Santé

La fasciathérapie, qu’en attendre pour mincir ?

Définition : la fasciathérapie, c’est quoi ?

La fasciéthrapie est une thérapie manuelle, « non-médicamenteuse » qui s’adresse aux fascias et qui va aussi aider à retrouver de la malléabilité des structures anatomiques y compris l’os (l’os est d’ailleurs un fascia).  Attention toutefois car si cette technique va agir sur des troubles fonctionnels, elle ne remplacera en aucun cas un avis et traitement médical.
Précautions dites, détails !

Les fascias, c’est quoi ?

Les fascias sont des fines membranes qui enveloppent muscles et organes donnant sa forme et ses contours à notre corps. « Très innervés (c’est notre plus grand organe sensoriel) et sensibles au stress, ils vont, par leur tension et leur crispation créer des douleurs, des troubles fonctionnels et des changements dans la perception de notre corps. Le fait de les détendre va pouvoir libérer ces tensions à différents endroits du corps et redonner une meilleure conscience corporelle  » précise Isabelle Bertrand. De ce fait, la fasciathérapie va, en permettant aux fascias de retrouver leur tonicité, de contribuer à un meilleur maintien et fonctionnement des organes, de la posture et de la forme corporelle

Comment agit la fasciathérapie ? Quels bienfaits en attendre ?

« La fasciathérapie est approche non manipulative qui sollicite les capacités d’autorégulation du corps, prend en compte l’unité corps/psychisme et développe la perception du corps » précise Isabelle Bertrand, enseignante dans le domaine. Tout comme l’ostéopathie dite « fonctionnelle », elle ne cherche pas à « remettre en place » ou à imposer la « correction » par une action extérieure mais par des gestes lents et profonds « dans le bus d’aider les fascias à retrouver leur élasticité, leur mobilité et leur mouvement. Son but est ainsi double : permettre au corps de retrouver sa physiologie et accorder le corps et l’esprit, partant du principe que ces derniers ne forment qu’un » détaille Isabelle Bertrand.

Peut-on consulter un fasciathérapeuthe pour un problème de poids ?

Selon l’origine des kilos en surplus (stress, suite aux régimes à effet yo-yo, changements hormonaux…), la fasciathérapie pourra agir à plusieurs niveaux sur la perte de poids et de façon indirecte : 

  • Visée corporelle : « La fasciéthérapie va agir de façon à libérer les tensions de l’intestin, des viscères, du foie…y compris en libérant certaines adhérences, tensions permettant à la personne de se sentir plus détendue et mieux dans son corps » détaille Isabelle Bertand, chercheuse en fasciathérapie. Le métabolisme et la digestion seront alors améliorés et avec pour conséquence « une possible action bénéfique sur le poids ». Cette pratique pourra également soulager certaines douleurs physiques associées au surpoids, telles que les douleurs abdominales, lombaires ou des membres inférieurs.
  • Visée psychique : Cette méthode va favoriser une meilleure conscience de soi par le relâchement des fascias. « Ceux-ci possèdent en effet des capteurs de l’intéroception (ndlr : c’est le sens interne qui nous informe des besoins de notre corps (faim, fatigue, soif, température). Leur détente et leur régulation tonique vont permettre aux individus de pouvoir avoir une meilleure perception de leurs besoins, de mieux percevoir la satiété lors des repas et de sentir ce qui leur fait vraiment du bien (choix alimentaires, activité sportive…) » détaille Isabelle Bertrand. Elle ajoute : « Beaucoup de patients disent avoir retrouvé le goût de cuisiner, l’envie de reprendre soin de leurs corps. 
  • Visée pédagogique : « En complément, le fasciathérapeute pourra rappeler au patient certains point essentiels autour de l’alimentation (mastication lente, prendre ses repas au calme…). « Plusieurs patients ont d’ailleurs pu observer que le fait de cuisiner stimule les sens (vue, odorat, choix des textures…) et que cela crée une activation biologique qui stimule et favorise la digestion » complète Isabelle Bertrand.

Un accompagnement clé pour une post-opération gastrique

Nausées, reflux gastriques (acidité), stress liée à l’intervention…les effets post-opératoires d’une chirurgie gastrique type bariatrique… peuvent être multiples. Même s’il manque encore des preuves scientifiques à ce sujet, un fasciathérapeute pourrait bien aider à libérer les éventuelles adhérences cicatricielles afin de retrouver du tonus tout en soulageant des possible suites de l’anesthésie (fatigue…) et évacuer le stress lié à l’intervention. 

Comment se déroule une séance de fasciathérapie pour un accompagnement minceur ?

