Santé

L’anaphrodisie ou l’absence de désir sexuel

Définition, qu’est-ce que l’anaphrodisie chez la femme ?

L’anaphrodisie, en sexologie et psychologie, désigne un trouble sexuel féminin caractérisé par une diminution ou une absence relativement persistante du désir sexuel, associée à une baisse significative de l’intérêt pour la sexualité en général.

L’anaphrodisie existe-t-elle aussi chez l’homme ?

En réalité le terme « d’anaphrodisie » n’est généralement pas spécifique à un genre particulier, ce qui signifie qu’il peut être utilisé pour décrire une diminution ou une absence du désir sexuel tant chez les hommes que chez les femmes.

À savoir : « Il est cependant important de soulever que ce terme sera plus fréquemment employé dans le domaine de la psychologie ou psychopathologie/psychiatrie tandis qu’en sexologie, on utilisera plus facilement les termes du « désir sexuel hypoactif » chez les hommes ou chez les femmes ou bien, « hypoactivité sexuelle » masculine ou féminine » détaille le sexologue.

Distinguer l’anaphrodisie primaire de celle pouvant survenir au fil du temps, dite « secondaire »

La distinction entre ces deux types d’anaphrodisies primaire et secondaire est essentiellement en lien avec le moment d’apparition du trouble. « Dans l’anaphrodisie primaire, on se réfère à une diminution ou une absence du désir sexuel qui est présente depuis le début de la vie sexuelle de la personne et donc, qui a toujours existé » explique Sébastien Garnero. En somme : cela signifie que la personne n’a jamais éprouvé de formes de désirs sexuels significatifs, comme si elle n’avait jamais investi la sexualité. « L’anaphrodisie secondaire, implique quant à elle et dans la plupart du temps, une diminution ou une quasi-absence du désir sexuel se développant après une période d’investissement de la vie sexuelle de façon ordinaire » complète le psychothérapeute.

À ne pas confondre avec la frigidité.

Les symptômes de l’anaphrodisie

Les symptômes caractéristiques de l’anaphrodisie peuvent se manifester de façons multiples ; allant de la réduction à l’absence totale de pensées sensuelles, sexuelles et/ou érotiques, jusqu’à des formes d’aversion ou de phobies pour toute forme d’activités sexuelles, érotiques ou intimes » illustre Sébastien Garnero. Tout ceci, s’accompagnant généralement de difficultés à ressentir et à développer une forme d’excitation sexuelle suffisante pour permettre un acte sexuel satisfaisant (difficultés de lubrification vaginale par exemple).
Avec ce trouble, on retrouve également des symptômes que l’on peut qualifier de secondaires, incluant la plupart du temps un retentissement psychologique : sentiment de frustration, de stress, d’irritabilité, d’anxiété, de dépressivité, de détresse émotionnelle à certains moments.

« C’est donc toute la chaîne de la réponse sexuelle qui est touchée, de la libido/désir/excitation… ne permettant pas ou plus dans la majeure partie des cas d’obtenir une quelconque satisfaction, même avec stimulation autoérotique ou externe avec partenaire » résume le sexologue.

L’anaphrodisie : un trouble à vie ?

L’anaphrodisie est le plus souvent transitoire/temporaire mais peut dans certains cas devenir plus chronique sachant que l’étiologie peut être très variable d’une personne à l’autre, avec de multiples facteurs ayant en amont contribué à ce trouble.

Quelles sont les causes pouvant expliquer l’anaphrodisie ?

Les principales causes de l’anaphrodisie primaire et secondaire sont relativement semblables. Détails :

  • Sur le plan psychologique, cela peut résulter de facteurs tels que le stress, la dépression, des expériences traumatiques et/ou négatives sur le plan sexuel…
  • « D’un point de vue sexologique, on retrouve souvent des facteurs physiologiques, hormonaux (déséquilibre) ou médicaux (problèmes de santé, effets secondaires de certains médicaments) » détaille le sexologue.
  • Sur le plan relationnel : des conflits, disputes, tensions dans le couple mais aussi, des difficultés de communication et/ou émotionnelles, des attentes sexuelles trop différentes ou opposées avec son ou sa partenaire peuvent devenir des facteurs déterminants dans l’émergence de troubles d’anaphrodisie.

« On perçoit que la problématique d’anaphrodisie est le plus souvent complexe tant de nombreux facteurs peuvent intervenir et impacter le désir et la sexualité » relève Sébastien Garnero.

Est-ce que le manque de rapports intimes peut agir sur la vie sexuelle d’une femme et provoquer de l’anaphrodisie ?

Le manque de rapports intimes peut en effet influencer la vie sexuelle d’une femme et potentiellement contribuer à l’anaphrodisie ou à l’hypodésir féminin. « Les contacts physiques et relations intimes et sexuelles faisant partie de la dynamique du couple, leur arrêt et moindre fréquence peut engendrer une baisse significative de la libido (désir sexuel). Conséquence allant souvent de pairs avec les difficultés relationnelles dans le couple, tensions et conflits pouvant créer des barrières émotionnelles et renforcer cette baisse d’attrait pour la sexualité » complète le sexologue.

Comment soigner l’anaphrodisie ?

Pour traiter l’anaphrodisie comme dans tout autre trouble sexuel d’ailleurs, consulter des professionnels de santé spécialisés (sexologue, urologue, gynécologue, psychologue clinicien, psychothérapeute…) sera essentiel pour affiner le diagnostic adapté à chacun.

Il est important de souligner que les perspectives thérapeutiques peuvent prendre plusieurs formes (physiques, psychologiques, physiologiques et relationnels…) et se faire, en individuel et/ou en couple, selon les causes du trouble. Sébastien Garnero, sexologue.

Voici quelques exemples donnés à titre indicatif :

  • Consultation médicale pour examens et bilans avec un gynécologue, urologue ou psychiatre par exemple ; et avec au besoin et en fonction des causes : prescription de médicaments ou de compléments alimentaires, phytothérapie pour rééquilibrer d’éventuels problèmes de santé.
  • Psychothérapie ou sexothérapie individuelle ou en couple.
  • Mise en place de changements dans le mode de vie : type d’alimentation, activités physiques, activités de bien-être, techniques de gestion du stress (sophrologie, méditation…), …

« Une perspective plurifocale et globale avec une bonne implication de la personne souffrant d’anaphrodisie ainsi que de son ou de sa partenaire sont souvent des éléments importants dans le processus de guérison » insiste Sébastien Ganero.

Pour aller plus loin : anaphrodisie et anorgasmie, quelles différences ?

« Dans l’anorgasmie, le désir et l’excitation sont présents et de bonne qualité, c’est uniquement la capacité à développer des orgasmes qui est absente ou extrêmement rare. Alors que ce n’est pas du tout le cas dans l’anaphrodisie où c’est la source elle-même du désir sexuel et de la sexualité en général qui sont quasi abolis » différencie le sexologue. « Ces troubles peuvent totalement coexister chez une même personne. »

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