Santé

La sodomie augmente-t-elle le risque d’incontinence anale ?

Introduction : qu’est-ce que la sodomie ? qu’est-ce que l’incontinence anale ?

La sodomie est un rapport sexuel qui consiste en une pénétration de l’anus de la personne partenaire, généralement avec le pénis ou à l’aide d’un objet (sextoy) ou doigt.

Incontinence anale, de quoi parle-t-on ?

L’incontinence anale est l’impossibilité de retarder volontairement le passage du contenu intestinal à travers l’anus. Celle-ci doit être ressentie pendant une durée minimale de trois mois pour être considérée telle. Elle peut concerner les gaz et/ou les selles. « On parlera d’incontinence fécale en cas de pertes de selles », précise le Dr Axel Egal, gastro-entérologue et proctologue au sein du groupe hospitalier Diaconesses-Croix Saint-Simon à Paris.

Quelques chiffres (source 1)

  • L’incontinence anale concerne 1 million de Français dont 350 000 sont des incontinences sévères, selon le site de la société savante des maladies et cancers de l’appareil digestif.
  • Les femmes sont plus touchées par l’incontinence anale (7,5 % contre 2,4 % chez les hommes).
  • Environ 5,1 % de la population adulte en France souffre d’incontinence anale (11 % des personnes de plus de 45 ans).

Sexe anal et incontinence anale, quel lien ?

L’effet des rapports ano-rectaux sur la continence est discuté.

  • Dans une étude ancienne, « il est considéré qu’ils n’entraînent ni trouble de la continence, ni rupture sphinctérienne chez les homosexuels masculins. Cependant, un amincissement non significatif des sphincters interne et externe est mis en évidence en écho-endoscopie ainsi que des pressions anales de base diminuées sans anomalie de la contraction volontaire (source 1). »
  • Dans un travail plus récent mené sur une cohorte de 6 150 individus, « la prévalence de l’incontinence augmente chez les patients ayant des rapports anaux » (source 2).

Ces différentes études ne précisent malheureusement pas le type de sexualité anale et ne recherchent pas les pratiques sexuelles dites à risque.

Dans une autre étude (source 3), sur plus de 24 000 patients HSH (Homme ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes), les facteurs de risque de développer une incontinence anale secondairement à la pratique de rapports anaux étaient :

  • rapports anaux supérieurs à une fois par semaine,
  • chemsex,
  • pratique du fist-fucking,
  • faible niveau socio-économique.

Incontinence anale et fécale, qu’en est-il chez les femmes ?

Chez les femmes rapportant au moins un rapport anal le mois précédent, il existerait une incontinence anale dans 28,3 % des cas (source 4).  « Dans cette étude, il n’existait toutefois pas de comparaison avec des patientes ne pratiquant pas la sodomie. Il est donc compliqué de conclure à un lien entre les deux car l’incontinence anale présente de nombreuses causes possibles », nuance le Dr Egal.

 Ce qu’il faut retenir. La sodomie augmente le risque d’incontinence fécale,  « si elle est pratiquée de manière violente, et en particulier en cas de rapports plurihebdomadaires, de consommation de drogues dans un contexte sexuel (chemsex) ou de pénétration anale de la main ou du poing (fist-fucking) », indique une publication du site Edimark (source 5). 

Sodomie et incontinence urinaire, qu’en est-il ?

« Il n’existe à ce jour pas de lien entre l’incontinence urinaire et les rapports sexuels anaux », insiste le Dr Axel Egal.

Incontinence anale : si ça arrive, quand s’inquiéter et que faire ?

Qu’est-ce qui peut provoquer l’incontinence anale (IA) ?

  • Les causes principales sont représentées par les antécédents obstétricaux (accouchements traumatiques, déchirures périnéales) et chirurgicaux (chirurgie proctologique quelle qu’en soit la raison).
  • Il existe de nombreuses autres causes plus rares mais pouvant parfois être graves (cancer de l’anus et/ou du rectum).
  • Les troubles du transit (diarrhée ou constipation) et l’âge aggravent l’incontinence anale.

L’examen clinique avec toucher rectal et anuscopie est le seul examen nécessaire afin de vérifier l’absence de maladie cancéreuse et d’évaluer la tonicité des sphincters anaux. En fonction de l’interrogatoire du patient, d’autres examens peuvent être nécessaires au cas par cas (coloscopie, échographie, manométrie anorectale).

Découvrez aussi notre article sur la fissure anale.

Comment traiter les fuites anales ?

 « Le traitement de l’incontinence anale repose sur un traitement médicamenteux de première intention pour réguler le transit intestinal et assurer une bonne vidange matinale de l’ampoule rectale. En cas de persistance des symptômes, une rééducation pelvi-périnéale spécifique de l’anus et du rectum doit être réalisée.
Celle-ci doit être précédée d’une manométrie ano-rectale afin d’identifier les mécanismes à l’origine du trouble et de permettre une rééducation spécifique », détaille le Dr Axel Egal.

Il complète : « Le kinésithérapeute réalise ensuite plusieurs séances afin d’améliorer le tonus musculaire (sphincters de l’anus et muscles périnéaux) et la sensibilité rectale grâce à une sonde anale et à un appareil connecté permettant au patient de voir ce qu’il fait lorsqu’il serre (biofeedback). » Ces techniques peuvent également être employées en cas de douleurs anales lors des rapports afin d’améliorer le relâchement musculaire même s’il existe peu d’études sur le sujet.

Incontinence anale : qui présente un risque ?

« Toute personne souffrant d’une maladie intestinale est à risque d’incontinence anale, ainsi que les femmes ayant subi un accouchement traumatique », rappelle le site de la société savante des maladies et cancers de l’appareil digestif (source 6). Ce dernier peut être responsable d’une rupture sphinctérienne, favorisée par un poids du bébé supérieur à 4 kg, l’emploi des forceps, d’éventuelles déchirures périnéales ou une dystocie (difficultés mécaniques rencontrées lors de l’accouchement, liée au bébé ou à la morphologie du bassin maternel).

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