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« J’ai changé de vie pour m’installer avec lui à Amsterdam » : 30 ans plus tard, Delphine a retrouvé son amour de jeunesse sur Facebook…

Il y a trente ans, Facebook et Instagram n’existaient pas. Delphine et Martin écoutaient en boucle « Careless Whisper » de George Michael en dansant des slows. Parfois, ils échangeaient quelques baisers. Une amourette adolescente entre un Néerlandais de 15 ans et une Française de deux ans sa cadette, dont la famille s’était installée à Amsterdam. Mais les vacances d’été les séparent, puis un déménagement en France pour Delphine, qui l’éloigne de son mystérieux blond aux yeux bleus. « C’est ce que j’aimais chez lui, ce côté mystérieux, confie-t-elle, trente ans plus tard. Petit, il avait eu un accident de voiture très grave qui lui avait laissé des cicatrices et sur lequel personne ne pouvait le questionner. Ça lui donnait un air différent des autres, un côté bad boy de livres romantiques », plaisante-t-elle.   

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« Je voulais que ma vie avance » 

« La période où j’ai rencontré Martin était l’une des plus belles de ma vie », se souvient la sage-femme, qui raconte son existence douce et insouciante dans sa maison d’Amsterdam, ses amis, les angoisses et les problèmes encore inexistants. Et Martin, qui reste dans un coin de sa tête pendant des années, alors même qu’elle a fait sa vie en France avec un autre homme. Après treize ans de mariage et trois enfants, la passion s’est essoufflée : les époux sont devenus des amis plus que des amants. C’était il y a huit ans. Delphine est envahie par les doutes mais une chose est sûre, elle ne peut plus continuer à vivre cette vie. « Je voulais que ma vie avance, j’avais l’impression de stagner dans tout. » Pour forcer le destin, elle espère une mutation dans une autre région pour respirer enfin. « Quand on s’entend bien avec son conjoint, il n’y a pas vraiment de raison de partir. »

« Trente ans après, je lui ai envoyé “Salut, tu vas bien ?” »  

C’est sur Facebook que Martin refait surface dans sa vie. Après que Delphine a retrouvé le profil de leur ami commun Rudy, celui-ci lui apprend que son amour d’enfance est très heureux dans son mariage et papa d’un garçon. Pourtant, Martin ne l’a pas oubliée non plus. Il l’ajoute sur Facebook au mois de juillet et pendant trois mois, aucun n’engage la conversation. Mais ils « likent » respectivement chaque photo partagée, sans exception. « Je savais tout ce qu’il faisait et il savait tout ce que je faisais aussi. Quand j’ai vu qu’il m’avait ajoutée sur Facebook, j’ai rapidement regardé s’il y avait une femme sur ses photos que je n’ai pas trouvé. Je me suis dit “Ah tiens, sympa !” », raconte-t-elle. 

Plus tard, elle apprendra que ces retrouvailles n’avaient pas été une mince affaire. « Après son divorce, il avait essayé de me chercher sur Google mais avec un nom aussi commun que le mien, il était tombé sur des milliers de résultats. Et puis, il est parti en vacances avec Rudy, notre ami commun, qui lui a donné mon pseudo sur Facebook. C’est comme ça qu’il a enfin réussi à me retrouver. » Delphine se souvient de la date exacte de leur premier échange sur Facebook, trente ans après leur premier baiser. « Le jour où je lui envoyé un message pour la première fois, le 31 octobre, j’avais posté une photo chez le coiffeur juste avant. Je me trouvais pas mal ! » Elle lui envoie un sobre « Salut, tu vas bien ? » qui le met dans tous ses états. « Il m’a depuis raconté qu’il était assis sur son canapé quand la notification Messenger est arrivée et il s’est mis à paniquer, rit-elle. On a discuté pendant dix jours avant de se revoir. Il se trouve que j’avais prévu d’aller à Amsterdam en famille, où il vivait encore. J’ai prétexté une réunion d’anciens copains d’école pour le retrouver. » 

« Il avait gardé mes lettres d’amour datées de 1985 » 

 La perspective de revoir Martin l’angoisse. Tant d’années ont passé, ils ont tous les deux changé. Et s’ils n’avaient plus rien en commun ? « Ça a été électrique. Quand on se touchait, j’avais l’impression d’être parcourue par des décharges. On était tous les deux dans le même état. A tel point qu’après m’avoir ramenée, il s’est perdu dans sa propre ville. Il lui a fallu près d’une heure pour rentrer chez lui. » Quelques jours plus tard, Martin se rend à son tour à Paris. Pour le voir, Delphine invente une nouvelle excuse. Assis dans le jardin du Luxembourg, ils parlent déjà de leur avenir, comme si leur futur ensemble était une évidence. Delphine viendra s’installer avec lui à Amsterdam. « Peu après, j’annonçais ma décision de changer de vie à mon mari et mes enfants. Évidemment, ça n’a pas été facile, mais je pense qu’il a apprécié de ne pas être le dernier à l’apprendre et surtout, que je ne l’avais pas trompé. Il a proposé que les enfants partent avec moi, ça a été une grande preuve d’amour de sa part. On a dû cohabiter pendant six mois, le temps que j’organise mon départ. C’était un peu tendu mais j’étais tellement sur mon nuage que je souriais constamment. » 

 Delphine et Martin se sont mariés en 2016 et ont commencé une nouvelle vie aux Pays-Bas, où Delphine s’est reconvertie en kraamzorg, une sage-femme qui accompagne les mères pendant le post-partum. Si leur amour est sans faille aujourd’hui, Delphine a toujours voulu savoir si ses sentiments d’adolescente étaient réciproques à l’époque. « Il m’a dit qu’il était très amoureux lui aussi, puis il m’a demandé si je détestais toujours autant les spaghettis bolognaises… Bizarre, comment pouvait-il savoir cela ? J’étais pourtant sûre de ne l’avoir jamais mentionné sur mon profil Facebook. En fait, je lui en avais parlé dans les lettres envoyées en 1985 et qu’il lisait encore aujourd’hui. Pour qu’il apprenne à me connaître, j’avais érigé une liste des choses que j’aimais et n’aimais pas. Parmi elles, il y avait les spaghettis à la bolognaise. »  

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