Santé

Marine et Clément (36 ans) : « L’absence de sexualité pesait lourd sur notre couple »

Marine et Clément ont tous les deux 36 ans et sont en couple depuis 16 ans. Ils ont suivi le même cursus universitaire mais ont choisi de s’orienter dans deux directions professionnelles différentes. Clément est devenu juriste et Marine après son diplôme a décidé de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Clément la soutient autant qu’il peut. 

Mais il y a deux ans, le couple traverse une zone de turbulences : « On a commencé à s’engueuler beaucoup pour tout et rien. Au début, je croyais que c’était parce que l’entreprise de Marine prenait trop de place. Je lui en voulais pour ça. Et puis j’ai compris par moi-même que c’était autre chose. On ne faisait plus trop l’amour. Et quand ça arrivait, il y avait tout le temps des couacs. On ne voulait pas la même chose, elle me faisait mal ou je lui faisais mal. On était gauches, on n’était pas si motivés. Finalement, on en sortait toujours un peu frustrés et ça ne nous aidait pas à nous sentir amoureux l’un de l’autre. On avait perdu cette complicité-là. »

Pour Clément, c’est le temps qui est à blâmer : « On est ensemble depuis si longtemps qu’on a l’habitude l’un de l’autre et que c’est passé un peu au second plan. Pendant un temps, le travail a été plus important. Les loisirs aussi. On préférait faire une sortie avec les amis que rester au lit à se câliner. Quand on perd cette habitude, c’est difficile d’y revenir. Ça paraît artificiel et on n’est jamais sûr que l’autre a vraiment envie d’être là aussi. On a également eu l’impression d’avoir fait un peu le tour. Je pense que ça a été quelque chose de partagé comme sentiment. Au moins sur ça, on était sur la même longueur d’ondes. Ce n’était pas le plus important donc, c’est devenu complètement accessoire. »

Quand l’intimité disparaît

Mais cette absence de sexualité partagée pèse sur le couple : « On ne se rend pas compte mais le fait de ne plus se toucher, de ne plus partager de tendresse ensemble, de ne plus jouir ensemble, ça a des conséquences. On était plus tendus. On ne se retrouvait jamais vraiment ensemble au lit pour autre chose que pour dormir. Et puis il y a les conversations après le sexe aussi. Ça, ça avait complètement disparu aussi. On a commencé à moins se toucher, à ne quasiment plus s’embrasser; Et quand on le faisait, ça paraissait un peu bizarre donc on le faisait de moins en moins. »

C’est Clément qui propose de commencer une thérapie de couple avec une psychologue formée en sexothérapie : « Quand j’ai compris que notre problème venait de là, je n’ai plus été capable de rester passif. J’avais envie que ça s’arrange. Mais je sentais qu’on ne pouvait pas le faire tous seuls. C’est difficile d’aller parler de son absence de sexualité avec quelqu’un d’autre. On en parlait à personne avant, on n’en parlait pas entre nous déjà. Mais je sentais que ça pouvait débloquer quelque chose. Que Marine allait se rendre compte que c’était important pour moi et que je voulais vraiment que ça marche entre nous. Et ça a été la bonne solution. On a eu des conseils très concrets pour s’en sortir. On a été bien studieux et on a tout fait. Et on a recommencé à faire l’amour. »

J’ai eu l’impression de retrouver l’homme que j’ai aimé

Marine, quant à elle, n’avait pas identifié leur problème avant que Clément n’en parle : « Ça peut paraître un peu bête que le sexe ai autant de conséquences sur toute la vie. On ne faisait plus l’amour donc on ne relâchait jamais la pression et on partageait moins de beaux moments ensemble. C’est ça qui a failli nous pousser à la séparation. Ça aurait été bête de ne rien faire pour empêcher ça. Mais quand Clément m’en a parlé la première fois, j’ai été complètement démunie. J’ai fait ce que beaucoup de femmes font. J’ai acheté de la lingerie et des jouets pour essayer de relancer la machine. Mais quand on se retrouvait à deux avec tout ça, on se sentait un peu ridicules. D’ailleurs ce n’est pas du tout ce que la thérapeute a conseillé. Et heureusement. » 

Marine est reconnaissante des conseils très simples et concrets de la thérapeute qui les suit : « Elle nous a incités à reprendre une relation où on se touchait beaucoup plus. Ça a commencé par des massages mais sans la pression que ça se transforme en sexe après. Et naturellement, ça a parfois conduit au fait qu’on fasse l’amour parce qu’on en avait envie tous les deux. On a aussi été incité à s’écrire des messages quand on avait envie de l’autre ou envie qu’il nous touche. Elle nous a demandé aussi de dire à l’autre ce qu’on trouvait sexy chez lui. Ça nous a obligé à réfléchir, à prendre le temps d’y penser. Ça s’est fait petit à petit. Le plus important c’est qu’on n’avait pas d’obligation de résultat. Mais quand on arrivait à avoir envie de sexe en même temps, on avait l’impression de réussir quelque chose, de se retrouver vraiment. Elle nous a aussi incités à prendre le temps de rester un peu au lit ensemble. De se parler, de se caresser. Ça m’a fait tellement de bien. Quand on oublie de faire ces choses, on oublie aussi que c’est quelque chose qui nous fait du bien à plein de niveaux. Ce n’est pas uniquement pour le sexe. C’est aussi la façon dont on se perçoit, ce qu’on partage avec l’autre. J’ai eu l’impression de retrouver l’homme que j’ai aimé. J’ai eu de nouveau envie que ça dure entre nous. 

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