Santé

Perfluorés : définition ? risques ? comment se protéger de ces polluants persistants ?

[ad_1]

De quoi s’agit-il ? quels produits contiennent des PFAS ?

« Les perfluorés (ou PFAS) sont une très large famille de plus de 4 500 composés produits par l’homme depuis les années 1950. Grâce à leurs propriétés chimiques, ils repoussent l’eau et les graisses, et résistent à d’intenses chaleurs. Ils sont donc très utilisés dans de nombreux produits à usage industriels ou domestiques », dit Éric Vial, directeur de l’évaluation des risques à l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail).

Et de fait, ils sont partout. Voici les principales sources d’exposition :

  • ustensiles de cuisine dont les fameuses poêles antiadhésives ;
  • vêtements imperméables ;
  • meubles ;
  • emballages alimentaires ;
  • cosmétiques ;
  • vernis et peintures ;
  • mais aussi mousses anti-incendie, isolants de fils électriques, cires à parquet…

Une omniprésence rarement mentionnée sur les étiquettes. Quasi-indestructibles, ces substances sont surnommées “polluants éternels”. En raison de leur grande capacité à se disséminer dans l’air, l’eau et le sol, elles contaminent aussi notre alimentation, en particulier les crustacés et les fruits de mer. Les autorités sanitaires ont d’ailleurs fixé des seuils à ne pas dépasser pour l’eau, l’alimentation, et les matériaux en contact avec la nourriture.

L’Agence européenne des produits chimiques a proposé, le 7 février dernier, de restreindre leur fabrication et leurs usages. Des consultations publiques sont en cours.

Que sait-on des dangers liés aux polluants perfluorés (PFAS) ?

Le danger de ces composés perfluorés est lié à une exposition répétée sur le long terme. Si on ne sait pas pour l’instant au bout de combien de temps ils s’avèrent toxiques, la Commission allemande de biosurveillance humaine (HBM) a établi des concentrations sanguines à partir desquelles un effet sur la santé peut être attendu (pour les femmes en âge de procréer : 5 µg de PFOA/l et 10 µg de PFOS/l. ; pour toutes les autres populations : 10 µg de PFOA/l et 20 µg de PFOS /l). Celles-ci sont ainsi deux fois plus faibles pour les femmes en âge de procréer, suggérant que les enfants exposés in utero sont les plus vulnérables face à ces substances, et que la période prénatale est l’une des plus critiques.

Difficile d’y échapper ! En 2019, une étude de Santé publique France révélait que les deux PFAS les plus utilisés, le PFOA (acide perfluorooctanoïque) et le PFOS (acide perfluorooctanesulfonique), interdits en Europe depuis 2020 pour le premier et 2009 pour le second – sauf dérogation -, se retrouvent dans le sang de tous les enfants et adultes testés (environ un millier).

Les conséquences démontrées

L’un des effets les plus importants, et le plus étayé, est la diminution de l’efficacité des vaccins chez les tout-petits lorsqu’ils sont exposés in utero et dans les premières années de vie, à de fortes doses de ces composés. Un lien entre une exposition in utero et le faible poids à la naissance est également mis en évidence.

Chez l’adulte, ils entraînent une augmentation du taux de cholestérol.

Les risques probables

Un lien entre les perfluorés, le diabète de type 2, le diabète gestationnel et l’hypertension au cours de la grossesse est suspecté. « Nos données disponibles montrent aussi un lien avec les cancers hormonodépendants dont le cancer du sein, précise Francesca Romana Mancini, chercheuse. Le Centre international de recherche sur le cancer évoque aussi un lien avec les cancers du rein et des testicules, et a classé le PFOA comme un cancérogène probable ».

Selon des résultats chez l’animal, ces polluants pourraient perturber la production des hormones thyroïdiennes ou encore impacter la fertilité des femmes et des hommes.

Comment les éviter ?

Pour ce qui est déjà dans l’organisme, il n’y a malheureusement pas grand-chose à faire. Il est, en revanche, possible de limiter son exposition aux PFAS.

En cuisine : emballages, poêles…

Mieux vaut utiliser des ustensiles en acier inoxydable ou en fonte. Les poêles antiadhésives affichant la mention “garanti sans PFOA ou PFOS” utilisent d’autres composés perfluorés, qui semblent eux aussi préoccupants, et la céramique peut également en contenir.

Il est également préférable de limiter les emballages alimentaires jetables (cartons à pizzas, emballages de restauration rapide, etc.).

Dans l’armoire

  • Se fier aux labels qui interdisent le traitement avec des perfluorés : GOTS pour Global organic textile standard, et Confidence in textiles.
  • Préférer les vêtements imperméables traités avec du polyuréthane mais cela n’est pas toujours précisé. Éviter les vêtements antitaches ou infroissables.

Dans la salle de bains

Un grand nombre de mascaras waterproof, des fonds de teint longue tenue et des rouges à lèvres liquides contiennent des perfluorés, sans que cela ne soit précisé. À limiter, donc. Éliminer également les produits contenant du PTFE (polytétrafluoroéthylène), notamment les fils dentaires.

Continuer la lecture

Afficher plus
Bouton retour en haut de la page