L’Angleterre s’apprête devenir le premier pays à distribuer un vaccin contre une IST
Cette initiative fait suite à une augmentation alarmante de 50 % des cas au cours de la dernière année, atteignant un sommet historique avec 82 592 personnes diagnostiquées en 2022, le chiffre le plus élevé depuis le début des enregistrements en 1918. Le Joint Committee on Vaccination and Immunisation (JCVI) a émis une recommandation cruciale au gouvernement, suggérant la mise en place d’un programme de vaccination visant à réduire le risque de contraction de la gonorrhée. Le vaccin envisagé, le MenB, déjà utilisé pour protéger contre la méningite et la septicémie, a démontré une efficacité estimée entre 32,7 % et 42 % dans les études.
Le JCVI propose une approche ciblée, en priorisant les hommes homosexuels via les services de santé sexuelle pour ce programme de vaccination. Cette mesure préventive pourrait également inclure la vaccination contre le mpox, anciennement connu sous le nom de monkeypox (variole du singe), pour ce groupe à risque élevé.
« L’introduction d’un programme de vaccination contre le MenB pour prévenir la gonorrhée en Angleterre serait une première mondiale et devrait contribuer de manière significative à réduire les taux de gonorrhée, qui atteignent actuellement un niveau record », explique le professeur Andrew Pollard, président du JCVI.
Au-delà de la lutte contre la gonorrhée, le JCVI recommande également un programme de vaccination systématique et ciblée contre la variole, en réaction à l’épidémie de grande ampleur observée au début de l’année 2022. Cette double approche vise à protéger les personnes les plus exposées au risque d’infection, avec des détails opérationnels à définir après l’approbation ministérielle. Katy Sinka, responsable des infections sexuellement transmissibles à l’Agence britannique de sécurité sanitaire, a salué cette proposition comme une intervention extrêmement bienvenue. Elle a souligné que, face à la résistance croissante de la gonorrhée aux antibiotiques, une initiative de vaccination systématique pourrait renforcer la préparation à faire face à cette menace en constante évolution (source 1).
Cependant, alors que l’attention se concentre sur la gonorrhée, les experts insistent sur la nécessité de ne pas négliger la variole, soulignant que bien que les cas soient actuellement rares en Angleterre, une vigilance continue est essentielle pour prévenir d’éventuelles épidémies majeures à l’avenir. Tout programme de vaccination systématique visant les personnes les plus exposées au risque d’infection contribuera, selon eux, à maintenir le contrôle de ces maladies et à éviter des situations épidémiques dévastatrices. La décision finale sur ces nouveaux programmes de vaccination repose désormais entre les mains des ministres du ministère de la Santé et des Affaires sociales. Si l’avis est accepté, les détails opérationnels sur la mise en œuvre du vaccin seront élaborés pour concrétiser cette avancée majeure dans la santé publique britannique.
