Position Y : avantages et inconvénients de cette position sexuelle
Vous souhaitez explorer de nouveaux horizons sexuels et la position Y du Kamasutra vous intrigue ? Accrochez-vous, littéralement ! En effet, cette position sexuelle consiste littéralement à ce que l’un(e) des partenaires porte l’autre le temps de la pénétration. Comment réaliser cette position périlleuse ? Quels sont les risques encourus ? On fait le point avec Evelyne Dillenseger, sexologue clinicienne et thérapeute de couple, membre du Syndicat national des sexologues cliniciens (SNSC).
Position Y du Kamasutra : quel est le mode d’emploi ?
Vous souvenez-vous de la chorégraphie de la célèbre chanson Y.M.C.A. des Village People ? Cette dernière consiste à mimer les quatre lettres de l’alphabet à l’aide de ses bras. Au risque de vous surprendre, la position Y du Kamasutra repose sur le même principe : mimer l’avant-dernière lettre de l’alphabet à deux !
Et le mode d’emploi est pour le moins corsé. Prenons l’exemple d’un couple hétérosexuel : l’homme commence par se placer debout face à sa partenaire. Cette dernière s’agrippe à son cou, tandis que celui-ci place ses mains sous ses fesses et l’aide à se hisser sur lui. Madame doit ensuite enrouler ses jambes autour du bassin de son amant qui l’attrape par la taille. Une fois en place, elle décolle légèrement son torse de celui de son partenaire pour former le fameux Y. L’homme commence ensuite à la pénétrer en effectuant des mouvements de haut en bas, sans jamais lâcher son amante ! Et si elle se sent à l’aise, la femme peut l’accompagner par des mouvements de bassin.
Bon à savoir : pour grimper plus facilement sur son partenaire, la femme peut prendre appui dès le départ sur un meuble en hauteur (un canapé, un matelas, une table basse, etc.). Elle aura ainsi moins de mal à se hisser sur Monsieur.
À qui s’adresse cette position sexuelle ?
Vous l’aurez compris, la position Y s’adresse plutôt aux binômes sportifs et endurants. Les partenaires doivent être suffisamment complices pour pouvoir se laisser aller et mesurer approximativement la même taille, de sorte que leurs sexes se trouvent au même niveau.
D’un point de vue pratique, la position Y convient aussi bien à la pénétration vaginale qu’à la pénétration anale (sodomie). Tous les couples peuvent donc s’y aventurer : aussi bien les couples hétérosexuels, que les couples gays et lesbiens qui utilisent un gode ceinture.
Enfin, comme toutes les positions sexuelles, l’étreinte du panda peut être pratiquée avec votre conjoint(e), avec un plan d’un soir, ou avec un(e) sex friend en qui vous avez toute confiance.
Le conseil d’Evelyne Dillenseger, sexologue clinicienne :
« La position Y relève de l’exploit sportif. Ne vous attendez pas à la maintenir plus de cinq minutes. Au mieux, certains couples auront tout juste le temps de réciter l’alphabet ! Pour tenir sur la durée, vous pouvez légèrement modifier la position : madame peut soulager son partenaire en gardant une jambe ou en appuyant ses fesses contre un meuble à bonne hauteur. Les amants peuvent aussi se déplacer pour prendre appui contre un mur pour trouver plus d’équilibre. »
Quels sont les avantages et les inconvénients de cette position sexuelle ?
Comme la position du pont, du marteau-piqueur ou encore de la brouette, la position Y demande beaucoup de force physique et d’endurance. Mais ces efforts sont loin d’être vains : l’angle de pénétration promet une pénétration profonde, même si Monsieur est doté d’un petit pénis. Contrairement aux apparences, elle peut être réalisée n’importe où, dans le cadre d’élans spontanés et un peu brouillons durant lesquels votre partenaire tient cette position quelques minutes avant de vous jeter sur le lit pour poursuivre avec une position plus confortable.
