aigus à cause de cette consommation ». Selon une enquête de Santé publique France publiée en octobre dernier, « 13,7 % des 18-24 ans ont consommé au moins une fois dans leur vie du protoxyde d’azote » (source 2). Et pour cause : le protoxyde d’azote est un produit euphorisant, qui provoque notamment des fous rires lorsqu’il est aspiré. « En même temps ça s’appelle le gaz hilarant, donc c’est plutôt tentant », estime Stéphanie Ladel. Mais le gaz hilarant a malheureusement bien d’autres effets, loin d’être drôles…

Quels sont les risques pour la santé du gaz hilarant ?

Le gaz hilarant est une « substance addictive pouvant engendrer des symptômes plus ou moins graves, que la consommation soit occasionnelle ou fréquente », alerte l’agence de santé. Selon l’addictologue, le protoxyde d’azote « peut être addictif. Mais souvent les effets secondaires et les problèmes arrivent avant que la consommation soit devenue addictive. Des problèmes suffisamment graves pour qu’ils n’aient pas envie de recommencer ». Les effets nocifs possibles sont nombreux :

  • symptômes neurologiques : fourmillements, perte de sensibilité, troubles de la marche et de l’équilibre, troubles cognitifs, maux de tête, malaises… ;
  • un risque important au niveau cardiovasculaire : AVC, douleurs thoraciques, troubles du rythme cardiaque, embolies pulmonaires… ;
  • symptômes psychiques : agressivité, hallucinations, délire paranoïaque, angoisse, attaque de panique, idées suicidaires, amnésie…

Au-delà de ces risques graves pour la santé, la consommation de cette substance psychoactive représente aussi un risque pour les autres, puisqu’elle peut notamment être à l’origine d’accidents de la route.

Pour alerter face à ces effets, les agences de santé lancent une opération de communication, notamment sur les réseaux sociaux, ou encore avec une vidéo diffusée YouTube en collaboration avec le journaliste Jamy Gourmaud, ancien présentateur de l’émission C’est pas Sorcier.

Si vous ou un proche avez des questions ou nécessite de l’aide, plusieurs ressources sont à disposition, comme le site drogues-info-service avec son numéro d’appel anonyme dédié 0 800 23 13 13. En physique, les Consultations Jeunes Consommateurs (CJC) ou les Centres de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) sont ouverts à tous.

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