Santé

Sodomie, quels risques liés à cette pratique de sexe anal ?

Chaque année, la sodomie conquiert un peu plus la population française. L’Ifop révélait dans un sondage nommé “Les Français, le sexe et la politique” que près de 50 % des sondés avaient déjà pratiqué la sodomie » (source 1).

Est-ce que la sodomie fait mal ?

Une sodomie bien préparée ne fait pas mal, pas plus que tout autre rapport sexuel d’ailleurs. Idem pour toutes les pratiques sexuelles (anales ou autres).

Pénétration anale, qu’en est-il des risques ?

Jusqu’à maintenant, la seule réponse fournie par la littérature scientifique était de dire qu’il n’existe pas de complication aiguë (hémorroïdes, fistules) lors de rapports anaux consentis. « Il y aurait en revanche une diminution du tonus musculaire anal de repos chez les patients ayant des rapports anaux réguliers mais qui ne semble toutefois pas corrélée à une incidence plus élevée d’incontinence anale », indique le Dr Egal.

Il complète : « Il n’existe pas non plus de risque de développer une infection urinaire ». Pour ce qui est de l’incontinence urinaire, là aussi, zéro lien avec la sodomie.

Complications et effets secondaires

« Il existe bien des effets secondaires/complications graves liés à la pratique de la sodomie dans le cadre de rapports sexuels anaux non consentis, de pratiques dites hard (fist-fucking, double pénétration, instruments…). Ces risques sont accrus dans le cadre d’une prise de toxiques, une pratique appelée « chemsex » (en raison d’une diminution de la sensation douloureuse) », souligne le médecin. Et d’ajouter :

Le risque principal associé à cette pratique reste une plus grande probabilité de contracter une maladie sexuellement transmissible. Dr Axel Egal, gastrentérologue

Sodomie et IST (Infections sexuellement transmissibles) : de quels risques parle-t-on ?

Les IST qui peuvent être contractées lors d’une pénétration anale :

  • la syphilis ;
  • la gonococcie ;
  • la chlamydiose ;
  • le mycoplasme ;
  • les hépatites A, B et C ;
  • le virus du sida (VIH) ;
  • certains parasites (giardose, amibiase)

Y a-t-il plus de risques d’attraper une IST par voie anale que par voie vaginale ?

« Il existe des risques pour dans les deux cas. Pour le VIH, le risque est plus fort lors d’une pénétration anale puisque celle-ci peut provoquer des microfissures, laissant plus facilement passer les bactéries dans le sang », précise le Dr Axel Egal. Il précise : « Les rapports anaux non protégés peuvent également entraîner la propagation de parasites (giardase, amibiase) ce qui n’est pas le cas pour les rapports vaginaux. »

En cas de rapports dits non exclusifs, et sans tests de dépistage réalisés au préalable, il faudra donc systématiquement utiliser un préservatif du début jusqu’à la fin du rapport.

Si vous pénétrez votre partenaire, pouvez-vous attraper une IST ?

Oui, si vous pénétrez avec votre pénis ! « Les IST (infections sexuellement transmissibles), comme le VIH, peuvent être transmises aux deux partenaires lors d’une pénétration anale non protégée par un préservatif, car le gland est une muqueuse et est donc sensible au passage des IST comme la muqueuse vaginale ou anale », indique le site du gouvernement, Question Sexualité (source 1).

Si vous êtes une personne pénétrée, pouvez-vous attraper une IST ?

Oui, si votre partenaire vous pénètre sans préservatif ou qu’il ou elle utilise des doigts ou objets souillés, vous êtes exposé à des risques de contamination, car la muqueuse anale est fine et fragile. Ces risques seront d’autant plus importants s’il y a éjaculation à l’intérieur. L’utilisation de salive peut également favoriser la transmission de germes.

Si vous ne vous êtes pas protégé, comment faire ?

Si vous avez eu des rapports anaux non protégés, pensez à faire des dépistages. Précisez au professionnel de santé que vous avez ce type de rapports, car certains dépistages peuvent se faire par prélèvement local (en plus de la sérologie par prise de sang qui peut être proposée).

Qu’en est-il de la transmission de l’HPV (papillomavirus humain) ?