Autres avantages : la position Y permet de se perdre dans le regard de sa moitié, tout en sentant son souffle. Les deux partenaires échangent un moment de complicité qui peut se terminer en éclats de rire ou en gémissements de plaisir. En se penchant légèrement, les amant(e) s peuvent aussi échanger des baisers passionnés qui nourriront leur excitation. En revanche, oubliez les caresses et autres stimulations manuelles : si l’un(e) des partenaires lâche l’autre, le Y s’effondre ! Il serait dommage que votre étreinte vous conduise à l’hôpital. Certains sextoys autonomes peuvent toutefois être utilisés sans gêner le bon déroulement de cette position, comme un plug anal ou encore un œuf vibrant.
Bon à savoir : pour une pénétration profonde, vous pouvez aussi miser sur des positions sexuelles plus ou moins acrobatiques, comme la position de l’enclume, la position du fruit défendu, la position de l’huître viennoise, la position du tendre amant ou encore la position de la bougie.
Soyons réalistes, la position Y est très difficile à mettre en place, mais peut être un défi intéressant qui renforce la complicité et l’inventivité sexuelle. La clé de la réussite ? Ne pas se prendre trop au sérieux !, insiste Evelyne Dillenseger.
Quelles précautions prendre pour pratiquer la position du Y sans risques ?
Comme indiqué ci-dessus, la position Y n’est pas faite pour tout le monde. Les deux partenaires doivent absolument être en bonne forme physique pour éviter les blessures. Celui ou celle qui porte l’autre doit surtout avoir suffisamment de force dans les bras pour supporter le poids de son ou sa partenaire tout en gardant l’équilibre et en réalisant des va-et-vient pour le ou la pénétrer. Autant dire que ce n’est pas une mince affaire et qu’il vaut mieux y être préparé(e).
Les risques liés à la position Y sont nombreux une chute peut occasionner des blessures plus ou moins graves à la tête, aux genoux, aux bras, au coccyx, etc. mais aussi au niveau du pénis (fracture, rupture de frein, etc.). C’est pourquoi cette position est déconseillée :
- aux personnes ayant des douleurs ou des traumatismes au niveau du dos ou du cou (cervicalgie, dorsalgie, lombalgie, etc.) ;
- aux personnes présentant des fragilités articulaires, musculaires, ligamentaires, tendineuses, etc. ;
- aux personnes en surpoids ou en mauvaise forme générale (peu toniques, peu souples, peu endurantes, etc.) ;
- et aux femmes enceintes (mieux vaut privilégier des positions moins risquées et plus confortables).
Communication et prévention, la clé d’un bon rapport sexuel
Pour faciliter la pénétration et limiter tout risque de blessure ou d’inconfort, n’hésitez pas à utiliser du lubrifiant intime à base d’eau, de silicone ou d’huile, chacun ayant ses avantages et ses inconvénients. Si besoin, demandez conseil à votre pharmacien(ne) ou à un(e) professionnel(le) de santé. Autre indispensable : les préservatifs, qui limitent les risques de maladie sexuellement transmissible (MST) et de grossesse non désirée, surtout si vous fréquentez plusieurs partenaires. « S’il est correctement positionné et adapté à la morphologie du pénis, le préservatif ne risque pas de glisser », assure Evelyne Dillenseger.
Pour prévenir les accidents, pensez aussi à assurer vos arrières en jonchant le sol de coussins et de plaids ou en ayant un lit ou un canapé à proximité pour éviter de chuter à même le carrelage d’une salle de bains, par exemple. Par ailleurs, une bonne communication vous permettra d’anticiper les chutes éventuelles : osez exprimer un inconfort, une douleur ou même une lassitude. Vous êtes là pour prendre du plaisir à deux !
« Vous n’êtes probablement ni acteur ou actrice de charme, ni acrobate. Il est tout à fait normal d’avoir du mal à tenir la position Y. Et personne ne devrait jamais vous faire culpabiliser à ce sujet. Les positions du Kamasutra relèvent plutôt d’une curiosité sexuelle, de fantaisies ou de jeux érotiques », rappelle Evelyne Dillenseger. Et de conclure :
Ce n’est pas parce que vous en réaliser dix par semaine que vous deviendrez un bon amant ou une bonne amante ! De nombreux couples sont très heureux en alternant régulièrement entre deux ou trois positions « classiques ».
