Santé

J’ai du mal à respirer : quelles causes ? Que faire ?

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L’impression d’avoir du mal à respirer ne doit pas être prise à la légère. En langage médical, nous parlons de « dyspnée ». La dyspnée est une difficulté respiratoire qui peut être aiguë ou chronique. 

« Avoir du mal à respirer » ou « dyspnée »

La sensation désagréable d’avoir du mal à respirer peut-être subjective chez le sujet en bonne santé. Dans ce cas, il pourrait bien s’agir d’une simple hyperventilation liée au stress : c’est la fameuse crise d’angoisse ou crise de tétanie/spasmophilie. 

Néanmoins, une difficulté à respirer aussi appelée dyspnée peut être due à une maladie pulmonaire (asthme, BPCO, pneumopathie interstitielle…), cardiaque (insuffisance cardiaque principalement) ou encore sanguine (anémie). Dr. Sofiane Ajina, pneumologue. 

Les personnes disent « manquer d’air » ou « se sentir oppressées au niveau du thorax ». Les symptômes associés à la dyspnée sont différents en fonction de la maladie en cause. 

Causes : qu’est-qui peut causer une gêne respiratoire ?

Une difficulté à respirer peut survenir brutalement (nous parlons de dyspnée aigüe) ou au contraire s’installer et s’aggraver progressivement (dyspnée chronique). 

Comment expliquer la dyspnée aigüe ?

Un épisode de dyspnée aigüe peut être la conséquence de : 

  • Une crise d’asthme : ces poussées peuvent apparaître spontanément ou être déclenchées par certains facteurs (allergène respiratoire, effort physique, odeur irritante…). À noter que l’asthme peut aussi entraîner une dypnée chronique avec un essoufflement marqué et des sifflements. 
  • Un pneumothorax : dans ce cas, la dyspnée apparaît brutalement et est associée à une douleur thoracique intense. Cette affection touche préférentiellement les sujets jeunes, fumeurs et aux silhouettes longilignes. 
  • Une embolie pulmonaire : cette urgence vitale correspond à l’obstruction d’une artère pulmonaire ou à l’une de ses branches.  D’autres symptômes sont caractéristiques : une accélération du rythme cardiaque (tachycardie), une tension artérielle basse, des signes périphériques de choc (marbrures des genoux, doigts et lèvres bleus, froideur des mains et pieds) … 
  • Un étouffement par fausse route : dans ce cas, le patient présente aussi une quinte de toux et un sifflement respiratoire après avoir ingéré un aliment. 
  • Un œdème pulmonaire caractérisé par l’accumulation de liquides dans les espaces extravasculaires pulmonaires jusque dans les alvéoles. Il est le plus souvent la conséquence d’une insuffisance cardiaque. 
  • Une aggravation soudaine d’une maladie pulmonaire (comme une fibrose pulmonaire idiopathique par exemple) ; 
  • Une maladie pulmonaire aiguë sévère qui se développe subitement (comme une pneumonie infectieuse sévère) ; 
  • Un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA), une forme gravissime d’insuffisance respiratoire qui peut avoir de multiples causes : pneumopathie infectieuse, intoxication, choc violent sur le thorax … 

Chez le sujet en bonne santé, une difficulté à respirer a parfois une origine psychogène en cas de stress. Nous parlons de crise d’angoisse ou de spasmophilie. La dyspnée correspond alors à une hyperventilation

À quoi est due la dyspnée chronique ?

Une difficulté à respirer permanente et d’installation progressive, peut être le signe de diverses pathologies comme : 

  • Une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) qui est fortement suspectée chez les sujets fumeurs qui présentent une toux chronique avec expectorations. La gêne respiratoire est alors un signe de gravité. Elle est susceptible de s’intensifier avec l’effort physique ou en cas d’infection. 
  • La mucoviscidose ; 
  • Une pneumopathie intersitielle diffuse (comme une fibrose pulmonaire idiopathique) ; 
  • Une maladie neuromusculaire (myopathie de Duchenne, sclérose latérale amyotrophique ou SLA) qui peut affecter les muscles respiratoires. 
  • L’obésité : elle entraîne une atteinte restrictive, des modifications de la mécanique ventilatoire et une altération de la commande respiratoire. 
  • Une pneumopathie ou pneumonie d’origine infectieuse (liée à une bactérie ou à un virus) ; 
  • Une pleurésie qui correspond à un épanchement de liquide dans la cavité pleurale. La dyspnée est un signe de gravité (elle témoigne d’un épanchement abondant). Des douleurs thoraciques sont souvent associés ; 
  • Une anémie (carence en fer ou en vitamine B12) ; 
  • Une acidose métabolique (d’origine diabétique ou rénale) ; 
  • une pathologie cancéreuse (comme un cancer du poumon) ; 
  • Une insuffisance cardiaque

Essoufflement et respiration difficile: une cause parfois cardiaque

En cas d’insuffisance cardiaque, une gêne respiratoire peut survenir. Elle est causée par une augmentation de la pression du sang dans les vaisseaux pulmonaires, empêchant le bon fonctionnement des poumons. 

Cette dyspnée se traduit d’abord par un essoufflement à l’effort, puis pour des efforts de plus en plus minimes et enfin au repos en position assise. Une toux et/ou d’un essoufflement en position allongée, sont des signes d’aggravation.

En cas de dyspnée d’origine cardiaque, d’autres symptômes sont souvent associés : douleurs thoraciques, céphalées, fatigue, tachycardie, palpitations, gonflements de parties du corps … 

Quand s’inquiéter d’une difficulté à respirer ?

D’une façon générale, mieux vaut consulter un médecin si vous présentez des difficultés respiratoires d’apparition brutale ou progressive et même si vous êtes en bonne santé (et sans antécédent de maladie pulmonaire ou cardiaque) si : 

  • ces symptômes sont intenses ; 
  • ont tendance à persister ou à s’aggraver. 

Mieux vaut consulter en urgence, en cas de difficulté respiratoire majeure inhabituelle accompagnée de signes de gravité (altération de l’état général, signes infectieux, douleurs thoraciques…) ou bien qui persistent dans le temps ou survenant au repos. Dr. Sofiane Ajina, pneumologue. 

En cas de dyspnée, le médecin réalise un examen clinique complet. S’il soupçonne une maladie sous-jacente, il peut prescrire des examens complémentaires (examen sanguin, EFR, test d’effort,  électrocardiogramme, imageries pulmonaires ou cardiaques…) et/ou orienter le patient vers un spécialiste. 

Dyspnée : à quels traitements s’attendre ?

Le traitement d’une difficulté à respirer (dyspnée) repose sur celui de la pathologie sous-jacente. Par exemple, en cas de BPCO du fumeur, un sevrage tabagique est la première mesure à mettre en œuvre afin d’espérer une amélioration. 

Il existe des traitements visant à soulager les symptômes en cas d’insuffisance respiratoire en lien avec la dyspnée comme l’oxygénothérapie qui consiste en l’administration d’air enrichie en oxygène. Par exemple, l’oxygénothérapie de courte durée peut être prescrite à des patients qui présentent un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA). L’oxygénothérapie de longue durée est quant à elle réservée aux cas d’insuffisance respiratoire chronique liés à différentes maladies respiratoires avancées (comme la BPCO sévère par exemple). 

La réadaptation respiratoire s’adresse aussi aux patients souffrant d’insuffisance respiratoire chronique quelqu’en soit la cause, elle associe un programme physique pour améliorer les capacités d’effort et des séances d’éducation thérapeutique pour améliorer la prise en charge globale de la maladie.

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