« Il y aura d’abord un entretien pour définir le projet de la personne, venir présenter ce que cette méthode peut lui apporter ou pas en fonction de ses attentes » prévient Isabelle Bertrand, chercheuse en fasciathérapie. Le praticien s’assurera que la personne ait un suivi médical et/ou un suivi en diététique ou nutrition afin d’inscrire la pratique dans une prise multidimensionnelle. 
« Ensuite, on propose à la personne de s’allonger en restant habillé. On procède à un bilan de l’état général des différents fascias pour évaluer leur niveau de tension puis progressivement, on va travailler pour détendre ces tensions internes ou dynamiser ceux qui le nécessitent pour relancer le tonus de l’organisme. Dans le cas d’un problème de poids, l’idée sera souvent d’aider à retrouver le rythme de digestion » exprime la praticienne en fasciathérapie. La séance est généralement suivie d’un entretien verbal qui permet à la personne de témoigner des changements perçus dans son corps (légèreté, plaisir, forme, etc…).

Le praticien en fasciathérapie pourra également donner des exercices de gymnastique sensorielle pour prolonger les effets des séances réalisées.

Quels exercices pour travailler les fascias chez-soi ?

Toujours dans l’idée d’améliorer sa perception de soi-même, son ressenti positif, plusieurs exercices peuvent être conseillés de pratiquer à domicile. À titre d’exemples, Isabelle Bertrand nous en livre deux, elle met en garde : « Ceux-ci vont agir pour harmoniser les sensations mais en aucun-cas comme effet ventre-plat ».

  • « La personne est assise sur une chaise dans un endroit plutôt calme, on va l’inviter à fermer les yeux,  percevoir son ventre ; s’il est tendu ou serré ; et puis on va lui proposer de l’engager vers l’avant pour laisser ses viscères avancer, de faire une posture et de repartir en arrière là aussi avec son ventre. L’exercice peut se répéter plusieurs fois pour conscientiser nos viscères et organes dans cette zone digestive.
  • « On peut aussi faire comme si voulait amener son foie vers le côté (glissement au niveau des côtes par exemple) dans l’idée de retrouver du mouvement dans cette partie. »

Combien de séances prévoir pour un résultat visible ?

Un accompagnement pour la perte de poids nécessite plusieurs séances dans le temps pour éviter les « rechutes » (compulsions ou mauvais choix alimentaires) et travailler sur la motivation des personnes. « On sera sur un suivi variable selon les patients, mais comptez environ une session par mois durant 6 mois afin d’obtenir de réels effets minceur (changements de rapports à l’alimentation, amélioration de la circulation sanguine, meilleure digestion…). Dans le cas d’une obésité sévère, le programme pourra s’étendre sur deux ans à raison de consultations tous les deux ou trois mois par exemple, mais cela varie vraiment des individus » ajoute Isabelle Bertrand. 

Effets secondaires et contre-indications

Effets secondaires

« Comme on libère des tensions, certaines personnes peuvent se sentir un peu fatigué, courbaturé durant un ou deux jours après la session, ce n’est toutefois pas systématique » précise Isabelle Bertrand, fasciathérapeute.

Contre-indications

Cette technique sera surtout à éviter chez les personnes ayant des problèmes vasculaires (comme une phlébite) ou en cas de troubles psychiatriques.

Selon la chercheuse, Isabelle Bertrand, les personnes sous chimiothérapie pourraient en revanche tout à fait y recourir. En somme : « Dès l’instant, où le corps médical préconise au patient de bouger, de se remettre en mouvement, la fasciathérapie sera envisageable sans risques sur la santé. 
Sauf contre-indications médicales, les femmes enceintes pourraient elles aussi faire des séances de fasciathérapie dans le but de soulager les douleurs dorsales ou du bassin, d’apaiser les nausées du premier trimestre notamment. 
Un avis médical sera dans tous les cas préférable avant de se lancer dans une session de fasciathérapie.

Est-ce que la fasciothérapie fait mal ?

La technique de fasciathérapie n’est pas forcément une méthode de massage « doux » au sens propre du terme puisqu’elle consiste à appuyer les points de tension « pour les libérer ». « En revanche, cette méthode ne devra en aucuns cas faire mal et toujours rester respectueuse du patient.

Comment choisir le bon praticien ?

Comme toute pratique de médecine complémentaire non réglementée, il est conseillé de vérifier la qualification du praticien et sa formation. Pour ce faire, se refèrer à l’annuaire de l’association FasciaFrance qui regroupe les praticiens exerçant la fasciathérapie via la Méthode Danis Bois (MDB).

En conclusion : fasciathérapie ou non ? Si cette méthode ne conviendra pas à tous pour « sa mollesse » qui lui est parfois reprochée et le manque d’études scientifiques au sujet de son efficacité, la pratique semble bel et bien avoir trouvé ses adeptes. 

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