Si la transmission du HPV (Human Papillomavirus) est réduite par le préservatif, elle reste toutefois possible,  « notamment s’il existe des lésions actives chez le partenaire (condylomes) car ce virus touche également la peau autour des organes génitaux et de l’anus », détaille le proctologue. Une vaccination universelle permettrait de diminuer les lésions liées au papillomavirus et de rendre quasi inexistant le risque de cancer de l’anus lié au HPV, d’autant plus si elle est pratiquée avant l’âge des premiers rapports sexuels.

Conseils : comment « faire de l’anal » sans risques ?

L’éducation à la sexualité anale étant peu réalisée, « il est fréquent que certains prérequis à des rapports confortables de ce type soient oubliés »,  explique le Dr Axel Egal. En rappeler les principaux principes a donc du sens.

  • Éviter de manger juste avant le rapport anal car cela peut provoquer l’envie d’aller aux toilettes.
  • Avoir une bonne hygiène des mains et des zones génitales. Veiller à avoir des ongles courts et à ce que la peau des doigts ne présente pas de lésions.
  • « L’utilisation systématique de poire à lavement est déconseillée car elle peut provoquer des lésions au niveau des muqueuses et créer un environnement propice à la transmission des IST », prévient le Dr Egal.
  • Contrairement au vagin, l’anus ne se lubrifie pas naturellement, il faut donc utiliser du lubrifiant en quantité suffisante. « La lubrification peut être réalisée à l’aide d’un lubrifiant à base de silicone, de glycérine, d’huile ou à l’eau », illustre le médecin. Il poursuit : « Des lubrifiants au CBD marketés comme aidant à la détente musculaire existent également, même si ceci n’est pas prouvé scientifique mais il s’agit d’une piste intéressante. » Enfin, la lubrification à l’aide de salive, présentant un risque de transmission d’IST (essentiellement de type gonocoque), sera donc à éviter.
  • Y aller progressivement : « Une dilatation douce et progressive (avec le doigt puis instrumentale) avant le rapport peut être réalisée afin d’améliorer la détente de la musculature anale et de diminuer d’éventuelles douleurs liées à cette pratique », conseille le médecin proctologue.
  • Éviter de passer d’une pénétration anale à une pénétration vaginale ou buccale, au risque de transmettre des bactéries et donc de créer des infections comme des cystites ou des vaginites, bénignes mais très inconfortables. Si l’on souhaite passer de l’une à l’autre, il est donc important de se laver ou de changer de préservatif.
  • Enfin, « l’environnement pratique et psychologique doit être confortable car le stress peut provoquer ou aggraver une contracture anale rendant les rapports difficiles et douloureux et peut à terme créer un blocage psychologique à la pratique des rapports anaux », poursuit le médecin.
  • Enfin et la base : avoir le consentement mutuel. Il est indispensable de discuter de vos envies, de vos désirs et limites avec votre partenaire avant de passer à cette pratique.

Que faire en cas de fissure anale durant un rapport sexuel ?

En cas de fissure anale, il est recommandé de régulariser le transit et d’appliquer une pommade et/ou des suppositoires cicatrisants, disponibles en pharmacie. Si au bout de quelques jours, les symptômes persistent, consulter un médecin qui vous redirigera au besoin vers un spécialiste (proctologue, gastro-entérologue). Dans tous les cas, si vous avez des signes anormaux comme une sensation de boule, des douleurs ou des saignements persistants, consulter rapidement un médecin et stoppez la pratique.

Les contre-indications à la pénétration anale (douleur, hémorroïdes…)

Ne pratiquez pas en cas de pathologie proctologique active (Infections sexuellement transmissibles, fistule anale, etc.). Les hémorroïdes ne représentent pas une contre-indication stricte aux rapports anaux. Enfin, n’insistez jamais en cas de douleur. Il sera préférable d’arrêter la pratique et de reprendre, s’il y a envie et consentement mutuel, ultérieurement.

Ne pas confondre sodomie dans les films X et dans la vie réelle

« Dans les films pornographiques, la sodomie est souvent pratiquée de manière soudaine, brutale et sans précaution ni protection. Les images ne montrent pas toute la préparation nécessaire et il y a souvent des effets spéciaux », rappelle le site du gouvernement Question Sexualité (source 1). Ce sont donc de très mauvais exemples à suivre. Contentez-vous du consentement de votre partenaire et du vôtre, d’une utilisation de lubrifiant, d’une bonne communication et de gestes mesurés pour ne pas provoquer de blessures. Sans oublier, le port du préservatif pour se protéger des IST, en cas de rapports non exclusifs.

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